Jamil Sayyed

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Jamil Sayyed (né dans la Békaa en 1942), fut le directeur générale de la Sûreté Générale libanaise et exerça un rôle politique majeur dans le pays. Lors des huit dernières années de l’hégémonie syrienne, il fut même considéré par plusieurs comme la figure politique la plus puissante au Liban. Travaillant en liaison avec les services de renseignement syriens au Liban, il est impliqué dans la majorité des exactions commises à cette époque.

Dans l’Armée libanaise qu’il intègre dans les années 60, il se spécialise dans le renseignement dès 1977. En 1982, Jamil Sayyed est chef adjoint des services de renseignement libanais dans la Békaa et devient le chef de ce service en 1984. Entre 1989 et 1990, Jamil Sayyed est chargé de la sécurité du nouveau Président de la république Elias Hraoui. En 1992, il devient Numéro 2 des services de renseignement de l’Armée libanaise.

Très proche du général Émile Lahoud, ancien commandant en chef de l’Armée, Jamil Sayyed est nommé directeur général de la Sûreté Générale en décembre 1998, quelques jours après la prise de fonctions de Lahoud.

En 1983, il survit à une tentative d’assassinat, qui le rapproche définitivement du clan syrien. Il joua un rôle fondamental pour convaincre la Syrie d’imposer Émile Lahoud à la Présidence de la république. Néanmoins, leur relation a été souvent tendue, Sayyed jouant dans l’ombre un rôle plus important que Lahoud auprès de Damas. Jamil Sayyed contrôlait un important réseau d’écoutes téléphoniques illégales.

Avec le remplacement de Ghazi Kanaan par Rustom Ghazalé à la tête des services de renseignement syriens au Liban, la position de Jamil Sayyed se renforça et il fut chargé de court-circuiter les actions du nouveau Premier ministre, Rafiq Hariri, de réprimer les manifestations de l’Opposition anti-syrienne et de terroriser les intellectuels de l’Opposition, notamment Samir Kassir.

Il joua un rôle fondamental en 2004 pour obtenir la prorogation du mandat d’Émile Lahoud et l’éviction de Rafiq Hariri du gouvernement, au profit de Omar Karamé, jugé plus docile. Il s’apprêtait vraisemblablement à se présenter aux élections législatives de 2005 et éventuellement briguer la présidence du Parlement.

Sa position va vaciller suite à l’assassinat le 14 février 2005 de Hariri. Très vite, des slogans réclamant sa démission et son arrestation sont brandis lors des manifestations de la Révolution du Cèdre.

Avec l’arrivée du gouvernement de Najib Mikati au pouvoir, en avril 2005, l’une des premières décisions de Hassan Sabeh, nouveau ministre de l’Intérieur, fut de le démettre de ses fonctions. Il faut noter que Sabeh, en 1999, démissionna de la Sûreté Générale, en protestation contre la nomination de Jamil Sayyed.

De forts soupçons ont vite pesé sur lui, pour une éventuelle implication dans l’assassinat de l’ex-Premier ministre. Le 30 août 2005, avec trois autres chefs des services de sécurité, il est arrêté dans le cadre de l’enquête internationale sur l’attentat du 14 février 2005.