Lac Tana

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Administration
Lac Tana

Pays	Éthiopie
Province	région Amhara
District forestier	{{{district forestier}}}
Statut	{{{statut}}}
Géographie
Type	{{{type}}}
Origine	volcanique
Bioclimat	{{{bioclimat}}}
Superficie · Maximale	2 156 km² 3 500 km²
Longueur	84 km
Largeur	66 km
Altitude	1 788 m
Profondeur · Maximale	14 m
Volume	Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Hydrographie
Bassin versant	{{{bassin}}} km²
Alimentation	Reb, Gumara
Émissaire(s)	Nil Bleu
Durée de rétention	{{{durée de rétention}}}
Îles
Nombre d'îles	30
Île(s) principale(s)	Tana Qirqos, Daga, Dek, Meshralia
Peuplement piscicole	{{{peuplement piscicole}}}
Peuplement avifaune	{{{peuplement avifaune}}}
Commentaire	{{{commentaire}}}

Le lac Tana ou Tsäna (ጸና) est la source du Nil Bleu. Situé au cœur des hauts plateaux du nord-ouest de l'Éthiopie (12°0' N 37°15' E) avec une largeur est-ouest de 66 km et une longueur nord-sud de 84 km. Ce lac est situé à 370 km au nord-ouest d'Addis-Abeba et à 70 km au sud de Gondar. La principale ville le bordant est Baher Dar.

[modifier] Géographie

Le lac Tana est le plus grand lac d'Ethiopie (3630 km²),le plus septentrional d'entre tous et il est situé à une altitude moyenne de 1800 m ('L'Afrique' - P. Gourou). Il se serait formé à l'ère précambrienne, entre 4,5 milliard d'années lorsque le Gondwana, le premier continent de la planète émerga et que les forces géologiques érigèrent des chaînes de montagnes monumentales (Guide Olizane - Luigi Cantamessa). Le lac ne s'est pas formé dans un cratère comme nombre de ses frères éthiopiens, mais dans un creux, une dépression basaltique du quaternaire dont le socle est constitué par deux types de laves : Aden Lava series et Trappean Lava series ('Geography' - Mesfin Woldeselasse Petros). Cette dépression s'est ensuite affaissée de quelques mètres lorsque des chaînes de montagnes importantes se sont soulevées à ses côtés : La chaîne du Simiens au nord (la plus haute d'Ethiopie avec le mont Ras Dashen : 4620m), le Mont Guna (4231m) à l'est, et les montagnes de Choke (4154m). Voilà pourquoi la profondeur du lac est extrêmement faible, avec 14m seulement (au nord de l'île de Dek) et fragilise considérablement le lac quant aux moindres variations de son niveau d'eau. Cependant, pas moins de 60 affluents l'entretiennent tout au long de l'année, et donnent à son seul tributaire, le Nil Bleu (ou 'Abbay') une force colossale en saison des pluies (de juin à septembre). Le Nil bleu représente environ 2/3 des eaux du Nil à Khartoum, où il rejoint son grand frère, le Nil Blanc.

[modifier] Histoire

Déjà connu de Ptolémée (IIe siècle avant J-C) qui le baptisa Pseboe (en latin, Choloe Palus, "marais creux"), puis identifié par le père Manuel de Almeida en 1624 comme appartenant au peuple de chasseurs Wayt'o, le lac Tana rentrera dans l'histoire lorsque James Bruce, le 4 novembre 1770, identifiera avec précision la source du Nil Bleu à Gish Abbay (100 km au sud-ouest du lac). Pourtant dès le XIIIe siècle, le lac joue un grand rôle dans la préservation et la consolidation de l'empire chrétien d'Abyssinie, grâce notamment au Nil Bleu, barrière naturelle protectrice contre les invasions musulmanes et que seuls les bateaux de papyrus 'tankwa' permettent de franchir jusqu'à la construction du pont d'Alata en 1626.

Terre chrétienne, la région du Choa a très tôt accueilli des moines qui, en temps de péril, se sont réfugiés sur le lac. Les restes d'anciens souverains éthiopiens et des objets précieux ecclésiastiques sont gardés aujourd'hui encore sur les îles isolées du monde extérieur. Sur l'île de Tana Cherqos se trouve une pierre, raconte Paul B. Henze, sur laquelle la Vierge Marie se serait reposée durant son retour d'Égypte. Cette île est également reconnue par l'Église tewahedo comme le lieu où est enterré l'évangélisateur du royaume d'Aksoum, Frumence d'Aksoum. D'autre part, le corps de Yekouno Amlak repose au monastère Saint-Estefanos sur l'île de Dega, qui abrite également les tombeaux de Dawit I^er, Zara Yaqob, Zè Denguel et Fasiladès.

A partir du XVIe siècle, le lac Tana devient même un très important centre d'échange pour les caravaniers qui viennent alimenter le célèbre marché de Baher Dar à pied ou en tankwa.

[modifier] Environnement

Lac Tana vu par le satellite Spot

Aujourd'hui le lac Tana reste le pivot central du territoire de la région Amhara, et de nombreux projets sont en cours pour l'exploitation de ses formidables ressources naturelles. Situé à 540 km d'Addis Abeba (1 journée de bus), il fournit déjà quotidiennement une demi-tonne de poisson frais à la capitale, tandis que d'autre lacs de la vallée du Rift, tel le lac Chamo, ont déjà été vidés de leurs ressources piscicoles.

En 2003, avec la mise en eau du barrage 'Chara Chara weir' à Baher Dar, le lac Tana avait subitement perdu 1 m d'eau, ce qui avait considérablement gêné les populations locales et perturbé les écosystèmes sur ses berges. Cette baisse des eaux à entraîné indirectement une diminution massive de la plante de papyrus géante endémique ('Cyperus Papyrus') qui est au cœur de l'économie locale et a entraîné le fracassement du gros bateau de la 'lac Tana Transport Company' contre des écueils nouvellement émergés. Ces exemples confirment la fragilité d'un tel milieu, et la nécessité de porter une attention internationale pour la compréhension, la préservation et le développement du site. Des projets de protection sont en cours, mais le gouvernement EPRDF donne la priorité au développement et a pour ambition l'exploitation massive de ses eaux pour augmenter la rentabilité des productions agricole et hydroélectrique.

[modifier] Les îles

Le nombre d'îles que compte le lac varie en fonction du niveau de l'eau, donc des précipitations. Ce niveau a régressé d'environ 1,8 mètre en 400 ans. Manuel de Almeida, missionnaire portugais, décomptait 21 îles au début du XVI^e siècle, dont sept ou huit abritaient des monastères assez importants. Quand Robert Bruce visita la région à la fin du XVII^e siècle, il rapporta que 45 îles étaient occupées selon les habitants. Un géographe plus récent a dénombré 37 îles portant des noms, parmi lesquelles 19 accueillaient ou avaient accueilli un monastère.

Les principales îles abritant des monastères :
- Nerga Sellassié
- Dega Estefanos
- Tana Cherqos
- Kebran Gabriel
- Debré Maryam

[modifier] Bibliographie

Paul B. Henze, Histoire de l'Éthiopie. L'œuvre du temps, Paris, Moulin du Pont, trad. de l'anglais par Robert Wiren, 2004 ISBN 2-84586-537-6
"Ethiopie - Au fabuleux pays du prêtre Jean" - Guide Olizane 5^e édition 2005/2006 - Luigi Cantamessa Broché: 318 pages ISBN 2880863317