Amphore

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Amphores au château de Bodrum en Turquie.
Amphores au château de Bodrum en Turquie.

L'amphore est, dans l'Antiquité, le récipient le plus utilisé pour le transport de trois produits de base : le vin, l'huile d'olive et les sauces de poissons (du type du garum).

D'usage extrêmement courant, on la trouve parfois réutilisée, soit broyée afin d'entrer dans la composition du mortier au tuileau romain, soit telle quelle comme canalisation ou pour ménager un vide sanitaire. Parfois, elle sert de cercueil pour une sépulture d'enfant. Enfin, assez souvent, on la jette dès que son contenu est consommé : c'est ainsi que le mont Testaccio s'est formé de l'accumulation de débris d'amphores à Rome. L'amphore quadrantal est une mesure de capacité pour des liquides. Elle est équivalente à un pied cube.

Sommaire

[modifier] Interprétation archéologique

C'est le caractère jetable des amphores qui fait leur valeur archéologique : sauf réemploi dans une maçonnerie ou exception, une amphore n'était pas réutilisée à une période différente de celle de sa fabrication et de sa consommation. Objets de céramique, les tessons d'amphores sont quasiment indestructibles. Par des analyses chimiques il est possible de retrouver leur lieu de fabrication. La reconstitution de l'histoire de l'évolution des formes d'amphore a débouché sur des classements typologiques qui correspondent aussi à une chronologie. À la forme des amphores, il faut ajouter d'autres éléments de typologie : des sceaux gravés dans l'argile ou des gravures ou encore des marques peintes. Ainsi les amphores portant la marque Sestius furent produite vers Cosa dans l'Étrurie romaine et exportée vers la Gaule du Sud à l'époque de Cicéron.

Amphore du type Dressel 1BLégende : 1 : lèvre - 2 : col - 3 : anse - 4 : épaule - 5 : panse - 6 : pilon ou pied
Amphore du type Dressel 1B
Légende : 1 : lèvre - 2 : col - 3 : anse - 4 : épaule - 5 : panse - 6 : pilon ou pied

À partir d'un tesson d'amphore un archéologue peut dater, à quelques décennies près souvent mais parfois bien plus précisément, la couche stratigraphique où le tesson a été retrouvé, ou encore l'épave du navire qui les contenait. Ainsi les amphores d'époque romaine portent des noms et une numérotation qui permettent aux archéologues de les retrouver dans la typologie et de les dater. Ces noms renvoient souvent aux savants qui ont établis la chronologie (Dressel, Pascual) où à l'origine de l'amphore (Gauloise). Les amphores Dressel 1a et 1b sont typiques des amphores vinaires de la fin de la république romaine. La Gauloise 4 est une amphore à fond plat qui correspond à l'essor du commerce du vin gaulois. Les amphores Dressel 20 correspondent à des amphores à huile. Reporter les trouvailles du même type d'amphore sur une carte peut alors permettre de retracer - si les trouvailles sont assez nombreuses - des flux commerciaux. La substitution progressive du tonneau aux amphores à partir du troisième siècle de notre ère fit disparaître une source précieuse pour l'écriture de l'histoire économique de l'antiquité.

[modifier] Fabrication :

L'amphore est fabriquée à partir d'argile épurée. Il faut de l'eau pour délayer l'argile, et du bois ou un autre combustible pour la cuisson. Le plus fréquemment, c'est le tournage qui est utilisé pour la façonner.

Afin de la fabriquer, le potier façonne d'abord un fût, puis y ajoute col, pointe, anses.

Une fois mise en forme, elle est mise à sécher au soleil, ou à défaut dans un lieu ventilé. Elle est ensuite mise à cuire pendant plusieurs heures.

Le poissage est parfois utilisé pour la rendre plus étanche : on verse à l'intérieur de la poix liquide, de manière à former un film imperméable.

[modifier] Voir aussi

Pithos

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[modifier] Liens externes