5e arrondissement de Paris

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Le 5e arrondissement de Paris est le plus ancien quartier de Paris : il recouvre la plus grande partie du quartier latin, construit par les Romains sous l'Antiquité.

Le 5e arrondissement est situé sur la rive gauche, au bord de la Seine. Il est bordé au nord par la Seine et le 4e arrondissement, à l'ouest par le 6e arrondissement, et au sud par les 14e et 13e arrondissements.

Aux termes de l'article R2512-1 du Code général des collectivités territoriales (partie réglementaire), il porte également le nom d'« arrondissement du Panthéon »[1], mais cette appellation est rarement employée dans la vie courante.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Époque romaine

La construction de la ville romaine (Lutèce) date du Ier siècle av. J.-C. Elle fait suite à la conquête de la cité gauloise, implantée sur l'île de la Cité, par les Romains. La ville romaine est alors organisée autour du cardo maximus, axe nord-sud qui se retrouve dans tous les plans romains, actuelle rue Saint-Jacques, selon un plan constitué de rues perpendiculaires. Le centre de la ville est fixé au niveau des 172 et 174 de la rue Saint-Jacques, ce qui correspond au sommet de la montagne Sainte-Geneviève. Le decumanus, axe est-ouest, n'a pas de tracé clair à Paris.

Le forum de la ville est construit au Ier siècle à l'emplacement actuel de la rue Soufflot, entre le boulevard Saint-Michel et la rue Saint-Jacques. Ce forum s'étendait alors approximativement de la rue Cujas à la rue Malebranche.

La ville antique comportait aussi des thermes à l'angle du boulevard Saint-Michel et du boulevard Saint-Germain, ainsi qu'à proximité de l'actuel Collège de France. À l'est de la ville, la rivière de Bièvre contournait la montagne Sainte-Geneviève pour se jeter dans la Seine au niveau du Petit-Pont.

Les constructions romaines s'étendaient au sud jusqu'à l'actuelle rue du Val-de-Grâce, et à l'est jusqu'à la rue du Pot-de-Fer.

[modifier] Époques médiévale et moderne

La montagne Sainte-Geneviève doit son nom à la légende selon laquelle une jeune Nanterrienne aurait, juchée sur le sommet de cette colline, harangué la foule terrorisée par l'approche des Huns. La prière commune dirigée par la jeune fille aurait épargné à la ville d'être saccagée. Au sommet de la montagne, dans l'église Saint-Étienne-du-Mont, se trouve la châsse où seraient conservés les restes de sainte Geneviève. Sur l'emplacement de l'actuel lycée Henri-IV s'étaient établis des moines dits « génovéfains » en référence au nom de leur abbaye. Clovis aurait été enterré dans cette abbaye. Néanmoins, aucune sépulture royale n'y a été mise au jour.

La rive gauche de Paris est entièrement détruite en 885 par les Normands. La ville ne se reconstruit vraiment qu'au XIe siècle. Au XIIe siècle, l'enceinte de Philippe Auguste se situe au niveau de la rue des Fossés-Saint-Jacques, de la rue de l'Estrapade, de la rue Descartes, de la rue du Cardinal-Lemoine et de la rue des Fossés-Saint-Bernard. Les principales portes étaient sur l'emplacement de l'actuel boulevard Saint-Michel, la porte Saint-Jacques (rue Saint-Jacques) et juste au nord de la place de la Contrescarpe. Au delà en suivant le tracé d'une ancienne voie romaine, sur les rives de la rivière de Bièvre s'étend le bourg Saint-Médard qui demeure encore marqué par son église et le faubourg Saint-Marceau construit sur une grande nécropole gallo-romaine dans laquelle avait été conservé la tombe de saint Marcel (saint Marcel de Paris fut le 9e évêque de Paris) actuellement rue de la Collégiale, boulevard Saint-Marcel et rue des Fossés-Saint-Marcel.

La ville ne s'étend au-delà qu'à partir de l'époque moderne. Les différentes « écoles » de l'université de Paris étaient installées dans ce secteur et sont à l'origine du nom « Quartier Latin » (où l'on parlait latin). Le collège fondé par Robert de Sorbon, plus tard appelé la « Sorbonne », date de 1257.

À l'époque médiévale, le quartier, hanté par des étudiants avinés, bagarreurs et sans-le-sou, était connu pour être bruyant et assez mal famé.

Le bâtiment de l'actuel Panthéon a été construit au XVIIIe siècle pour être l'église Sainte-Geneviève. Déconsacré à la Révolution, il abrite les restes des « Grands Hommes » comme l'indique l'inscription du fronton : « Aux Grands Hommes, la Patrie reconnaissante ».

[modifier] Époque contemporaine

Façade de la mairie du 5e arrondissement
Façade de la mairie du 5e arrondissement

De nombreux courants révolutionnaires tiennent leur nom des lieux de réunion qu'ils avaient choisis dans le quartier : les Cordeliers (dans le 6e) et les Jacobins qui se réunissaient dans l'ancienne abbaye Saint-Jacques.

Au XIXe siècle, le fonds de l'immense bibliothèque des Génovéfains constitua le fonds de départ de la bibliothèque universitaire Sainte-Geneviève, tandis que les bâtiments de l'abbaye abritaient un lycée nommé plus tard Henri-IV.

En mai 1968, le Quartier Latin de Paris a été le centre de la révolte étudiante, avec notamment l'occupation de la Sorbonne. Les barricades restées les plus célèbres sont celles de la rue Gay-Lussac. Tout au long des années 1970, des affrontements plus ou moins violents ont lieu à plusieurs reprises dans le quartier entre jeunes d'extrême gauche et la police. Ainsi, le 27 mai 1970, la Gauche prolétarienne organise une émeute à l'occasion du procès de Jean-Pierre Le Dantec, le directeur de La Cause du peuple. Le 21 juin 1973, la Ligue communiste attaque le meeting organisé par Ordre nouveau à la Mutualité. Le 13 mai 1980, un autonome meurt sur le campus de Jussieu en essayant d'échapper à la police.

Depuis 1977, des catholiques traditionalistes de la Fraternité Saint-Pie-X occupent l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet (square de la Mutualité). En 1981, une cérémonie officielle a lieu au Panthéon pour célébrer l'élection de François Mitterrand à la présidence de la république. En novembre 1995, une émeute éclate autour du campus de Jussieu pendant la grève des fonctionnaires. En 1998, l'École normale supérieure de la rue d'Ulm est occupée à l'occasion du mouvement des chômeurs.

Aujourd'hui, le 5e arrondissement est avant tout un quartier universitaire et intellectuel (nombreux éditeurs et librairies), mais c'est aussi un quartier très touristique (très importante concentration de restaurants entre la Seine, le boulevard Saint-Germain, le boulevard Saint-Michel, et la rue Saint-Jacques). C'est aussi un quartier animé le soir (nombreux pubs rue Mouffetard et rue Descartes).

[modifier] Politique

Traditionnellement un arrondissement conservateur et intellectuel (beaucoup d'universitaires, de journalistes et d'écrivains habitent le quartier), le cinquième tend à glisser à gauche depuis 2004 et les élections régionales et européennes. Ainsi, en plaçant Ségolène Royal en tête au second tour face à Nicolas Sarkozy par 50,89% des suffrages, l'arrondissement a voté pour la première fois à gauche lors d'une élection présidentielle en 2007. Néanmoins, un mois plus tard, les électeurs de l'arrondissement réélisaient Jean Tiberi, le député gaulliste de la circonscription depuis 1968.

[modifier] Député

En 1956, le député de l'arrondissement quartier latin est alors Jean-Marie Le Pen (Union et fraternité française) réélu en 1958 sous l'étiquette du Centre national des indépendants et paysans (CNI) et battu en 1962 par René Capitant (UNR).

Depuis 1968, le député de l'actuelle deuxième circonscription de Paris (englobant le 5e arrondissement et la partie sud du 6e arrondissement depuis 1986) est Jean Tiberi (UDR puis RPR à partir de 1977 et UMP à partir de 2002).

[modifier] Maire

L'arrondissement fut la circonscription d'élection de Jacques Chirac lors des élections municipales en 1977, 1983 et 1989.

Jean Tiberi est le maire de l'arrondissement depuis 1983, à l'exception de la période 1995-2001 quant il fut maire de Paris (Jean-Charles Bardon lui succéda alors comme maire du 5ème arrondissement). Jean Tibéri a été réélu comme maire de l'arrondissement lors des élections de mars 2001 et mars 2008. Il est alors le plus ancien maire d'arrondissement de la capitale.

[modifier] Conseillers de Paris au titre du 5ème arrondissement

Le cinquième arrondissement envoie 4 élus au Conseil de Paris. Depuis mars 2008, ceux-ci sont :

[modifier] Démographie

La mairie
La mairie

Au recensement de 1999, la population était de 58 849 habitants pour 254 hectares, soit une densité moyenne de 23 169 hab/km².

Année
Population Densité
(hab. par km²)
1872 96 689 38 067
1911 (pic de population) 121 378 47 768
1936 107 120
1954 106 443 41 907
1962 96 031 37 793
1968 83 721 32 948
1975 67 668 26 630
1982 62 173 24 468
1990 61 222 24 094
1999 58 849 23 160


[modifier] Institutions publiques

[modifier] Principaux monuments

[modifier] Principales rues

Plan du Ve arrondissement
Plan du Ve arrondissement

[modifier] Quartiers

[modifier] Notes et références

  1. Source : article R2512-1 du Code général des collectivités territoriales (partie réglementaire), sur Légifrance.

[modifier] Liens externes

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