Jonas Savimbi

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Jonas Malheiro Savimbi (1934-2002) est né dans la province de Bié, issu de l’ethnie ovimbundu. Il est le principal fondateur du mouvement politique et militaire angolais, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), créée à l'origine en 1966 pour libérer l'Angola de la domination colonialiste portugaise.Il sera surnommé galo negro ,le coq noir.

Sommaire

[modifier] L'étudiant engagé

Son père était pasteur évangéliste travaillant pour la société de chemin de fer de l’Angola aux mains des colons portugais. Etudiant, Savimbi bénéficie en 1960 d’une bourse d’étude en médecine à Lisbonne. Ensuite, il étudie les sciences politiques en Suisse, à l'Université de Lausanne, où il obtient sa licence en 1965. Compte tenu de la situation politique de son pays, il part en Chine étudier les techniques de guérilla.

[modifier] Le tacticien politique et militaire (1965-1975)

Après avoir reçu une formation politique et militaire dans la Chine communiste de Mao Zedong, il milite au sein du Front National de Libération de l’Angola (FNLA) de Holden Roberto, puis il fonde l’UNITA à son retour en Angola, concurrent direct sur la scène politique angolaise du Mouvement pour la libération populaire d’Angola (MPLA) d'inspiration marxiste.

Il signe un accord avec le parti portugais au pouvoir pour lutter contre le parti adverse, le MPLA.

En 1974, la révolution des œillets au Portugal porte au pouvoir le Mouvement des forces armées (MFA) en renversant la dictature de Marcelo Caetano. Les capitaines de l’armée portugaise à la tête de ce mouvement rétablissent la démocratie et amorcent le mouvement de décolonisation frappant les puissances européennes y compris le Portugal. Ils nomment M. Antonio de Alva Rosa Coutinho à la tête du gouvernement de transition vers l’indépendance.

Le 11 novembre 1975, l’indépendance de l'Angola est proclamée; le pouvoir est alors transféré au MPLA. Un gouvernement pro-communiste aidé par l'Union soviétique , Cuba s'installe en Angola. Jonas Savimbi et son mouvement l'UNITA déclenchent une véritable guerre civile dirigée contre le MFA et le MPLA, désormais alliés. Il sera soutenu dans sa tâche par les États-Unis, Israël, l'Afrique du Sud, le Togo, le Zaïre, la Zambie et la Côte d'Ivoire. Les armées de Savimbi, qui enrôle femmes et enfants, mineront quasiment tout l' intérieur du pays pour stopper l' avancée du MPLA.Ces opérations de guérilla seront également financées par un trafic de diamants(blood diamonds).

[modifier] L'éternel rebelle

En 1979, le rebelle angolais installe son siège à Jamba, une ville créée par l'UNITA au Sud-est de l'Angola. Impitoyable, il brûle vif ses compagnons en désaccord avec lui.

En 1991, un accord de paix est signé (les accords de Bicesse - Portugal) entre les 2 mouvements.

Après avoir contesté les résultats des élections donnant la victoire au MPLA, Savimbi rompt la paix et retourne dans le maquis en 1992. Il s'empare de Huambo, la deuxième ville du pays, et en fait son fief. Pendant ce temps ses troupes contrôlent les provinces du Nord.

En novembre 1994, il perd Huambo et les capitales des provinces du Nord.

Dans un contexte de fin de guerre froide et du régime d'apartheid en Afrique du Sud, il perd le soutien des deux principaux fournisseurs d'armes de sa rébellion.

Il est tué par l'armée angolaise le 22 février 2002.

Sa fortune colossale (plusieurs millions de dollars) aurait été distribuée entre Henri Konan Bédié, Eyadema et Hassan II

[modifier] Citations

  • "Seules des élections, des élections libres, sous l'égide de l'OUA peuvent fournir une solution. Toutefois, d'abord il devra y avoir une période courte de gouvernement de transition dans lequel les deux bords seront représentés. Mais à la fin, le bulletin de vote doit décider, pas les balles." (12 décembre 1975)
  • "Je ne suis pas communiste parce que cela n'a aucun sens. Je ne suis pas non plus capitaliste. Le socialisme dans ce pays est la seule réponse. Ceux qui ont mené le pays à l'indépendance ne peuvent pas devenir les exploiteurs du peuple. Nous voulons un système socialiste, mais lequel ? Il y a l'orthodoxe et l'extrémiste. Nous voulons le démocratique, la sociale démocratie."

[modifier] Bibliographie

  • Jonas Savimbi, Combats pour l'Afrique et la démocratie: entretiens avec Atsutsé Kokouvi Agbobli, Lausanne: Favre, 1997
  • Fred Bridgland, Jonas Savimbi: a key to Africa, Edinburgh: Mainstream Publishing, 1986
  • Jean-Marc Kalflèche, Jonas Savimbi: une autre voie pour l'Afrique, Paris: Criterion, 1992
  • Yves Loiseau, Pierre-Guillaume de Roux, Portrait d'un révolutionnaire en général: Jonas Savimbi, Paris: La Table Ronde, 1987