Imprimerie nationale

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'Imprimerie nationale est l'imprimerie d'État française héritée de la Manufacture royale d'imprimerie instituée par le cardinal de Richelieu.

Sommaire

[modifier] Histoire

Sur l'impulsion donnée par François Ier en 1538, le cardinal de Richelieu crée en 1640, sous Louis XIII, la Manufacture royale d'imprimerie. Les gouvernements successifs en feront, selon le régime en vigueur, l'Imprimerie de la République, puis l'Imprimerie impériale, l'Imprimerie royale pour devenir l'Imprimerie nationale.

L'ancien site parisien de l'Imprimerie nationale (Convention, XVe arrondissement.)
L'ancien site parisien de l'Imprimerie nationale (Convention, XVe arrondissement.)

L'Imprimerie nationale a longtemps été le fournisseur exclusif de l'État, jusqu'à son changement de statut en 1994 pour devenir une société anonyme dont l'État est l'unique actionnaire.

En 1997, l'Imprimerie nationale a acquis les sociétés Saqqarah International, Mizeret, ISTRA-IN puis IDC ce qui la conduit à créer le Groupe Imprimerie nationale. De fournisseur exclusif de l'État, le groupe doit se soumettre à la loi du marché et offre dès lors ses services à tous les domaines de l'impression, ouvrant ainsi ses portes aux grandes entreprises.

En 2003, les bâtiments de Convention sont vendus au groupe Carlyle pour 85 millions d'euros, ils seront rachetés en 2007 par l'État pour 376,5 millions d'euros, après environ 100 millions d'euros de travaux, afin d'en faire le nouveau ministère des Affaires étrangères. Les ouvrages sont revendus à l'éditeur français privé Actes Sud[1],[2]. La société Carlyle ne serait pas taxée sur les plus values dans cette affaire[3].

En 2005, le gouvernement privatise la plupart des sites du groupe et se dessaisit ainsi des imprimeries ISTRA à Schiltigheim au profit du groupe Opale Partenaires, Évry Rotatives à Bondoufle au profit d'un groupe d'investisseurs allemand (Arques) et ferme le site de Paris Convention. Le site de Bondoufle sera mis en liquidation le 17 décembre 2007. Seuls subsistent les sites de l'Imprimerie nationale de Douai et de Choisy-le-Roi (impression feuille). Ce dernier est mis en location gérance depuis le 1er novembre 2006 sous la raison sociale d'« IN Choisy », en prévision de sa cession à un opérateur privé et dans le cadre d'un troisième plan social qui raménerait les effectifs de 123 à 40 salariés. Le 21 janvier 2008, une grève visant à l'amélioration de l'accompagnement social des futurs licenciés éclate et l'usine de Choisy le Roi sera occupée par les salariés. Celle-ci durera jusqu'au 22 février soit cinq semaines. Au terme de ce conflit, le plan social 2005 initialement dénoncé, sera reconduit à l'exception de la durée des congés de reclassement qui seront limités à soixante mois. En contrepartie les primes de départ volontaire seront revues à la hausse.

L'Imprimerie nationale détient aussi le cabinet des poinçons, un atelier du livre et une bibliothèque historique. Elle possède également de nombreuses fontes fondamentales pour l'histoire de l'imprimerie occidentale, telles que les originaux des Diderot.

Fin 2005, Les employés de l'Imprimerie nationale et quelques élus (maires, députés, conseillers généraux) bloquent le président-directeur général de l'Imprimerie nationale dans la mairie de Flers-en-Escrebieux, dans le Nord, les employés apprennent que les nouveaux passeports électroniques vont être faits par la société Oberthur suite un appel d'offre en règle passé par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, et le président-directeur général de l'Imprimerie nationale, Loïc de la Cochetière, mais le Conseil d'État conforte le monopole de l'Imprimerie nationale suite à une loi du 31 décembre 1993 qui dispose que l’Imprimerie « est seule autorisée à réaliser les documents déclarés secrets où l’exécution doit s’accompagner de mesures particulières de sécurité, et notamment les titres d’identité, passeports et visas ». Cette loi avait pourtant été signée en 1993 par Nicolas Sarkozy lui-même[4],[5]. Ces retards auraient déjà causé aux voyagistes une perte de cinq cents millions d'euros, liée aux nouvelles lois en vigueur aux États-Unis exigeant des passeports biométriques.[6].

[modifier] Les dates

  • 1538 : François Ier accorde à Conrad Néobar le titre d'« imprimeur du Roy » pour le grec.
  • 1540 : Robert Estienne est nommé imprimeur du roi pour le grec. Claude Garamont grave les grecs du roi.
  • 1640 : Louis XIII, à l'instigation de Richelieu, crée la Manufacture royale d'imprimerie au Louvre.
  • 1670 : Jean-Baptiste Colbert lance la collection « Le Cabinet du Roi ».
  • 1749 : les premiers volumes de l'Histoire naturelle de Buffon sortent des presses.
  • 1790 : l'Imprimerie royale devient l'Imprimerie du Louvre.
  • 1792 : l'Imprimerie nationale exécutive quitte le Louvre, lieu qu'elle occupait depuis 1640.
  • 1795 : l'hôtel de Penthièvre abrite les deux imprimeries officielles sous le nom d'Imprimerie de la République.
  • 1809 : l'Imprimerie impériale s'installe à l'hôtel de Rohan. Y sont imprimés les vingt-trois premiers volumes de la Description de l'Égypte.
  • 1813 : publication du décret en vue de la formation de compositeurs orientalistes.
  • 1870 : l'Imprimerie impériale redevient l'Imprimerie nationale, nom qu'elle a conservé jusqu'à nos jours.
  • 1900 : sous l'impulsion d'Ambroise Vollard est réalisé à l'Imprimerie nationale le premier livre de peintre. Les presses livrent également un Paul Verlaine illustré par Pierre Bonnard.
  • 1903 : la première pierre de la nouvelle usine dans la plaine de Javel est scellée.
  • 1910 : l'Imprimerie nationale est mise sous la tutelle du ministère des Finances.
  • 1921 : l'Imprimerie nationale investit la rue de la Convention.
  • 1961 : publication du décret du 4 décembre sur l'organisation de l'Imprimerie nationale.
  • 1974 : l'Imprimerie nationale ouvre son site de Douai.
  • 1992 : inauguration de l'usine de Bondoufle par Michel Charasse, alors ministre délégué au Budget.
  • 1994 : l'Imprimerie nationale devient Imprimerie nationale SA dont la totalité du capital est détenu par l'État.
  • 1995 : sortie du premier cédérom conçu par l'Imprimerie nationale.
  • 1997 : acquisition des sociétés Saqqarah International, Istra, Mizeret et création du « groupe Imprimerie nationale ». Acquisition de la société IDC.
  • 1997 : création des ateliers de production de cartes de plastique.
  • 1998 : installation d'une presse dix groupes, la « dix couleurs », sur le site de Paris.
  • 2000 : la filiale IDC, spécialisée dans l'impression numérique, devient INumeric.
  • 2001 : la filiale Mizeret devient J. Print.
  • 2001 : installation d'une rotative KBA, 64 pages A4 en quadrichromie sur le site de Bondoufle.
  • 2003 : démantèlement, les bâtiments de Convention sont vendus au Groupe Carlyle pour 85 millions d'euros, ils seront rachetés en 2007 par l'État pour 376,5 millions d'euros, afin d'en faire le nouveau Ministère des affaires étrangères. Les ouvrages sont revendus à un imprimeur français privé[7].
  • 2005 : l'État revend les sites de Bondoufle, Schiltigheim, ferme le site de Paris et installe la division feuille à Choisy-le-Roi.
  • 2006 : prélude à son démantèlement, la division feuille de Choisy-le-Roi est mise en location gérance le 1er novembre sous la raison sociale IN Choisy.

[modifier] Notes

  1. L’imprimerie nationale livrée à la spéculation sur L'Humanité.
  2. L'imprimerie Nationale sur la page investissements du site du groupe Carlyle
  3. Imprimerie nationale : Carlyle ne serait pas taxé sur les plus-values sur Le Figaro.
  4. L'affaire de la fabrication des passeports éléctroniques analysée dans Arrêt sur image], (vers 1 min 30 s)
  5. Imprimerie nationale Passeports privatisés ? sur l'Humanité.
  6. Les premiers passeports biométriques seront délivrés en avril sur ZDnet.
  7. L'État rachète 4,5 fois plus cher un immeuble qu'il avait vendu (Boursorama), 26 juin 2007

[modifier] Lien externe