Kylix (vase)

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Kylix à figures rouges du Peintre d'Euergidès, v. 500 av. J.-C., British Museum
Kylix à figures rouges du Peintre d'Euergidès, v. 500 av. J.-C., British Museum

Dans la Grèce antique, un kylix (en grec ancien κύλιξ / kúlix) est un vase peu profond et évasé qui était utilisé pour déguster du vin lors des symposiums.

Manufacture typique des ustensiles des symposiums, coupe de libations, pour boire et objet de jeux kottabos, rejoint sa diffusion maximum à partir du VIe siècle av.J.-C. Et jusqu’à la fin du IVe siècle av.J.-C., quand le kantharos, l'élégant calice à volutes des rituels de Dyonisos, reprirent la place comme coupe à vin la plus répandue.

Sommaire

[modifier] le nom

le nom attribué était sûrement pertinent pour l’objet, déjà à l’époque de son utilisation. Confirmation qui vient de certains exemplaires portant les inscriptions comme celui conservé au British Museum (inv. B450), qui dessous sa base peut se lite l'inscription qui dit à peu près: «Je suis la kylix peinte par l’aimable Philto».

[modifier] Forme

La kylix avait un corps large et peu profond, soutenue par un pied généralement avec une haute tige. Pour la prise, deux petits anses disposés presque horizontalement peu en dessous du col.

A l'interne, le fond presque plat, se présente souvent décoré de scènes, figures ou décorations: celles-ci, occultées par le vin, étaient graduellement visibles au fur et à mesure de la consommation. Les sujets de décoration étaient souvent conçus pour cet effet.

[modifier] Typologie

La description générale permet de définir la typicité de la kylix, mais dans certaines coupes retrouvées, des variances de morphologie et de décoration donnent une chronologie bien définie et témoignent de l’évolution de l’objet. Les études tendent à classifier selon quatre typologies :

La première typologie, de type attique, atteste de 600 av.J.-C. jusqu’à environ 525 av.J.-C., dérive de prototypes corinthiens. Le corps est séparé de la lèvre et du piétement. Ce denier subît une évolution graduelle, passant de la forme très courte des prototype corinthien pour arriver à une forme plus élancée.

Le trois typologies plus récentes sont déterminées avec les lettres A, B et C. Le schéma des divers types est à peu près le suivant:

I ; typologie

  • Coupe des comasti
  • Coupe de Siana
    • Décoration Overlap
    • Décoration Double decker
  • Coupe de Gordion
  • Coupe des Petits maîtres (Kleinmasterschale)
    • Lip Cups
      • Kassel Cup
    • Band Cups
    • Droops Cups o di Antidoros

II ; Coupe A

    • Coupe à occhioni (Eye-cups)

III ; Coupe B IV ; Coupe C

[modifier] Coupe des Komos (600-575 av.J.-C.)

Ce type de coupe attique à figure noire, dérivant des prototypes corinthiens, doit son nom au sujet figurant sur les parties externes du vase, caractérisées par des scènes de danse orgiaques (kòmos), pour lesquelles la céramographie attique se montre clairement débitrice aux motifs décoratifs corinthiens. Présente une lèvre évasée, étroite et peu prononcée, mais nettement inclinée par rapport au corps qui, lui, a descend sur un piétement élancé et évasé. La décoration sont uniquement sur les parois extérieures alors qu’à l’interne les parois sont unis. Sur les parois la frise inférieure, plus en évidence, contient les scènes figuratives alors que la partie supérieure coïncide avec le col évasé, décoré avec motifs calligraphiques.

[modifier] Coupe de Siana (575- 550 av.J.-C.)

Le nom dérive de la localité homonyme de l’île de Rhodes.

La lèvre est aussi évasée et nettement prononcée par rapport au corps mais, par rapport au précédent, a une forme visiblement plus large. Même le piétement paraît plus long et élancé. La décoration est toujours à figures noires, mais, à la différence du précédent type, intéresse également l’intérieur de la coupe, où il y a un cercle décoré. Le style décoratif reflète le perfectionnement de la technique à figure noire de l’incision : les céramistes attiques tendent à abandonner, non seulement sur les kyliks mais sur toutes les formes de vases, la décoration monumentale pour des motifs beaucoup plus fins. Le type dit di Siana évoluera vers les deux typologies successives dites de Gordion et des Petits maîtres.

[modifier] Décoration Overlap

dans ce type dit overlap la décoration externe est unique et étendue jusque sur les bords.

[modifier] Décoration Double decker

Dans cette variante, la décoration se présente comme dans le type des Komos, en deux bandes superposées (double decker) : la bande inférieure présente des scènes figuratives alors que celle supérieures est toujours à motifs calligraphiques ou floréals.

[modifier] Coupe de Gordion (560 av.J.-C.)

La désinvolte maturité technique et artistique rejointe par les maîtres des attiques, accompagne une nouvelle conception des résultats artistiques. Avec l'habitude de signer ses créations, selon un usage qui deviendra encore plus fréquent par la suite surtout lorsque, dans l’Athène démocratique d’après [ [ Pisistrate ]], mûrira la perception d’une croissance du rôle social.

Il est possible d’attribuer à Ergotimos et Kleitias, les mêmes auteurs du célèbre vase François, dont les noms sont incrustés sur un exemplaire provenant de Gordion, en Phrygie.[1] L'élégance rigoureuse de Kleitias est mise en évidence dans la composition circulaire, simple et raffinée, des trois dauphins et un poisson, présents sur le cercle interne (on voie les images du Perseus Project: Berlin, V.I. 4604).

Comme il est possible de voir, cette coupe est un « milieu » entre le type précédent Siana et les suivants de la série des Petits Maîtres. À remarquer que la lèvre du calice marque encore une discontinuité avec le profil du vase, mais n'est maintenant plus évasé mais plutôt convexe. La convexité de la lèvre disparaîtra dans la série suivante des Petits Maîtres, pour réapparaître avec les types Aet B. Comme dans les suivantes Band-cups , le vernis noir qui recouvrent la coupe, épargne seulement une bande sur laquelle elle est placée la décoration ; les frises sont encore plus de miniatures et réduites que celles des coupes de Siana .

[modifier] Coupe des Petits Maîtres (550-525 av.J.-C.)

Le nom Petits Maîtres (kleinmeister) a été attribué par les étudiants d’écoles allemandes se référant au goût pour la miniaturisation élaborée par les maîtres céramistes attique, qu’ils peignirent en utilisant avec adresse la technique à figure noire. Ils présentent avec le style plus élancé et se caractérisent par l'absence du rond intérieur décoré. On distingue deux types principaux, Lip-Cups (avec le sous-type Kassel-Cups) et Band-Cups. Il existe un troisième type, plus rare, dit Droop-Cups.

[modifier] Lip Cups

Le Lip-Cups, ainsi appelé par la présence d’une lèvre au profil encore distinct du vase, offrant généralement une meilleure qualité picturale. La peinture en verni noir intéresse aussi bien le pied que la partie basses du vase. La bande horizontale non vernie, entre les deux anses, est dessinée horizontalement par une risega soulignée par un liseré tracé un peu au dessus des anses. Au dessus de celle-ci se déroule une décoration représentant des animaux ou des figures humaines. Au dessous est dépeinte une inscription, souvent l’unique peinture de la coupe, qui se distingue entre deux petites palmettes à la jonction des anses. L'écriture, réduite à une calligraphie mesurée, avec des caractères minuscules et soignés, révèle sa nature décorative.

[modifier] Kassel Cups

Les exemplaires plus petits de ce type, sont classés sous le nom de Kassel-Cups

[modifier] Band Cups

Les Band-Cups, presque complètement vernis en noir, se caractérisent par la présence d’une bande horizontale épargnée entre deux anses, comme dans les exemplaires di Gordion, mais aussi, à la différence de toutes les précédentes typologies, par l’absence de lèvre rehaussée et dont le profil est maintenant continu avec le corps, comme dans les deux premières typologies (coupe A et B). La frise comporte souvent une inscription ou une décoration et, occasionnellement, figures ou animaux. Le cercle central est avec figures ou à cercles concentriques.

[modifier] Droop Cups (550 - 510 av.J.-C.)

Les Droop-Cups (ou di Antidoros), rarement découverts, sont datés autour de la seconde moitié du VIe siècle av.J.-C. Avec le goût de la calligraphie et de la miniaturisation des Petits Maîtres, ils s’expriment avec des décorations encore plus développées, du type laconique, et un rond intérieur décoré avec des motifs concentriques.

La décoration de ces coupes semble provenir d’un cercle d’artistes spécialisés et dédiés uniquement à ce type, avec aussi la contribution d’autres artistes non spécialistes de ces coupes, même si rarement, figurent des artistes comme Exékias, Nicosthénès et le Peintres d'Amasis.

[modifier] Coupe A (525-500 av.J.-C.)

Dans ce type de coupes, daté du dernier quart du VIe siècle av.J.-C., le corps est large et peu profond. La lèvre n’est plus évasée ; en outre son profil prolonge sans aucunes discontinuité le dessin du corps. La tige est plus courte et nettement séparée du vase, avec la ligne de jonction mise en évidence par un anneau proéminent.

[modifier] Eye-cups

Dans la décoration de cette coupe à figures noires, la représentation «ad occhioni» est fréquente, une symbolique qui, dans sa typicité, devait avoir une fonction Apotropaïque.

Les plus vieux exemplaires semblent attribuer à Exékias, potier et céramiste, l'invention soit de la forme A que de la décoration ad occhioni qui servira de modèle dans la prochaine phase à figures rouges. Mais Exékias produira des résultats encore plus originaux en réussissant à adapter, jusqu’à l’étroit espace entre les anses, ses combats héroïques.[2]

[modifier] Coupe B (510-500 av.J.-C.)

Dans l’évolution de son dessin, le type B, plus délicat que le précédent, se présente avec une forme encore peu profonde mais avec un piétement plus élancé et fin. Une caractéristique importante dans l’unité de la tige et le corps selon un profil continu.
Le pied, est séparé de la tige, la lèvre, comme dans le type A, est convexe et sans discontinuité avec le reste du vase.

La paternité de la typologie, dans la dernière décade du siècle, semblerait attribuée aux peintres de la boutique de Amasis, avec la technique à figure noire : la signature du potier Amasis est présente sur beaucoup d’exemplaires. Sa diffusion est avant tout liée à la technique à figure rouge.

[modifier] Coupe C

Les coupes de ce type sont attestées à Athènes autour de 525, avec décorations exclusivement à figures rouges. On assiste, dans les rares formes canoniques, au retour du bord relevé et évasé par rapport au corps ; même si le passage du corps concave du vase à la lèvre convexe est privée de discontinuité comme dans les précédentes coupes du type A. La jonction entre la partie inférieure de la tige et le pied est marquée par un anneau prééminent.

[modifier] Note

  1. Le rapport est conservé au Staatliche Museen (Berlin V.I. 4604) et porte l'inscription «ΕΡΓΟΤ[ΙΜΟΣ ΜΕΠΟΙ]ΕΣΕΝ» sur un côté et «[ΚΛΙΤ]ΙΑΣ ΜΕΓΡΑΦΣΕΝ» sur l’autre (Ergotimos me fit - Kleitias me peignit ).
  2. La reddition des partie de la coupe, n’est pas bien visible sur l’image de la galerie présente sur Commons. Images meilleures sont visible sur Perseus Project: [1].

[modifier] Bibliographie


[modifier] liens internes

[modifier] liens externes