Honoré d'Estienne d'Orves

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Honoré d'Estienne d'Orves
Naissance : 6 juin 1901
Verrières-le-Buisson, France
Mort au combat : 29 août 1941 40 ans)
Suresnes, France
Origine : France France
Arme : Marine nationale française
Grade : Lieutenant de vaisseau (Capitaine de frégate à titre posthume)
Service : 1923 - 1941
Conflits : Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes : Héros de la Résistance (†)
Distinctions : Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Hommage : Un batiment de type aviso de la marine nationale (le F781). Une station de métro à Paris Trinité - d'Estienne d'Orves

Honoré d'Estienne d'Orves (6 juin 1901 à Verrières-le-Buisson - 29 août 1941 à Suresnes) est un officier de marine français, héros de la Seconde Guerre mondiale, et réputé premier martyr de la Résistance.

Le réseau de renseignement de la France libre, qu'il a dirigé, porte son nom "Estienne d'Orves"

Sommaire

[modifier] La volonté de continuer le combat

Sorti de l'École polytechnique en 1923, il intègre l'École navale. Royaliste "de naissance", il est un temps admirateur de Charles Maurras et lecteur de l'Action française. En décembre 1939, il est officier d'ordonnance à bord du Duquesne, dans la Force « X », de l'Amiral Godfroy. Lors de l'armistice de juin 1940, celle-ci se trouve bloquée à Alexandrie et d'Estiennes d'Orves ne se satisfait pas de l'inaction forcée où il se trouve réduit. Il tente d'abord de rejoindre en juillet 1940 le général Legentilhomme, commandant supérieur des troupes de la Côte française des Somalis, qui avait annoncé son intention de repousser l'armistice. La colonie s'étant finalement ralliée au gouvernement de Vichy, d'Estiennes d'Orves décide en août 1940 de rejoindre l'Angleterre. Il y parvient fin septembre après un long périple autour de l'Afrique. Il est affecté au 2e bureau des Forces navales françaises libres.

Fin décembre 1940, il traverse la Manche à bord d'un navire de pêche et débarque à Plogoff en compagnie d'un radio télégraphiste, Georges Marty. Installé à Chantenay-sur-Loire près de Nantes il organise un réseau en Bretagne (réseau Nemrod). Du 6 au 19 janvier 1941, il se rend à Paris. À son retour il est trahi par Marty qui est en fait un agent du contre-espionnage allemand du nom de Geissler. L'ensemble du réseau, au total vingt-six personnes, est fait prisonnier. Le 23 mai, la Cour martiale le condamne à mort ainsi que huit de ses camarades qui sont transférés à Fresnes. Les demandes en grâce formulées par Vichy et conduites par l'amiral Darlan sont sur le point d'aboutir mais l'attentat du 21 août 1941 où le résistant communiste Pierre Georges, alias colonel Fabien, assassine l'aspirant de la Kriegsmarine Moser au métro Barbès ruine ces espoirs. Il est exécuté le 29 août 1941 au Mont Valérien, en compagnie de Maurice Barlier, sous-lieutenant des FFL, et de Jan Doornik, officier hollandais.

Il a laissé un journal et des lettres à sa famille.

[modifier] Décorations

  • Chevalier de la Légion d'honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 30 octobre 1944, à titre posthume
  • Officier du Ouissam Alaouite du Royaume du Maroc
  • Officier de l'ordre "Pour la couronne" de Roumanie
  • Officier du Mérite Militaire Bulgare
  • Chevalier de l'Epi d'Or de Chine
Proclamation de l'exécution de d'Estienne d'Orves et de ses compagnons par l'occupant.
Proclamation de l'exécution de d'Estienne d'Orves et de ses compagnons par l'occupant.

[modifier] Hommages posthumes

  • Le grand hall de l'École polytechnique porte son nom.
  • Son nom a été donné à un lieu parisien, le carrefour situé devant l'église de la Trinité. Il est assez curieux de constater que les plaques mentionnant cette place débordent largement sur les rues adjacentes (rue de Clichy, rue Blanche), comme si l'on craignait un manque de visibilité, ce qui provoque errements et confusions. Son nom a conséquemment été accolé à celui de la station de métro parisien correspondante : Trinité, ainsi qu'au parking pour voitures avoisinant, où une plaque de marbre commémorative lui est dédiée.
  • Un lycée général niçois porte également son nom, de même qu'une classe d'avisos, la classe d'Estienne d'Orves construite à 17 exemplaires.
  • Louis Aragon lui a dédié, avec trois autres résistants (Gabriel Péri, Gilbert Dru et Guy Môquet, soit deux chrétiens et deux communistes), son poème "La rose et le réséda", qui contient les célèbres vers : "Celui qui croyait au Ciel / Celui qui n'y croyait pas".
  • Son nom est aussi donné à un Cours à Marseille. Cours H. d'Estienne d'Orves, plazza à l'italienne, piétonne, lieu de l'ancien arsenal des galères royales.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Autres pages Wikipédia

[modifier] Bibliographie

  • La Vie exemplaire d'Estienne d'Orves, présenté par Pierre de Bénouville - Collection "Histoire de la Résistance" - Editions de Crémille
  • Honoré d’Estienne d’Orves, un héros français par Etienne de Montéty - Éd. Perrin (existe en poche dans la collection "Tempus")
  • Honoré d’Estienne d’Orves, pionnier de la Résistance, par Rose et Philippe Honoré-d’Estienne d’Orves - Éd. France-Empire.

[modifier] Liens externes

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