Joseph Andrews

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Joseph Andrews

Illustration de Joseph Andrews

Auteur Henry Fielding
Genre roman picaresque
Pays d’origine Angleterre Angleterre
Lieu de parution Londres
Éditeur A. Millar
Date de parution 1742
Illustration : Édition de 1772

Les Aventures de Joseph Andrews et du ministre Abraham Adams, dit Joseph Andrews, The history of the adventures of Joseph Andrews and his friend Mr. Abraham Adams en anglais, est le premier véritable roman de l’écrivain et magistrat anglais Henry Fielding mais surtout l’un des tout premiers romans écrits en anglais. Publié en 1742 et qualifié par Fielding de « roman sentimental comique » (comic romance), cette parodie raconte les aventures d’un honnête domestique revenant de Londres accompagné par son ami et mentor, le pasteur tête-en-l’air Abraham Adams.

Le roman est à la croisée de deux esthétiques littéraires du XVIIIe siècle : le drame héroïque et le néoclassicisme aristocratique des Augustans tels qu’Alexander Pope et Jonathan Swift, et la fiction populaire en prose de romanciers tels que Daniel Defoe et Samuel Richardson. Mais ses sources d’inspiration remontent encore plus loin. Écrit à la manière de Cervantes, auteur de Don Quichotte, l’œuvre distille un humour comparable au burlesque développé par ce dernier. Son traitement imite même la narration en apparence décousue et remplie de digressions de l’auteur espagnol, et ses personnages, appartenant à des classes sociales inférieures, rappellent les héros du genre picaresque.

[modifier] Contexte

La première incursion de Fielding dans la fiction en prose fut Shamela, un pamphlet satyrique publié l’année précédente en réponse à la faiblesse stylistique et à l’hypocrisie morale qu’il reprochait à Pamela de Richardson, roman épistolaire décrivant la lutte vertueuse d’une servante contre les avances faites par son maître et qui avait fait sensation en 1741.

Richardson fut à nouveau mis à mal avec la publication de Joseph Andrews, mais c’est plus largement les abus de l’ensemble de la littérature du milieu du XVIIIe siècle que dénonce Fielding. Colley Cibber, poète lauréat et principale cible d’Alexander Pope dans le poème satirique la Dunciade, est décrit dans le premier chapitre du livre comme un autre ennemi des valeurs morales et littéraires.

Le propos de Joseph Andrews, tel que Fielding l'énonce dans la préface, est d'établir un genre littéraire réellement novateur qu’il nomme le « poème épique comique en prose » - une œuvre de fiction en prose, épique de par sa longueur et la variété des événements et des personnages, dans l’esprit du poème comique d’Homère Batrachomyomachia (qu’on supposait déjà à l'époque apocryphe). Il apparaît dès les premiers chapitres, dans lesquels Richardson et Cibber sont parodiés sans scrupules, que le véritable propos du livre est le reproche qu’adresse Fielding aux limites morales et techniques que s’impose la littérature populaire de son époque. Mais alors que Shamela se voulait une simple parodie d’une œuvre rivale, Henry Fielding se servit de Joseph Andrews comme d’un tremplin pour développer sa propre vision de la fiction en prose.

[modifier] Adaptation cinématographique

Le roman fut adapté pour le cinéma en 1977 par Tony Richardson, Allan Scott et Chris Bryant. Richardson le réalisa et l'œuvre fut saluée par la critique. On y retrouve entre autres Michael Hordern dans le rôle d’Adams, Peter Firth dans celui de Joseph et Ann-Margret dans celui de Lady Booby, pour lequel elle reçut une nomination au Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle.

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Joseph Andrews ».