Langues régionales ou minoritaires de France

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

En 1999, Bernard Cerquiglini est chargé par les ministères de la Culture et de l'Éducation nationale d'établir la liste des langues régionales ou minoritaires de la France, en vue de la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Celle-ci les définit comme suit :

« Au sens de la présente Charte :

par l'expression «langues régionales ou minoritaires», on entend les langues:

  1. pratiquées traditionnellement sur un territoire d'un État par des ressortissants de cet État qui constituent un groupe numériquement inférieur au reste de la population de l'État; et
  2. différentes de la (des) langue(s) officielle(s) de cet État;
elle n'inclut ni les dialectes de la (des) langue(s) officielle(s) de l'État ni les langues des migrants;  »

Bien que la Charte insiste sur la notion de territoire pour chaque langue, elle définit néanmoins, ce que l'on appelle les langues minoritaires qui sont

«  pratiquées par des ressortissants de l'État qui sont différentes de la (des) langue(s) pratiquée(s) par le reste de la population de l'État, mais qui, bien que traditionnellement pratiquées sur le territoire de l'État, ne peuvent pas être rattachées à une aire géographique particulière de celui-ci.  »

Suivant ces définitions, Bernard Cerquiglini dénombre 75 langues sur tout le territoire français, outre-mer compris. La Délégation générale à la langue française et aux langues de France, en charge notamment du développement des langues régionales, en a dressé une liste largement inspirée du rapport de Bernard Cerquiglini. Il n'y a pourtant, actuellement, que treize langues enseignées :

Sommaire

[modifier] Langues régionales en France

Les langues régionales en France (voir la liste ici) sont facilement identifiables mais Cerquiglini apporte dans son rapport des éléments supplémentaires en se basant sur les définitions de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires :

  • du fait de l'éloignement du français et des autres variétés de la langue d'oïl, Cerquiglini considère que l'on est pas ici en présence de dialectes du français et rattache ce qu'il appelle les langues d'oïl a la liste des langues régionales;
  • l'occitan est, au contraire, dans une situation de conjonction car cette langue est la somme de ses variétés. L'unité linguistique est nette, même si une diversité interne est perceptible.
  • la langue hmong est régionale en Guyane pour Cerquiglini du fait de l'implantation suite à un geste humanitaire de la France de réfugiés Hmong originaires du Laos. Ils constituent une population d'environ 2 000 personnes, sur deux villages monoethniques et sont tous citoyens français. Les plus jeunes sont bilingues français-hmong.

[modifier] Langues minoritaires de France

De nombreux habitants des départements français d'Afrique du Nord parlaient l'arabe dialectal ou le berbère et se sont installés en métropole sans cesser d'être des ressortissants français (ce qui est le cas des Harkis). Bernard Cerquiglini considère que cette situation correspond à ce que stipule la charte et intègre ces deux langues dans la liste des langues minoritaires de France.

Il fait de même avec l'arménien occidental, du fait de l'implantation de population arménienne en France après les massacres d'avril 1915. Dans son rapport les langues minoritaires sans territoires sont donc :

La DGLFLF a, elle, rajouté deux langues : le judéo-espagnol et la langue des signes française.

De constitution récente (XIXe - XXe), la langue des signes française (LSF) est perçue par nombre de ses utilisateurs comme un idiome minoritaire non (re)connu par la population entendante. Constitutive d'un phénomène tant culturel que sociologique, la LSF compte plus de 100 000 utilisateurs ("signeurs") ; à savoir : l'extrême majorité des 80 000 sourds de France et une appréciable proportion des grands malentendants.

[modifier] Evénements

  • Le 22 octobre 2005, plus de 10 000 personnes attachées à la défense de la diversité culturelle et linguistique ont manifesté à Carcassonne en faveur de la langue occitane.
  • Le 22 février 2007, la DGLFLF reconnaît le saintongeais Langue de France, séparée du poitevin.
  • Le samedi 17 mars 2007 une manifestation rassemble près de 20 000 personnes à Béziers pour la défense de la langue occitane: [1].

[modifier] Liens externes