Jacques-Marie Rouzet

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Jacques-Marie Rouzet, comte de Folmon, né le 23 mai 1743 à Toulouse, mort le 25 octobre 1820 à Paris, est un homme politique français.

Sommaire

[modifier] Biographie

D'une famille peu fortunée, il suit des études au collège de l'Esquille, avant de faire son droit. Reçu avocat à l'âge de vingt ans, il s'inscrit au barreau de Toulouse, dont il devient l'un des membres les plus brillants. Officier municipal de Toulouse en 1790, il devient procureur-syndic du district de Toulouse et administrateur du département. En 1791-1792, il est professeur de droit français à la faculté de droit de Toulouse.

Le 8 septembre 1792, il est élu par les électeurs de Rieux, le 10e sur 12 avec 435 voix sur 647 votants, député de la Haute-Garonne à la Convention nationale, où il siège avec les Girondins. Lors du procès de Louis XVI, contre lequel il se prononce le 6 novembre 1792, il vote en faveur de l'appel au peuple et de la réclusion.

Après la journée du 31 mai 1793, il signe la protestation du 6 juin, avec 72 de ses collègues conventionnels et est arrêté avec eux. Incarcéré, il fait la connaissance, au Luxembourg, par l'entremise du duc de Nivernais, de la duchesse douairière d'Orléans, dont il devient l'amant[1].

De retour à la Convention, comme les autres députés girondins, le 17 frimaire an III (7 décembre 1794), il fait voter la levée des séquestres et la restitution des biens mobiliers des condamnés et demande le bannissement pour cinq ans des membres des anciens comités. En revanche, il s'oppose les mesures les plus extrêmes de la réaction thermidorienne. Il obtient l'élargissement de la duchesse d'Orléans en septembre 1795 et la levée du séquestre mis sur ses biens le 24 juin 1797.

Le 23 vendémiaire an IV, il est réélu au Conseil des Cinq-Cents par douze départements et propose, le 6 fructidor an IV (23 août 1796), l'amnistie de l'ensemble des délits révolutionnaires. Modéré, il vote dans le même sens que les monarchistes du club de Clichy mais n'est pas compris dans la proscription qui s'abat sur eux après le coup d'État du 18 fructidor an V. Un décret du Directoire expulse de France toute la famille des Bourbons. Sans demander son congé, Rouzet quitte l'assemblée pour accompagner les duchesses d'Orléans et de Bourbon et le prince de Conti vers la frontière espagnole. À la frontière, il est arrêté sur ordre des administrateurs du département des Pyrénées-Orientales. Mais, s'étant justifié auprès du Conseil des Cinq-Cents, il peut passer en Espagne et s'installe à Barcelone, auprès de la duchesse d'Orléans, qui le nomme son chancelier et obtient pour lui le titre de comte de Folmon, la croix de Malte et de Saint-Charles de Naples.

De retour en France avec la duchesse sous la Restauration, il meurt en 1820, à l'âge de 77 ans. Ses restes sont inhumés dans la chapelle de Dreux, bâtie pour servir de lieu de sépulture à la famille d'Orléans. Sa maîtresse meurt moins d'un an après.

[modifier] Œuvre

  • Explication de l'énigme du roman intitulé : Histoire de la Conjuration de Louis-Philippe-Joseph d'Orléans, premier prince du sang, Veredishtad, 4 vol. (réfutation de l'ouvrage de Galart de Montjoie, Histoire de la Conjuration de L.P.J. d'Orléans, imprimée aux frais de la duchesse d'Orléans avant 1814, jamais mis en vente ni en circulation du vivant de cette princesse, quelques exemplaires parus après sa mort).

[modifier] Sources

  • Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Bourloton, 1889, tome 5, de Roussin à Royer, p. 216-217
  • Etienne Léon de La Mothe-Langon, Jean Théodore Laurent-Gousse, Biographie toulousaine, ou Dictionnaire historique des personnages qui, par des vertus, des talens, des écrits, de grandes actions, des fondations utiles, des opinions singulières, des erreurs, etc. se sont rendus célèbres dans la ville de Toulouse, ou qui ont contribué à son illustration, Paris, Chez L. G. Michaud, 1823, tome 2, p. 338-343
  • Tournois, Histoire de Louis-Philippe-Joseph, duc d'Orléans et du parti d'Orléans dans ses rapports à la Révolution française, Paris, Charpentier, 1842, tome 2

[modifier] Notes et références

  1. André Castelot, Les Battements de cœur de l'histoire, Le Livre Contemporain, 1960, 444p.

[modifier] Lien externe