Histoire de la Guadeloupe

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Cet article relate l'histoire de la Guadeloupe. La Guadeloupe est à la fois une région d'outre-mer et un département d'outre-mer (numéro 971) français. Ce petit archipel des Antilles (mer des Caraïbes) se trouve à environ 600 km au nord des côtes de l'Amérique du Sud, à 600 km à l'est de la République dominicaine et à 950 km au sud-est des États-Unis.

Sommaire

[modifier] Chronologie

Icône de détail Article détaillé : Chronologie de la Guadeloupe.

[modifier] Les Amérindiens en Guadeloupe

Selon les données archéologiques, les premiers signes d'occupation de la Guadeloupe datent vers 300 avant J.-C. Ces peuplades d'Arawaks y développèrent essentiellement l'agriculture, et auraient été exterminés par des peuples plus belliqueux : les Caraïbes. Ces derniers nommèrent l'île Karukera (ou Caloucaera), mot voulant dire grossèrement « l'île aux belles eaux ». Ces tribus sont celles qu'ont rencontrées les premiers européens débarqués sur l'île.

[modifier] Arrivée des premiers Européens en Guadeloupe

21 jours après avoir quitté les Canaries, au cours de son deuxième voyage, Christophe Colomb aperçoit une première terre : La Désirade, qu'il baptise ainsi "Desirada", tant la vue d'une terre fut désirée par l'équipage.

Le dimanche 3 novembre 1493, une autre île est en vue, que Colomb nomme "Maria Galanda" (Marie-Galante), du nom du navire amiral. Après un passage d'une nuit à la Dominique, ils reprennent la mer vers une île plus grande dont ils avaient aperçu au loin les montagnes. Colomb décide alors de jeter l'ancre devant cette île afin d'accorder quelques jours de repos à ses hommes.

Le 4 novembre 1493, il débarque sur l'île baptisée par les Caraïbes "Karukera" (ou "Caloucaera"). Il baptisera cette île "Guadalupe" nom ainsi que celui de l'île proviennent du nom du monastère royal de Santa Maria de Guadalupe en Espagne. Lors d'un pèlerinage, Colomb aurait fait la promesse aux religieux de donner le nom de leur monastère à une île ou alors, il s'était fait cette promesse à lui-même lors des tempêtes de son retour en Europe en 1492. Il semblerait également que Colomb aient été inspiré par les Chutes du Carbet, lui rappelant les cascades présentes dans la région d'Estremadure (Espagne) où est située le monastère.

[modifier] Les débuts de la colonisation

Les espagnols se sont peu préoccupés de l'île tout au long du XVIe siècle. En effet, cette île est relativement inhospitalière, ne possède aucune mine d'or. Elle servira alors daiguade': point de ravitaillement en eau douce et en bois, pour les navires en route vers l'Eldorado.

Au début, les Caraïbes tolérèrent ces « marins de passage », et parfois même, fraternisèrent avec eux, mais petit à petit les hostilités grandirent entre les indigènes et les Espagnols.

Les Caraïbes, aguerris au combat, résistèrent à la présence grandissante des européens, jusqu'à ce qu'une cédule royale datant d'octobre 1503, autorisaient aux espagnols la capture d'Indiens habitant les îles sans or. Plusieurs expéditions et raids au cours du XVIe siècle eurent lieu dans le but de capturer des Caraïbes et de les faire travailler, de pacifier puis de coloniser ces îles.

En 1515, Juan Ponce de León, glorieux conquérant de Porto Rico et Antonio Serrano décident de pacifier la Guadeloupe et d'y installer définitivement des colons ibériques sur l'île, avec trois navires et trois cents hommes de guerre. Cachés en embuscade, les Caraïbes fondirent sur ceux qui débarquèrent, les tuèrent et firent des prisonniers.

Lassés, les Espagnols, qui préfèrent les terres plus riches de l'Amérique centrale, abandonnent progressivement les Petites Antilles aux expéditeurs et flibustiers anglais, français et hollandais. Ceux-ci font escale régulièrement à partir de 1550 pour faire du commerce avec les Amérindiens.

Les Français, menés par Jean du Plessis d'Ossonville et Charles Liènard de l'Olive débarquent le 28 juin 1635 à la Pointe Allègre à Nogent, (dans l'actuelle ville de Sainte-Rose (Guadeloupe)), accompagné de 4 missionnaires dominicains et de 150 hommes (dont de nombreux bretons ou normands) engagés par contrat, pour trois ans, dans le but de faire fortune. Du Plessis et De L'Olive, mandatés par la Compagnie des îles d'Amérique, leur mission étant d'évangéliser les peuples indigènes. En échange, ils auraient le droit de gouverner ensemble l'île. Après des premiers mois très difficiles (maladies, manque de nourriture, etc.) pendant lesquels nombre d'entre eux ne survécurent pas, les survivants s'installèrent dans le Sud de l'île du côté de l'actuel Vieux-Fort. Ils y reçurent l'aide des Caraïbes mais malgré tout , De l'Olive, contre l'avis de Du Plessis, décide de déclarer la guerre aux Caraïbes pour leur prendre vivres et femmes. Les français vont alors pratiquement exterminer les amérindiens jusqu'à la signature d'un traité de paix en 1640.

1643: la ville de Basse-Terre est fondée dans le sud de la Guadeloupe proprement dite.

1649 : la Compagnie des îles d'Amérique, propriétaire de l'île, est en faillite et se voit contrainte de céder la Guadeloupe et ses dépendances. Charles Houël, alors gouverneur et premier officier de justice de la Guadeloupe, acquiert la Guadeloupe, la Désirade, Marie-Galante et les Saintes.

1664 : la Compagnie française des Indes Occidentales prend possession de l'ïle en expropriant Houël et ses descendants.

1666 : les Anglais attaquent les Saintes mais un cyclone détruit la flotte britannique le 22 août et s'apprêtent à attaquer la Guadeloupe. Mais un cyclone détruit complètement la flotte anglaise.

1667 : le Traité de Breda est signé entre Français, Danois et Hollandais d'un côté, et Anglais de l'autre. C'est alors la fin de la Deuxième Guerre anglo-néerlandaise


1674 : La Compagnie des indes occidentales perd pied, et la Guadeloupe et ses dépendances sont annexées par Louis XIV et deviennent une colonie française.

[modifier] Mise en place de la traite négrière et de l'esclavage

Le Père Labat, décrit dans ses ouvrages les caractéristiques essentielles de cette société. Il y avait d'abord des esclaves blancs puis des engagés de 36 mois, utilisés pour la fortification de l'île. De leurs rapports conflictuels et de domination avec les amérindiens, sont nés les plantations. Les pratiques religieuses européennes, couplées à de longues pratiques militaires, étaient beaucoup plus ritualisées et ordonnancées que le culte des amérindiens, ce qui favorisa la suprématie des colonisateurs. C’est à cette époque, que de nombreuse personne fuyant l’Europe, viendront dans les îles pour exercer un salariat dont les limites avec l’esclavage restèrent floues. Les propriétaires terriens, afin d’assurer le développement de leurs exploitations de café, de canne à sucre et de coton, eurent besoin d'une nouvelle main d'œuvre à bon marché. C'est à ce moment que la machine de la transhumance humaine sera lancée avec tous les drames que nous connaissons. Le choix des noirs sera en partie lié à leur grande capacité de résistance car venant de pays difficiles du point de vue de leurs géographies (climat, etc.), mais également, et surtout pour des raisons théologiques avec l’accord des Papes en place. Il s'en suivit une ère de prospérité pour les colons qui, pour perdurer, nécessitait l'institutionnalisation de l'esclavage (codification) afin de maintenir ce commerce florissant. Cette activité économique qui profitait aux Métropoles, engendra des constructions militaires et des travaux de fortification de l'île, menées d'une main de maître par Louis XIV, Vauban et relayées par les anglais.
Il s'agit dès lors, de mettre en place une société très hiérarchisée et très organisée tirant ces principes de fonctionnement des ordres à la fois militaires et religieux.
En ce qui concerne les esclaves noirs, ces derniers ayant des origines différentes, il y eut des difficulté d’adaptation de part des problèmes de langues et de coutumes ancestrales qui aboutirent à la création de la langue créole et de la culture du même nom.

[modifier] La Guadeloupe contemporaine

Plage à la Guadeloupe
Plage à la Guadeloupe

Avec 30% de chômeurs, si ce n'est plus, la Guadeloupe voit ses tensions sociales s'aggraver.

  • Le 1er décembre 1999 : Lucette Michaux-Chevry, présidente du conseil régional de la Guadeloupe, Alfred Marie-Jeanne, président du conseil régional de la Martinique et Antoine Karam, président du conseil régional de la Guyane, signent à Basse-Terre, chef-lieu du département de la Guadeloupe, la "déclaration de Basse-Terre". Ils proposeront au président de la République et au gouvernement, une modification législative voire constitutionnelle, visant à créer un statut nouveau de région d'outre-mer autonome doté d'un régime fiscal et social spécial pour la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique, dans le cadre de la République française et de l'Union européenne (article 299-2 du traité d'Amsterdam).
  • Le 18 janvier 2000 : Les conseillers régionaux réunis en séance plénière approuvent la "déclaration de Basse-Terre" (27 voix pour et 10 voix contre) et décident par une délibération d'unir leurs efforts afin de bâtir un projet de développement économique, social et culturel impliquant la prise en compte des identités propres à chaque région et basé sur l'évidence que « la dignité procède du travail et non de l'assistanat ».
  • Le 10 mai 2001 : le gouvernement a adopté le texte signifiant la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité.
  • Le 7 décembre 2003 : 72,98% des électeurs guadeloupéens ont dit non à la réforme institutionnelle soumise par référendum.
  • Le 23 mai 2004 : Victorin Lurel est élu président de la région de Guadeloupe.
  • 2005 : Référendum sur la Constitution européenne : la Guadeloupe répond « oui » avec 58,6% (faible participation de 30%).


[modifier] Bibliographie

  • L'Esclave en Guadeloupe et en Martinique du XVIIe au XIXe siècle (1998), René Belenus, Éditions Jasor, ISBN 2-912594-03-0 [1]
  • Histoire générale des Antilles et des Guyanes, Des Précolombiens à nos jours (1994), Jacques Adélaïde-Merlande, Éditions L'Harmattan. ISBN 2-738429-72-6 [2]
  • Quand la révolution, aux Amériques, était nègre (2005), Nicolas Rey, Éditions KARTHALA. ISBN 2-845866-24-0 [3]
  • Les Petites Antilles de Christophe Colomb à Richelieu (1992), Jean-Pierre Moreau, Éditions KARTHALA. ISBN 2-865373-35-5 [4]


[modifier] Liens externes


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