Ioánnis Metaxás

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Ioánnis Metaxás (en grec : Ιωάννης Μεταξάς), né à Ithaque le 12 avril 1871 et mort le 29 janvier 1941 à Athènes, était un général grec et Premier ministre (dictatorial) de la Grèce de 1936 à sa mort.


[modifier] Biographie

Militaire de carrière, il se distingua lors de la guerre contre l'Empire ottoman en 1897. Il suivit ensuite les cours de l'Académie militaire prussienne de Berlin. De retour en Grèce, il entra à l'état-major où il s'employa à moderniser l'armée de son pays. Il la trouvait très indisciplinée comparée à l'armée allemande qu'il admirait. Son action permit les victoires grecques lors des guerres balkaniques. Il devint Général et Chef d'état-major.

Monarchiste fervent, il soutint le roi Constantin lorsque celui-ci cherchait à maintenir la neutralité grecque lors de la Première Guerre Mondiale. Il démissionna de l'état-major en signe de protestation contre les projets d'intervention du Premier Ministre Eleftherios Venizelos dans les Dardanelles aux côtés de l'Entente. La victoire définitive d'Eleftherios Venizelos dans le conflit qui l'opposait au souverain en juin 1917 obligea Constantin à fuir la Grèce. Metaxás l'accompagne en exil.

Il ne revint en Grèce qu'en 1920 et démissionna alors de l'armée. Il critiqua le déroulement des opérations en Anatolie. Il entra en politique à l'abolition de la monarchie. Il fonda en 1923 un petit mouvement d'extrême-droite : le Parti de la Libre Opinion.

Suite à un plébiscite contesté, Georges II, fils de Constantin, revint sur le trône en 1935. Les élections de 1936 aboutirent à une impasse entre Panagis Tsaldaris et Themistoklis Sophoulis. Le Parti Communiste (KKE), quant à lui, ne cessait de gagner du terrain politiquement. Le roi nomma Metaxás d'abord Ministre de la guerre d'un gouvernement de transition, puis Premier Ministre en mars 1936.

L'agitation sociale permit à Metaxás de déclarer l'état d'urgence. Il suspendit ensuite, sine die, le Parlement et divers articles de la constitution. Le 4 août 1936, Metaxás était, dans les faits, dictateur. Il s'inspira alors des formes autoritaires du régime fasciste italien de Mussolini. Il interdit les partis politiques. Il fit arrêter les opposants : près de 15.000 Grecs furent arrêtés et torturés durant les cinq ans de la dictature de Metaxás. Il déclara les grèves illégales et instaura la censure. Il n'avait cependant que peu de soutien populaire. Surtout, son idéologie était très floue. Il insistait sur le concept de Troisième Civilisation Hellénique, combinant les splendeurs de la Grèce antique païenne et de la Grèce byzantine chrétienne. Il avait chargé son Organisation Nationale de la Jeunesse (EON) de diffuser cette idéologie. Il chercha à se concilier la population en améliorant les conditions de travail : augmentation des salaires et limitation de la durée du travail.

Malgré sa fascination pour les régimes fascistes, Metaxás était plus proche des démocraties occidentales sur le plan diplomatique. En effet, si l'Allemagne nazie et l'Italie mussolinienne étaient pour lui des alliées naturelles, il craignait l'expansionnisme italien en Méditerranée. La flotte britannique devenait alors une garantie pour l'indépendance grecque. En septembre 1939, Metaxás choisit la neutralité. Le 15 août 1940, un sous-marin italien coula le croiseur grec Elli dans le port de Tinos lors du pèlerinage pour l'Assomption. Mussolini envoya en octobre un ultimatum prévu pour être inacceptable : la Grèce devait autoriser l'occupation par les armées italiennes de tous ses sites stratégiques. Metaxás se rendit alors extrêmement populaire et célèbre grâce au seul mot qu'il répondit : « Ὄχι » (« Non »). L’Italie envahit la Grèce depuis l'Albanie le 28 octobre. La défense grecque fut héroïque, repoussant les Italiens en Albanie.

Metaxás mourut à Athènes, le 29 janvier 1941 d'un abcès au pharynx.

[modifier] Articles connexes

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