Léo Taxil

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Léo Taxil
Léo Taxil

Marie Joseph Gabriel Antoine Jogand-Pagès, dit Léo Taxil, (pseudonymes: Paul de Regis, Adolphe Ricoux[1]) né à Marseille le 21 mars 1854 et mort à Sceaux le 31 mars 1907, est un écrivain français, auteur d'un canular célèbre auquel furent pris le pape et les évêques de France.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils d'un modeste employé, il fut élevé chez les jésuites et commença par se faire connaître en écrivant des livres d'un anticléricalisme assez vulgaire. La plupart de ces ouvrages avaient été publiés par la librairie anticléricale qu'il avait fondée.

Il passa devant la cour d'assises de la Seine pour avoir écrit À bas la Calotte, qui lui valut d'être poursuivi pour avoir insulté une religion reconnue par l'État et outragé la morale publique, mais il fut acquitté.

En 1885, il se convertit subitement, fit un pèlerinage à Rome et reçut l'absolution de Léon XIII. Il proclama publiquement sa conversion au catholicisme et désavoua ses travaux antérieurs. Il commença alors une campagne contre les Francs-maçons, dont il avait été exclu dès le 1er degré pour fraude littéraire.

Il accusa les loges d'adorer le démon et prétendit qu'une certaine Diana Vaughan avait écrit pour lui ses confessions où elle parlait du culte satanique appelé « palladisme ». Ce livre eut un grand succès de vente auprès des catholiques, bien que Diana Vaughan n'eût jamais paru en public. En 1892, Taxil commença également à publier un journal La France chrétienne anti-maçonnique. En 1887, il fut reçu en audience par le pape Léon XIII, qui blâma l'évêque de Charleston pour avoir dénoncé les confessions antimaçonniques comme une fraude et, en 1896, il envoya sa bénédiction à un congrès antimaçonnique à Trente.

À cette époque, pourtant, les doutes sur la véracité de Diana Vaughan et même sur son existence commencèrent à grandir et, finalement, Taxil promit de la présenter lors d'une conférence qu'il donnerait le 19 avril 1897 dans la grande salle de la Société de géographie de Paris. À la stupeur de l'auditoire, qui comptait un certain nombre d'ecclésiastiques, il fit savoir que cette Diana n'était qu'un canular parmi toute une série. Il avait commencé, dit-il, douze ans plus tôt, en persuadant le commandant de Marseille que le port était infesté de requins et un navire avait été envoyé pour les détruire. Ensuite, il avait inventé une ville sous-marine dans le Lac Léman, et attiré des touristes et des archéologues pour la retrouver. Il remercia les évêques et les journaux catholiques d'avoir si bien contribué à son canular final, à savoir sa conversion. Quant à Diana Vaughan, c'était une simple dactylo qu'il employait et qui lui avait permis en riant d'utiliser son nom.

L'assistance reçut ces révélations avec indignation. Lorsque Taxil voulut s'en aller, il fut malmené au point que des agents de police durent l'accompagner jusqu'à un café voisin. Il quitta alors Paris.

[modifier] Publications

Ouvrages anticléricaux
  • À bas la calotte ! (1879)
  • Les Soutanes grotesques (1879)
  • La Chasse aux corbeaux (1879)
  • Le Fils du jésuite (1879)
  • Calotte et calotins (1880-1882). Histoire illustrée du clergé et des congrégations.
  • Les Borgia (1881)
  • Les Pornographes sacrés : la confession et les confesseurs (1882)
  • La Bible amusante (1882)
  • Un Pape femelle (1882)
  • L'Empoisonneur Léon XIII et les cinq millions du chanoine (1883)
  • La Prostitution contemporaine (1883)
  • Pie IX devant l'Histoire (1883)
  • Les Amours de Pie IX (1884) Livre publié sous le pseudonyme d'A. Volpi mais désavoué par Léo Taxil.
  • Les Maîtresses du Pape (1884)
  • La Vie de Veuillot immaculé (1884)
Ouvrages antimaçonniques
  • La Franc-maçonnerie dévoilée (1887)
  • Les Mystères de la franc-maçonnerie (1886)
  • Le Vatican et les francs-maçons (1886)
  • Confession d'un ex-libre penseur (1887)
  • Histoire anecdotique de la Troisième République (1887)
  • La France maçonnique (1888)
  • La Ménagerie républicaine (1889)
  • la Corruption fin de siècle (1891)
  • Le Diable au XIXè siècle (1895)

[modifier] Bibliographie

  • Massimo Introvigne, Enquête sur le satanisme : satanistes et antisatanistes du XVIIe siècle à nos jours, traduit de l'italien par Philippe Baillet, Dervy, Paris, 1997
  • Edmond Frank, Une mystification [Dana Vaughan et Léo Taxil], in: L'Illustration N° 2827, 1er mai 1897, p. 346 (Ill.)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

  • (de) L'affaire est racontée avec plus de détails et accompagnée d'une copieuse bibliographie dans le Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon.
  • (fr) Certains milieux catholiques ne croient pas à la supercherie et on trouvera une très longue exposition de leurs idées sur leur site

[modifier] Notes et références

  1. Quelques erreurs des anti-maçons