Maison d'Amboise

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Blason famille d'Amboise
Blason famille d'Amboise

L'Antique maison d'Amboise est l'une des plus illustres et des plus anciennes maisons de France. Elle tire son nom de la ville d'Amboise en Touraine, dont elle a possédé la seigneurie. En France, les textes généalogiques sont inexistants avant le XIIIeme siècle. La plus ancienne des généalogies connues, et "écrites", vient de Touraine. Elle date de 1155. Ce superbe texte retrace la vie des seigneurs d'Amboise et célèbre les vertus de chacun d'entre-eux. (Voir l'ouvrage de Georges Duby: " Le Chevalier, la femme et le prêtre ", p.244). A l'origine, les seigneurs d'Amboise étaient les vassaux des premiers comtes d'Anjou, mais, après des luttes opiniâtres, ils se sont rendus autonomes jusqu'à obtenir des fiefs considérables tels que la Vicomté de Thouars et la Principauté de Talmont. Cette puissante race chevaleresque fut appelée " la race de Mars ". La branche aînée s'éteignit au XVeme siècle avec Louis d'Amboise, sire d'Amboise, Vicomte de Thouars. La branche cadette, qui possédait la magnifique terre de Chaumont-sur-Loire, continua une lignée ininterrompue jusqu'à ce jour, par Pierre d'Amboise, gouverneur de Touraine, conseiller des rois Charles VII et Louis XI.


Sommaire

[modifier] Origines

L'origine de la Maison d'Amboise remonte bien avant l'an 1000. Les premiers membres de cette famille se signalèrent, sous les ordres des comtes d'Anjou, en repoussant les attaques des vikings sur la Loire. Lisois, issu des familles de Bazougers et de Lavardin fut le principal chef militaire du puissant comte d'Anjou, Foulques Nerra. Ce dernier, pour le récompenser des services rendus lui céda, peu avant l'an 1000, la place d'Amboise ( appelée sous les romains, " Vicus ambaciensis, Ambacques, Castrum ambacianum, puis, Ambacia, Ambaces, Amboyse, et enfin Amboise". Dès qu'il fut en possession de cette seigneurie Lisois, (de Bazougers) changea de nom et se fit appeler Lisois d'Amboise. Il est le fondateur de la maison d'Amboise.

Château d'Amboise
Château d'Amboise


[modifier] Les croisades

Dès l'an 1002, Lisois d'Amboise se rendit en pèlerinage en Terre-sainte. Pendant son absence, il confia la Touraine, dont il était sénéchal, à son frère Auger, et sa place-forte d'Amboise, à son autre frère Aubri. il revint deux ans plus tard en compagnie de Foulques Nerra comte d'Anjou et, tous deux, sur le chemin du retour, s'arrêtèrent à Rome pour saluer le Pape. Son petit fils, Hugues d'Amboise, fut un des premiers à répondre à l'appel du Pape Urbain II en 1096. Il partit de l'abbaye de Noirmoutier, avec plusieurs seigneurs de Touraine, pour participer à la première croisade de Godefroy de Bouillon. Pendant les trois ans qui suivirent Hugues d'Amboise participa à toutes les batailles que menèrent les croisés en Palestine (Siège de Nicée en 1097, défense d'Antioche en Juin 1098, prise de Marre en Décembre 1098, prise de Jérusalem en Juillet 1099, et prise d'Ascalon en Août 1099). Epuisé, il rentra en Touraine en Décembre 1099. Par son mariage avec la soeur du comte d'Anjou, Elisabeth de Jaligny, Hugues parvint à réunir les deux seigneuries d'Amboise et devint le maître incontesté d'Amboise ,une des principales forteresses de Touraine. Peu après son mariage, il finança de nombreux travaux de construction à travers toute la Touraine (Abbayes, châteaux, ponts, églises et monastères). En 1120, Hugues d'Amboise décida, une nouvelle fois, de se rendre en Palestine. Il partit, accompagné de deux de ses fils, avec son suzerain Foulque d'Anjou. Ce dernier créa, plus tard, l'ordre des templiers. (Moines -soldats chargés de protéger les pèlerins lorsqu'ils se rendaient en Terre-Sainte). Après avoir menés plusieurs batailles, où il perdit les deux fils qui l'avaient accompagnés, Hugues d'Amboise mourut à Jérusalem le 2 juin 1129 et fut inhumé sur le mont des oliviers qui domine la ville. Juste avant de mourir, il avait assisté au mariage de son suzerain, Foulque d'Anjou, avec Mélisende de Jérusalem . Ce dernier devenait, par ce mariage, roi de Jérusalem.


[modifier] Du XIIeme au XVeme siècle

Après la mort de Hugues, son fils aîné, Sulpice III se retrouva à la tête de nombreuses seigneuries en Touraine. Il lutta toute sa vie pour se libérer de la tutelle de ses suzerains, les comtes d'Anjou et de Vendôme. Au cours de luttes meurtrières il parvint à capturer, l'un et l'autre, et les enferma dans les geôles de son château d'Amboise. Plus tard, il déclara, aussi, la guerre à son voisin le comte de Blois, mais ce dernier réussit , à son tour, à le faire prisonnier et à l'enfermer dans son donjon de Chateaudun. Soumis à la torture Sulpice III mourut dans ce donjon le 24 Août 1153. Ses deux fils, Hervé et Hugues, capturés en même temps que lui, ne furent libérés que sur l'intervention de leur cousin Henri Plantagenêt, futur roi d'Angleterre. Auparavant le comte de Blois avait pris la précaution de raser leur forteresse de Chaumont-sur-Loire située sur son territoire. Son petit-fils appellé, lui aussi, Sulpice, se maria avec Elisabeth de Blois, comtesse de Chartres, et fut le Ier chevalier banneret de Touraine. (Ordre que créa Philippe-Auguste en 1213 pour récompenser la bravoure de ses chevaliers face aux anglais).Dés cette date Sulpice arbora les armes de la famille d'Amboise: Six pals d'or et de gueules. Contrairement à ce qu'affirme le Père Anselme la descendance de la famille d'Amboise, à cette époque, se fit avec Jean Ier d'Amboise, seigneur de Berry, fils de son frère Hugues. Ce Jean Ier d'Amboise se retrouva aux cotés de Philippe-Auguste à la bataille de Bouvines lorsqu'il remporta sa victoire contre les anglais. Son fils, Jean II eut deux garçons , Pierre II et Hugues, qui assurèrent la descendance de la famille d'Amboise par deux branches distinctes.

Armes de Louis d'Amboise : écartelé, aux 1 et 4 palé d'or et de gueules de six pièces (Amboise), aux 2 et 3 d'or semé de fleurs de lys d'azur au franc-quartier de gueules (Thouars)
Armes de Louis d'Amboise : écartelé, aux 1 et 4 palé d'or et de gueules de six pièces (Amboise), aux 2 et 3 d'or semé de fleurs de lys d'azur au franc-quartier de gueules (Thouars)

Le fils aîné, Pierre II d'Amboise, marié à Jeanne de Rohan, sera à l'origine de la branche aînée éteinte par la mort de Louis d'Amboise, en 1469.
(Sa fille aînée Françoise d'Amboise deviendra duchesse de Bretagne après avoir épousé Pierre II de Bretagne).

Le fils cadet, Hugues, donnera naissance à la branche des Chaumont-d'Amboise ininterrompue jusqu'à ce jour. Le fils de Hugues, Jean III d'Amboise, se maria avec Jeanne de Beaumont descendante ,directe, de Louis le Pieux. Il fit ses début dans la guerre de Cent Ans auprès du roi Philippe VI et mourut à la bataille de Crécy le 26 Août 1346. Hugues, fils de Jean III participa auprès de Bertrand Duguesclin, son cousin, aux sièges d'Ardres et de Balinghem et mourut, avec son fils aîné à la bataille d'Azincourt le 25 Octobre 1415. Pierre d'Amboise ayant perdu son père et son grand-père dans cette bataille hérita de nombreux fiefs, en Blésois, Berry et Touraine, tels que Chaumont-sur-Loire, Meillant, Preuilly, Bussy, Sagone, etc. Il se maria à Anne de Beuil, fille du comte de Sancerre, dont il eut 17 enfants. Ses fils occupèrent de hautes fonctions au début du XVIeme siècle. Le plus connu d'entre-eux fut Georges d'Amboise (1460-1510), cardinal et premier ministre de Louis XII.Pendant son gouvernement, ce dernier n'augmenta pas les impôts et réussit à rétablir une justice équitable pour tous. Il fut l'un des principaux introducteurs de la Renaissance en France. Le fils aîné de Pierre, Charles Ier d'Amboise, favori de Louis XI, oeuvra beaucoup, à la fin du XVeme siècle, pour mettre la France dans ses frontières actuelles.Comte de Brienne, chevalier de l' Ordre de Saint-Michel,gouverneur de l' Île de France, de Champagne, et de Bourgogne, il participa à de nombreuses guerres dans le Nord et l'Est de la France. Il eut un fils Charles II d'Amboise de Chaumont qui accompagna le roi Charles VIII dans sa première guerre d' Italie, en Octobre 1494.

[modifier] Le XVIeme siècle, les guerres d'Italie et la Renaissance

L'année 1500 fut une année charnière entre le Moyen Âge et la Renaissance. Parmi les neuf garçons de Pierre d'Amboise, six d'entre-eux se dirigèrent vers une carrière écclésiastique. Il s'agit de Georges d'Amboise, cardinal de Rouen, de Jean Ier d'Amboise, évêque et duc de Langres, de Louis d'Amboise, évêque d'Albi, de Pierre d'Amboise, évêque de Poitiers, Jacques d'Amboise évêque de Clermont-Ferrand et d'Hémery d'Amboise, grand -maître de l'ordre Saint-jean de Jérusalem basé à Rhodes. Les trois autres garçons se dirigèrent vers une carrière militaire. Charles fut gouverneur de l'Île de France, de Champagne et de Bourgogne, Jean, seigneur de Bussy, fut gouverneur de Normandie, et Hugues, baron d'Aubijoux, capitaine des légionnaires du Languedoc. Parmi les huit filles, cinq d'entre-elles se marièrent avec des gentilhommes, des plus grandes famille du royaume, (Hanguest, Rochechouart, Gouffier, Tristan de Castelnau, Crespin). Les deux autres furent abbesses de Fontrevault et Madeleine d'Amboise fut abbesse de Saint-Ménéhould.

Château d'Amboise à la Renaissance
Château d'Amboise à la Renaissance

Au début du siècle cinq membres de la famille d'Amboise pèrirent dans les guerres d'Italie et notamment sur les champs de bataille de Marignan et à la bataille de Pavie. Il s'agit de

Cette même année, le cardinal Georges d'Amboise faillit devenir pape. Il fut nommé légat du pape en France et fut un des plus grands mécènes de son époque. Il passe , aujourd'hui, pour l'un des principaux introducteurs de la Renaissance en France.

Château de Chaumont-sur-Loire
Château de Chaumont-sur-Loire

Il supervisa la construction du Château de Chaumont-sur-Loire, du château de Meillant, près de Bourges, et du château de Gaillon, près de Rouen, qui figurent parmi les premiers monuments de la Renaissance en France.

[modifier] Le XVIIeme et XVIIIeme siècle et la Révolution.

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Manoir du Clos Lucé
Manoir du Clos Lucé

[modifier] Bibliographie

  • Histoire des comtes d'Anjou, par Christian Thevenot (850-1151). Editions Alan Sutton - Avril 2001
  • Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines (1856).
  • Dictionnaire des anciennes familles de Touraine par Luc Boisnard (1992), p.17.
  • La Loire historique par Touchard-Lafosse,(1858) T. IV, p.167.
  • Nobiliaire et armorial de Bretagne par Pol de Courcy (1890), p.8.
  • Le chevalier, la femme et le prêtre, par G.Duby, p.244.
  • Mémoires de la société archéologique de Touraine (1866) p.58.
  • Archives royales de Chenonceaux. Pièces historiques relatives à la chastellenie, par J. Techener (1864) p.CIVII
  • Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France. Troisième série (1852). Tome Ier (Généalogie de la maison d'Amboise) p. 243.
  • Yves Bottineau-Fuchs,Georges Ier d'Amboise, 1460-1510: Un prélat normand de la Renaissance, PTC, 2005.
  • L'épitaphier du vieux Paris. H.Verlet. p.210
  • Bulletin Héraldique de France, par Paul de Courcy, P.465.