Jules Alberoni

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Giulio Alberoni
Giulio Alberoni

Jules Alberoni, en italien Giulio Alberoni (21 mai 1664-26 juin 1752) fut un cardinal italien et un homme d'État espagnol.

[modifier] Biographie

Il était fils d'un jardinier de Firenzuola, près de Plaisance. Il dut sa fortune au duc de Vendôme, qu'il avait connu pendant les guerres d'Italie, et auquel il sut plaire autant par son esprit vif et enjoué que par ses mœurs homosexuelles. Il suivit ce seigneur en France, puis l'accompagna en Espagne, et s'y fit connaître avantageusement de Philippe V.

Le duc de Parme l'ayant nommé son agent politique à Madrid, il réussit à marier une princesse de la famille du duc, Élisabeth Farnèse, au roi d'Espagne, et à faire éloigner la princesse des Ursins, qui avait été jusque-là toute puissante et à laquelle il avait lui-même les plus grandes obligations.

La jeune reine le fit nommer cardinal, grand d'Espagne, et premier ministre en 1715. Alberoni forma dès lors de vastes desseins aussi bien en faveur de l'Espagne que du duché de Parme, il voulut placer Philippe V sur le trône de France et mit toute l'Europe en mouvement. Mais le duc d'Orléans, alors régent, s'étant ligué contre lui avec le roi d'Angleterre, déjoua tous ses projets, porta la guerre en Espagne, obtint plusieurs avantages sur terre et sur mer, et n'accorda la paix à Philippe V qu'à la condition qu'Alberoni serait renvoyé. Le premier ministre reçut en conséquence l'ordre de quitter l'Espagne (5 décembre 1719).

Alberoni rentra en Italie puis erra de ville en ville parce que recherché sur ordre du pape Clément XI qui était son rival. Après la mort de Clément XI, il se rendit à Rome, où il participa à l'élection du pape Innocent XIII qui fit examiner sa conduite à la demande de l'Espagne: il fut enfermé pendant quatre ans dans un couvent ; mais dès 1723, il fut rétabli dans tous ses droits de cardinal ; il jouit même d'une assez grande faveur à la cour de Rome, allant jusqu'à se présenter à l'élection pontificale (il obtint dix votes) qui vit l'élection de Benoît XIII. Clément XII élu en 1730, le nomma légat à Ravenne d'où il tenta l'annexion de la république de San Marin, désapprouvé par le Saint Siège, il fut remplacé en 1740 et il se retira à Plaisance. Il y créa le collège Alberoni qui existe encore destiné alors à la formation de sacerdoce d'origine modeste.

[modifier] Source partielle

« Jules Alberoni », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)