Italien septentrional

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Les dialectes septentrionaux de l'italien sont caractérisés par des traits linguistiques partagés par des groupes dialectaux du nord de l'Italie.

Sommaire

[modifier] Régions intéressées

La linguistique romane traditionnelle les considère comme une composante de la langue italienne. Par contre, des linguistes telles que Pierre Bec, Heinrich Schmid, Geoffrey Hull, Andreas Schorta, nient cela carrément. En effet, la coupure marquée par la ligne Massa-Senigallia (appelée de manière moins exacte ligne La Spezia-Rimini), sépare les langues romanes en deux grands groupes : la Romania occidentale (incluant l'italien septentrional) et la Romania orientale (incluant l'italien centro-méridional). En tout cas, pas de cloisons étanches entre isoglosses qui ne sont que des approximations à l'aide des linguistes. Le groupe gallo-italique est à la fois séparé des autres groupes du nord-est (Vénétie, Trentin, Frioul, Tyrol du Sud) par une ligne qui passe à l'est de Bolzano et par la côte orientale du lac de Garde, au nord de Mantoue et du .

Selon Pierre Bec, Heinrich Schmid, Geoffrey Hull, Andreas Schorta italien septentrional est un terme trompeur, car ce système linguistique est tout à fait indépendante de l’italien proprement dit: cela est par contre nié par les linguistes italiens.

Si l'on peut parler de nombreuses langues locales dont il est pourtant loin d'établir une norme grammaticale et lexicale, il est possible de distinguer des variations phonetiques ou certains usages communs.

[modifier] Phonétique, lexique, grammaire

Par exemple, les consonnes doubles (géminées) sont parfois réduites à consonnes simples (fatto, masso ayant la même valeur de fato, maso). Le S est toujours sonore (comme dans fr. "rose" entre voyelles (rosa, cosa, caso) et la nasalisation des voyelles suivies es d'un N ou d'un M est très diffusée à cause de l'influence du substrat celtique. L'ordre de la phrase est plus proche du français : SVO (sujet-verbe-objet), tandis que la norme grammaticale consent l'inversion libre selon le ton : "a casa, sei stato?" ("Est-ce que tu est rentré chez toi?") Veut souligner emphatiquement l'importance d'être rentré chez soi, au lieu de "sei stato a casa?", mais l'inversion est bien plus rare au nord. Dans le nord-est, il est fréquent d'entendre un interlocuteur répondre avec bon (o nasalisé) au moment de se quitter ou d'introduire un nouveau sujet de conversation.

Si l'on pourrait parler de variante régionale, les différences ne sont pourtant aussi importantes qu'elles empêchent la compréhension. Les pressions séparatistes de certains groupes ont créé des mythes linguistiques qui ont gagné une grande popularité parmi le public sans réellement parvenir ni à une véritable découverte culturelle des diversités régionales ni à l'enseignement à l'école de l'énorme patrimoine des dialectes ou des langues locales, qui d'autre part ont contribué visiblement à la richesse de l'italien au cours des siècles et en particulier dès l'unification nationale.

Voici la classification dialectologique de ces parlers.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Bruno Migliorini, Storia della lingua italiana. Firenze, Sansoni, 1987.
  • Carta dei dialetti d'Italia, dans: Francesco Bruni, L'italiano: Testi e documenti. Torino, Utet, 1984 (réproduction autorisée de l'œvre de M. Cortellazzo, directeur du Centro di Studio per la Dialettologia Italiana (en collaboration avec le CNR).

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