L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Esra (homonymie).
L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu
Auteur Bernard Werber
Genre Recueil de nouvelles
Pays d’origine France France
Éditeur Albin Michel
Date de parution 1993
ISBN 2-290-04741-4

L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu (L'ESRA) ou Livre secret des fourmis est un livre écrit par Bernard Werber et qui consiste en un dictionnaire de choses aussi diverses et variées que la recette du pain, une explication de la nature même du Mont Saint-Michel pour finir sur une explication du chiffre zéro,…

Cet ouvrage serait une copie du livre-testament (fictif) d'Edmond Wells, oncle du personnage principal du livre les Fourmis. Ce livre-testament s'intitule L'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu et est révélé article par article tout au long de la trilogie des Fourmis (les Fourmis, le Jour des fourmis et la Révolution des fourmis) , mais aussi dans Les Thanatonautes, L'Empire des anges, et dans la trilogie Nous les dieux.

C'est avant tout un recueil de choses surprenantes, approchées par la physique, la philosophie, la métaphysique, et encore par bien d'autres domaines.

Sommaire

[modifier] Erreurs et aberrations scientifiques

Ce livre contient un assez grand nombre d'erreurs et de légendes urbaines. Les phénomènes scientifiques sont parfois mal compris par l'auteur et donnent généralement lieu à des interprétations métaphysiques qui n'ont aucun rapport avec la science. La recherche du spectaculaire et du mystérieux entraîne fréquemment des entorses à la rigueur. Voici un échantillon des erreurs manifestes sur les 50 premières pages du livre. Notez cependant l'aveu de Bernard Werber lui-même dans la préface (éd. J'ai lu, page 10) : Attention, cet ouvrage n'a aucune prétention scientifique, philosophique, politique ou gastronomique. C'est une accumulation de "petits machins qui traînent"., qui semble bien un avertissement quant à l'interprétation de son contenu. Bien entendu, cela ne dispense en rien de rétablir la vérité.

Erreurs factuelles simples :

  • L'article « Le peuple du rêve » comporte des erreurs factuelles : « Dans les années soixante-dix, deux ethnologues américains découvrirent au fin fond de la forêt de Malaisie une tribu primitive, les Senoïs ». En fait, le premier livre sur ce peuple fut publié en 1951 par Kilton Stewart qui les avait rencontrés en 1934 et 1938[1]. Le second témoignage sur ce sujet provient de la psychologue Patricia Garfield qui a rencontré en 1972, dans l'hôpital où elle travaillait, des membres de cette tribu venus se faire soigner.
  • L'article "Paul Kamerer" se trompe sur l'orthographe du patronyme de Kammerer mais aussi sur le déroulement des événements qui mirent fin à sa carrière scientifique[2].
  • L'article "Croisade des enfants" raconte qu'un « groupe d'enfants » quitta « le Saint Empire romain germanique » pour partir vers Jérusalem. « Tous parvinrent jusqu'à Marseille ». En fait, le consensus historique actuel parle de deux croisades distinctes, l'une française et l'autre germanique. Elles étaient composées de "petites gens", ce qui par une erreur de traduction a longtemps été transformé en un mythe de croisade composée d'enfants. La croisade germanique atteint Gênes alors que son homologue française arriva à Marseille. On estime généralement qu'un quart seulement des croisés partis d'Allemagne survécut au voyage, soit environ 7000 personnes[3].
  • L'article "Zombie" affirme décrire « le cycle de la grande douve du foie (Fasciola hepatica) » alors qu'il s'agit de la petite douve (Dicrocoelium dendriticum) qui elle seule utilise les fourmis comme vecteurs[4].
  • L'article "Espagnols au Mexique" contient : « En septembre 1519, le roi aztèque Moctezuma partit à la rencontre de l'armée espagnole avec des chars jonchés de bijoux en guise d'offrande. Le soir même, il était assassiné. ». Or ce roi rencontra les Espagnols en novembre 1519, collabora avec eux, et ne fut tué qu'en juillet 1520, probablement par des insurgés aztèques[5].
  • Dans l'article "Démonstration : 0.999999... = 1", on peut lire la phrase suivante : « En mathématiques, on peut dire que 0.999999... à l'infini tend vers 1. » Même s'il est vrai que 0.99999... avec une infinité de 9 apres la virgule est égale à 1, il est impropre de dire que 0.99999... tend vers 1. En effet un nombre est une constante il ne peut donc en aucun cas tendre vers une valeur donnée, 0.999999...(avec une infinité de 9) est tout simplement une autre façon d'écrire le nombre 1.
  • Dans l'article "1+1=3" (chap. 223, la révolution des fourmis) il finit par démontrer par une suite d'équations que 1+1 est bel et bien égal à 3 :

(a+b) = \frac{a^{2}-b^{2}}{a-b} Posons a=b=1. On obtient donc : \frac{1-1}{1-1} soit 2=\frac{1}{1}, d'où 1+1=3 si l'on ajoute 1 à chaque côté.


Relation fausse car \frac{1-1}{1-1} n'est pas égal à \frac{1}{1}, une division par zéro étant impossible. Il aurait fallu qu'il pose l'égalité a=b=1 pour ne pas voir le subterfuge. Ce qui est absurde, c'est que Bernard Werber donne une valeur à a et à b alors que l'équation n'a même pas été résolue. Rien ne dit que a et b soit égaux à 1 tant qu'on n'a pas résolu l'équation. En fait a est un réel différent de 0 et b=0. Donc sa solution ne marche pas et a n'est jamais égal à b.

Propagation de rumeurs et propos non fondés :

  • L'article « Le peuple du rêve » propage un récit que les ethnologues ont depuis longtemps contredit. Ce récit avait rencontré un grand succès dans les années 60 et 70 et de nombreux para-psychologues s'en étaient inspiré, mais les études[6] menées ces dernières décennies ont montré qu'une grande part de ces deux témoignages était fantaisiste.
  • L'article "Horoscope maya" traite du rôle de l'astrologie chez les Mayas. Rien n'étaye cette vision de la vie quotidienne maya, et au contraire il semble que l'astrologie liée aux calendriers mayas fût réservée à une élite et que le commun des mortels n'y eût pas accès. Contrairement aux dires de l'auteur, le Xe siècle ne connut pas de massacre de masse où « quelques rescapés quittèrent les cités en flammes ». Les causes du déclin maya sont mal connues, en particulier la raison pour laquelle la plupart des villes furent abandonnées intactes. Cette civilisation amorça un déclin soudain vers l'an 900, mais se prolongea encore plusieurs siècles.
  • L'article "Nombre d'or" affirme que celui-ci est garant de la solidité des bâtiments. Ce n'est absolument pas le cas, son utilisation architecturale ne répond qu'à des motivations esthétiques.
  • L'article sur la cité utopique Auroville présente une version imaginaire de la fin de la vie de Mère. L'idée que Mère aurait été enfermée vers la fin de sa vie par des personnes la déifiant et ayant été empoisonnée à l'arsenic est complètement farfelue et en phase avec aucun document historique. De nombreuses personnes encore vivantes à Auroville et ailleurs étaient présentes au début des années 70 pour assister à la fin de la vie de Mère.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. K. R. Stewart, Dream Theory in Malaya, (1951)
  2. Arthur Koestler, L'Étreinte du crapaud, Calmann-Lévy, 1972
  3. Jean Favier, Croisade des enfants in Encyclopædia Universalis
  4. Raphaèle JULIARD, La dicrocoeliose bovine : influence du parasitisme sur l'albuminemie, mémoire de thèse, 28 octobre 2003 <http://www.vet-lyon.fr/bib/fondoc/th_sout/dl.php?file=2003lyon116.pdf>
  5. Bernard Grunberg, L'univers des conquistadores, L'Harmattan, 2000
  6. Domhoff, G. W. Senoi Dream Theory: Myth, Scientific Method, and the Dreamwork Movement, mars 2003, <(en) http://dreamresearch.net/Library/senoi.html>

[modifier] Liens externes

Autres langues