Kheireddine Pacha

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Kheireddine Pacha
Kheireddine Pacha

Kheireddine Pacha ou Khérédine Pacha (خير الدين باشا), encore appelé Kheireddine Ettounsi (خير الدين التونسي), né en 1822 et décédé le 30 janvier 1890 à Istanbul (Turquie), est un homme politique tunisien d'origine circassienne.

Il est vendu comme esclave à Istanbul à un grand personnage, Tahsin Bey, qui l'aurait revendu à l'âge de 20 ans à un agent du bey de Tunis chargé par ce dernier de lui procurer des esclaves. Ahmed I Bey le fait instruire au sein du sérail. Intelligent et cultivé, il voyage beaucoup en Europe au cours de diverses missions, notamment celle qui consiste à défendre les intérêts de la Tunisie face à Mahmoud Ben Ayad. C'est au cours de ces voyages qu'il réalise la montée en puissance du monde occidental.

Homme franc et patriote, il remet maintes fois sa démission à cause d'un désaccord avec les méthodes du bey. Au cours de la période durant laquelle il se retire de la scène politique (1862-1873), il se consacre à la rédaction de son fameux ouvrage, Le plus sûr moyen pour connaître l'état des nations, dans lequel il expose les causes de la décadence de la Tunisie et plus généralement du monde arabo-musulman.

Il revient au pouvoir en 1873, succèdant à Mustapha Khaznadar considéré comme un traître pour avoir volé le pays avant de s'enfuir vers la France, comme grand vizir avec la résolution de moderniser le pays. Il réforme les douanes, les habous, la mosquée Zitouna et la justice tunisienne. Il crée également une bibliothèque et le Collège Sadiki qui met en avant de nouvelles méthodes d'enseignement plus séculaires.

En 1877, le sultan ottoman, en guerre avec la Russie, demande au bey, en exécution du firman de 1871, de lui fournir une aide militaire. Kheireddine soutient bien entendu la demande du sultan tandis que le bey veut y opposer un refus pur et simple. Finalement, un conseil extraordinaire, composé de hauts fonctionnaires, d'oulémas et de notables, opte pour la fourniture de subsides en espèces et en nature recueillis par souscription publique : Plusieurs millions de francs et un millier de chevaux et mules sont envoyés au sultan. Mais la sécheresse vient tarir la souscription et même les revenus publics, ce qui oblige Kheireddine à diminuer le train de vie de l'État y compris la liste civile du bey et de sa famille. Face à cet affront, le bey force Kheireddine à démissionner le 21 juillet 1877. Toutefois, le sultan ottoman fait appel à lui et le nomme grand vizir de l'Empire ottoman de 1878 à 1879.

Il se retire ensuite à Istanbul où il meurt en 1890. Avec d'autre réformateurs de son temps, il aura essayé de tirer la Tunisie de la crise qui l'affaiblissait au profit des puissances coloniales. Ses restes sont rapatriées en Tunisie, le 9 avril 1968, pour être déposées au cimetière du Djellaz à Tunis.

[modifier] Bibliographie

  • G.S. van Krieken, Khayr al-Dîn et la Tunisie, 1850-1881, éd. E.J. Brill, Leyde, 1976 (ISBN 9004045686)


Précédé de :
Mustapha Khaznadar
Grand vizir de Tunis
1873-1877
Suivi de :
Mohammed Khaznadar
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