Hiers-Brouage

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Hiers-Brouage
Carte de localisation de Hiers-Brouage
Pays France France
Région Poitou-Charentes
Département Charente-Maritime
Arrondissement Rochefort
Canton Marennes
Code Insee 17189
Code postal 17320
Maire
Mandat en cours
Jean-Pierre Martinet
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes du Bassin de Marennes
Latitude
Longitude
45° 51′ 02″ Nord
         1° 04′ 28″ Ouest
/ 45.8505, -1.0744
Altitude 0 m (mini) – 26 m (maxi)
Superficie 31,35 km²
Population sans
doubles comptes
472 hab.
(1999)
Densité 15 hab./km²

Hiers-Brouage est une commune française, située dans le département de la Charente-Maritime et la région Poitou-Charentes. Ses habitants sont appelés les Hiersois, Hiersoises et Brouageais, Brouageaises.

Les marais et la place forte de Brouage ont été désignés grand site national en 1989.

Lieu unique de par son environnement naturel et architectural, la citadelle de Brouage a aussi un riche passé historique. C'est un ancien port de commerce du sel, puis port de guerre catholique voulu par le cardinal de Richelieu pour concurrencer la place forte huguenote de La Rochelle. C'est également la commune de naissance du géographe royal Samuel de Champlain qui a participé à la découverte et à la colonisation de la Nouvelle-France, et qui est le fondateur de la ville de Québec.


Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Localisation

Hiers-Brouage se situe en bordure de l’océan Atlantique à environ 35 kilomètres au sud de La Rochelle et à 120 kilomètres au nord de Bordeaux. Cette commune du nord de la Saintonge n’est qu’à 6 km de Marennes et 11 km de Rochefort. Port de guerre au bord de l’océan Atlantique au Moyen Âge, la commune est aujourd’hui à l’intérieur des terres, entourée de marais. Hiers, le bourg ancien, et Brouage, la citadelle créée au XVIe siècle, ont eu une destinée historique liée depuis le début mais les deux communes n’ont fusionné qu’en 1825.

[modifier] Lieux-dits

Outre le bourg de Hiers et la citadelle de Brouage, seuls deux lieux-dits : Erablais et Bellevue.

[modifier] Communes limitrophes

Océan Atlantique,
au large, l'île d'Oléron
Moëze,
Réserve naturelle
Beaugeay,
Les Ecluses
Bourcefranc-le-Chapus N Saint-Jean-d'Angle
O    Hiers-Brouage    E
S
Marennes,
Le Breuil
Saint-Just-Luzac Saint-Just-Luzac
Enclave: {{{enclave}}}

[modifier] Relief

La commune possède une altitude générale proche du niveau de la mer avec des marais recouvrant la majeure partie du territoire. Seuls quelques points plus élevés, vestiges d’anciens îlots au Moyen Âge quand la mer recouvrait ces marais, permettent d’atteindre un point culminant de 26 mètres d'altitude.

[modifier] Géologie

Le bassin de Marennes est constitué des marais de Brouage qui occupent la partie évidée de l'anticlinal de calcaire marneux de Jonzac. Ces roches calcaires ont été formées au crétacé. Ces roches se sont érodées jusqu'au plio-quaternaire (période du pliocène et du quaternaire) où les dépôts sableux et vaseux flandriens ont peu à peu comblé la vallée, avec pour conséquence un recul du rivage et un exhaussement irréversible des fonds. Le bilan sédimentaire dans le bassin est aujourd'hui toujours positif : les actions de dépôt l'emportent sur celles d'érosion[1].

Par ailleurs, un risque sismique léger concerne la commune qui est située non loin de la faille d'Oléron. Le 7 septembre 1972 le séisme d'Oléron d'une magnitude de 5,7 a produit quelques dégâts dans la région et a pu être ressenti jusqu'en région parisienne. Le dernier séisme ressenti en date, toujours sur cette faille, d'une magnitude de 4,7, a eu lieu le 18 avril 2005[2].

[modifier] Hydrographie

Les marais qui s’étendent sur 2900 hectares représentent plus de 92% du territoire communal. Ce sont d’anciens marais salants qui sont aujourd’hui principalement alimenté en eau douce.

Le canal de la Charente à la Seudre (dit de la Bridoire) traverse la commune au sud-est. Large de 6,5 mètres et profond de 2,5 mètres, ce canal, commencé vers 1700, a été mis en service en 1860 et permet de relier Rochefort à Marennes.

Le havre de Brouage est un chenal qui délimite la commune au nord-est et permet de relier l’océan Atlantique au canal de la Charente à la Seudre grâce au prolongement assuré par le canal de Brouage (entrepris en 1782 et inauguré en 1807).

Le canal de Mérignac délimite quant à lui la commune au sud-ouest et relie également le canal de la Charente à la Seudre à l’océan Atlantique.

L'ensemble de ce réseau hydrographique constituant le bassin de Marennes permet d'évacuer une partie des crues de l'Arnoult et de la Charente[1].

[modifier] Climat

[modifier] Données générales

Ville Ensoleillement (h/an) Pluie (mm/an) Neige (j/an) Orage (j/an) Brouillard (j/an)
Paris 1 797 642 15 19 13
Nice 2 694 767 1 31 1
Strasbourg 1 637 610 30 29 65
Hiers-Brouage[3] 2250 755 4 13 26
Moyenne nationale 1 973 770 14 22 40


[modifier] Climat de la Charente-Maritime

Le climat de la Charente-Maritime est essentiellement de type tempéré, mais en raison de l’influence du Gulf Stream, de l’anticyclone des Açores, et de l’effet modérateur de la mer, le département bénéficie d’un climat océanique[4], plus doux et plus chaud, appelé climat tempéré océanique.

Ce microclimat permet à la commune de Hiers-Brouage, pourtant située à un degré de latitude plus au nord que Montréal, au Québec, ou que les îles Kouriles en Russie, de bénéficier d’un taux d’ensoleillement moyen exceptionnel, proche de celui de la Côte d'Azur, sur la mer Méditerranée. L’ensoleillement y est le meilleur du littoral atlantique (2250 heures de soleil par an), et la région est la deuxième région la plus ensoleillée de France. Les hivers y sont doux (quatre jours de neige par an), et la pluviométrie, modérée (755 mm de pluie par an), est surtout concentrée sur les mois d’automne et d’hiver. À la belle saison, les températures sont adoucies par la brise de mer, due à l’inertie thermique de l’océan, et qui se traduit par un vent parfois soutenu qui souffle en provenance de la mer l’après-midi.

Données météorologiques de La Rochelle de 1961 à 1990[5]
Mois Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc Année
Températures minimales (°C) 3,4 4,0 5,4 7,4 10,7 13,7 15,8 15,7 13,7 10,5 6,3 3,9 9,2
Températures maximales (°C) 8,5 9,9 12,1 14,7 17,9 21,3 23,8 23,5 21,8 18,0 12,6 9,2 16,1
Températures moyennes (°C) 5,9 6,9 8,7 11,1 14,3 17,5 19,8 19,6 17,8 14,2 9,4 6,6 12,7
Ensoleillement (h) 84 111 174 212 239 272 305 277 218 167 107 85 2250
Pluviométrie (mm) 82,5 66,1 57,0 52,7 61,1 42,9 35,1 46,4 56,5 81,6 91,8 81,8 755,3

[modifier] Cyclone de décembre 1999

La Charente-Maritime est le département français qui a été le plus durement touché par le cyclone Martin du 27 décembre 1999. Les records nationaux de vents enregistrés ont été atteints avec 198 km/h sur l'île d'Oléron (à 10 km de Brouage) et 194 km/h à Royan (à 25 km). La mer déchaînée a provoqué des dégâts considérables sur les toitures des maisons et dans les chenaux ostréicoles.


[modifier] Toponymie

Broue est le nom de la vase bleutée que découvre la mer. Brouage désignait en ancien français les marais salants.


[modifier] Histoire

[modifier] Les origines

L’église de Hiers est mentionnée au XIe siècle. Le village était à cette époque une île au milieu du golfe de Saintonge, golfe qui se comblera ensuite au fil des siècles pour n’être plus aujourd’hui qu’un marais. L'île fait parti d'un archipel avec d'autres îlots comme ceux de la Guilletterie, de Montboileau, de Fremailloux et d'Érablais. De par son altitude relativement élevée permettant de contrôler la navigation entre le continent et l'île d'Oléron, on construisit dès le XIe siècle un château et un prieuré[6] qui dépendait de la seigneurie de Broue. Les moines de l'église Saint-Hilaire exploitent alors déjà le sel[7].

Brouage fut fondée en 1555 par Jacques de Pons sur un ancien dépôt de lest formant des bombements de galets et de vase. Brouage était l'avant-port du village de Hiers, il est conçu tout d'abord sans intentions militaires mais pour être un centre de négoce. Dix ans après sa fondation, la cité reçoit la visite de Charles IX.

[modifier] Le port de commerce du XIVe siècle

La cité eut d'abord une vocation commerciale, grâce à « l'or blanc » : le sel. A partir du XIVe siècle, le commerce du sel de Brouage prit une dimension internationale. Le port devint le plus important d’Europe et faisait vivre tout un peuple (sauniers, mariniers, pêcheurs de morue, etc.) en rapportant des droits et taxes au clergé et à la noblesse locale. Jusqu'à 200 bateaux pouvaient venir mouiller dans le port. La cité était alors un lieu d'approvisionnement en sel pour les pêcheurs de morue de Terre-Neuve.

Jacopolis sur Brouage, nom originel de la cité, devint ainsi riche et prospère.

[modifier] Le port de guerre du XVIe siècle

Pendant les guerres de religion, la ville est tour à tour prise par les catholiques et les huguenots. En 1576, lors de la sixième guerre de religion, le duc de Guise prit la ville afin de compléter l’encerclement de la place protestante de La Rochelle[8]. Cette même année, Henri de Navarre, futur Henri IV, séjourna dans la citadelle. En 1578, le roi Henri III décide que la ville, devenue trop importante, ne doit ni tomber aux mains des protestants ni dans celles des Anglais, et en fait une Ville Royale : elle devient un coffre-fort du pouvoir central. En 1586, les Rochelais rendirent inutilisable le port de Brouage. Le prince de Condé fit couler des bateaux pour bloquer le port et celui-ci ne fut d’ailleurs jamais totalement dégagé par la suite.

Icône de détail Article détaillé : Guerres de religion (France).

En 1626, Louis XIII l'intégra au royaume de France, la cité prit alors le nom de Brouage. Le gouverneur en titre de la cité était Jean Armand du Plessis, Cardinal de Richelieu. À cette époque, la ville comptait 4000 habitants et était toujours une place de négoce : on y trouvait de tout et la cité était très cosmopolite. Point stratégique, elle devint le cœur logistique de la machine de guerre royale pour conquérir La Rochelle[9]. En 1628, Louis XIII visita le port. Entre 1630 et 1640, Richelieu ordonna la construction d’une nouvelle enceinte réalisée par Pierre de Conty d'Argencour. Le bourg de Hiers, de son côté, était devenu l'arrière-cour industrieuse de Brouage : c'est là qu'étaient installés tous les métiers du bâtiment (charpentiers, maçons…) de l'armurerie et de la marine. Certaines enseignes sculptées de l'époque sont encore visibles çà et là.

En 1653, Mazarin devint gouverneur de Brouage. En 1659 celui-ci hébergea sa nièce, Marie Mancini pour l'éloigner du jeune Louis XIV qui la courtisait mais qui devait épouser pour des raisons politiques l'infante Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683).

Icône de détail Article détaillé : Marie Mancini.

En 1685, Vauban modernisa les bastions et les chemins de ronde.

[modifier] Brouage et la Nouvelle-France

Né à Brouage vers 1570, Samuel de Champlain, géographe royal, partit pour la Nouvelle-France pour la première fois en 1603. Il réalisa par la suite 21 voyages en tout entre la France et la Nouvelle-France. Il fonda la ville de Québec en 1608 par une colonie composée de familles françaises (artisans et soldats) et de prêtres. Il mourra à Québec le 25 décembre 1635 sans avoir fini ses préparatifs de la fondation de Montréal qui n'aura lieu qu'en 1642.

Aujourd'hui de nombreux éléments démontrent les liens forts qui unissent la ville de Brouage à celle de Québec : rue du Québec et Square du Nouveau-Brunswick à Brouage, rue de Brouage et statue de Champlain à Québec. Par ailleurs, l'église Saint-Pierre a été restaurée avec des dons de la ville de Québec.

Icône de détail Article détaillé : Nouvelle-France.

[modifier] Le déclin

L'océan se retira petit à petit loin de la ville, et la vaste baie se colmata peu à peu, à cause de la baisse du niveau de la mer et de l'absence d'une rivière drainante. La fondation et l'ascension de la voisine Rochefort, choisie par Vauban en remplacement, plongea Brouage dans l'oubli dès le XVIIIe siècle. Les marais salants furent abandonnés, la ville commença à tomber en ruine. De nombreux bâtiments disparurent. De fait, les constructions n'ont jamais occupé tout l'espace disponible à l'intérieur des remparts.

À la Révolution, la cité devenue centre de détention logea plusieurs centaines de suspects courant 1793, puis des prêtres réfractaires qui refusaient de jurer fidélité à la République, déportés en provenance des pontons de Rochefort à partir de 1794.

En 1885, l'armée quitte définitivement Brouage.

[modifier] Le renouveau touristique

Le 29 août 1970, le gouvernement du Québec rendit hommage à Champlain en inaugurant un mémorial en son honneur devant sa maison natale.

Depuis 1980, de lourds travaux de restauration ont été entrepris pour la mise en valeur du site. Brouage est aujourd'hui centre européen d'architecture militaire.

En 2001, Diane Lemieux, ministre d'état à la culture du Québec, est venue à Brouage inaugurer un vitrail de l'église symbolisant les liens de son pays avec la cité saintongeaise.

À l'occasion du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec par l'enfant du pays Samuel de Champlain, de nombreuses festivités sont prévues à Brouage en 2008.

La maison Champlain abritera une exposition Champlain, une aventure saintongeaise en Amérique. L'exposition interactive d'un coût de 2 210 500 euros est financée conjointement par l'ambassade du Canada en France et par le conseil général de la Charente-Maritime.

Une œuvre d'art de l'artiste Marc Lincourt sera également mise en place représentant une vague de 2 mètres sur 10 avec le nom des quatre cents premières familles souches qui ont quitté le sol français pour se rendre à Québec.

[modifier] Héraldique

Blason de Brouage

Parti, le premier d'azur, à trois fleurs de lis d'or, 2 et 1 ; le deuxième de gueules, à un orle de chaînes d'or passées en croix et en sautoir, chargées en cœur d'une émeraude au naturel.
Il s'agit là d'une conjonction des armes de France et de Navarre.

[modifier] Administration

[modifier] Municipalité

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2001 2008 Jean-Pierre Martinet
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Intercommunalité

Hiers-Brouage fait partie, comme six autres communes proches de Marennes, de la communauté de communes du Bassin de Marennes qui correspond aux sept communes du canton de Marennes.

La commune participe également à divers regroupements communaux :

  • Syndicat départemental de construction et d'entretien de la voirie des communes de la Charente-Maritime.
  • Syndicat départemental d'électrification et équipement rural.
  • Syndicat des eaux de la Charente-Maritime.
  • Syndicat intercommunal pour la démoustication.
  • Syndicat mixte pour la restauration et l'animation du site de Brouage.
  • Syndicat mixte pour l'informatisation communale en Charente-Maritime.
  • Union des marais de la Charente-Maritime[10].

[modifier] Budget et fiscalité

Le budget municipal principal 2006 totalisait 285 000 euros d'investissement et 455 000 euros de fonctionnement[11].

La taxe d'habitation prélevée par la commune était en 2006 de 12,82%, la taxe foncière sur les propriétés bâties était de 23,82% et la taxe professionnelle de 19,79%[12].

[modifier] Urbanisme

En 1999, 80,2% des résidents de la commune étaient propriétaires de leurs logements (contre 63,2% pour le département) et 14,2% étaient locataires (contre 31,5%)[13].

Les deux villages de Hiers et Brouage sont constitués en très grande majorité de pavillons (99,3% contre 80,6% pour le département) qui sont pour la plupart des résidences principales (76,8% contre 71,8% pour le département). L'habitat est donc ici typiquement rural avec ses maisons anciennes (40% datent d'avant 1949) et grandes (70,8% ont quatre pièces et plus)[13].

[modifier] Jumelage et coopération

Hiers-Brouage est jumelée avec :

Drapeau : Québec Champlain (Québec), depuis 1973.

[modifier] Démographie

[modifier] Évolution démographique

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
391 413 326 372 764 804 778 901 760
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
840 742 708 695 708 766 733 687 715
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
668 663 639 534 550 546 560 514 500
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 - -
541 519 440 476 498 472 571 - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Si l'on excepte la fusion des communes de Hiers et Brouage en 1825 qui a apporté un accroissement virtuel de population, la lente désertification de la commune, entamée au XVIIIe siècle, s'est poursuivie jusqu'au XXe siècle. On peut cependant assister à un redressement démographique depuis quelques années suite au renouveau de la citadelle de Brouage apportant tourisme, commerces et artisanat local.

[modifier] Pyramide des âges

Pyramide des âges à Hiers-Brouage en 1999[14] en pourcentage.
Hommes Classe d'âge Femmes
0,0  Avant 1904  0,0
10,5  1905-1924  10,6
16,8  1925–1939  20,1
22,3  1940-1954  19,7
23,2  1955-1969  19,7
14,5  1970-1984  14,6
12,7  1985-1999  15,4
Pyramide des âges en Charente-Maritime en 1999[15] en pourcentage.
Hommes Classe d'âge Femmes
0,1  Avant 1904  0,4
8,2  1905-1924  12,0
16,6  1925–1939  17,8
19,4  1940-1954  18,9
20,5  1955-1969  19,8
18,6  1970-1984  16,3
16,6  1985-1999  14,8


La pyramide des âges de la commune (figure de gauche) présente un déficit significatif des tranches d'âges les plus jeunes par rapport à la moyenne départementale (figure de droite). Cette pyramide représentative d'une commune rurale met en évidence une population vieillissante avec prédominance des classes d'âge du baby-boom.

[modifier] Économie

Chaque année ce sont 500 000 visiteurs du monde entier (avec une proportion notable de québécois) qui viennent à Brouage. Le renouveau touristique de la citadelle a permis l'implantation de nouveaux commerces (cafés, hôtels, restaurants, tabac-presse, boulangeries…) et d'un artisanat local développé. La commune fait parti du réseau ville et métiers d'art et le syndicat mixte pour la restauration et l'animation du site de Brouage a mis en place une vitrine des métiers d'art au sein même de la citadelle. En 2007, près d'une trentaine d'artisans d'art étaient présents à Brouage.

On trouvait par ailleurs sur la commune deux entreprises de maçonnerie, une menuiserie, un peintre en bâtiment, un plombier et un garage automobile.

Un petit port de pêche le long d’un chenal permet à la commune de développer mytiliculture et ostréiculture : nous sommes sur le bassin des huîtres de Marennes-Oléron.

Le taux de chômage sur la commune était de 11,8% en 1999, supérieur au taux régional qui était de 11%[16].

[modifier] Patrimoine et culture

[modifier] Patrimoine architectural

La citadelle de Brouage fut élaborée par Pierre de Conti, sieur d'Argencourt, classée monument historique en 1888[17]. Pour tenir sur les marais, la citadelle repose sur un plancher flottant de chêne couvert de trois rangées de dalles de pierres cramponnées de fer et supporté par des pieux enfoncés dans la vase et noyés de mortier de chaux. Les plans des fortifications, bien que ressemblant à un ouvrage de Vauban, sont antérieurs d'un siècle à celui-ci.

[modifier] Les remparts

Remparts et échauguettes.
Remparts et échauguettes.
Remparts.
Remparts.

Ils furent édifiés entre 1628-1635, et renforcés en 1689. La face extérieure est en pierre de taille, le reste en moellons liés par un mortier sable-chaux. Les pierres des angles des bastions ont été cramponnées par des crochets de fer. Ils représentent une sorte de quadrilatère de 2080 m de périmètre extérieur, renforcé de huit bastions, chacun surmonté de trois échauguettes. L'intérieur des remparts est constitué de parcelles rectangulaires de 30 mètres sur 8 pour les habitations.

[modifier] Les portes

Porte royale.
Porte royale.

Elles furent construites en même temps que les remparts d'Argencourt.

  • La porte Royale subsiste à peu près intacte. Elle donnait accès aux quais maritimes et était protégée extérieurement par une petite enceinte à pont-levis.
  • La porte d'Hiers a été presque entièrement démolie et était protégée par des ouvrages avancés.

On pouvait aussi sortir de la ville par d'autres passages : deux poternes, la courtine de la mer, deux ports souterrains dans les flancs des bastions de La Brèche et d'Hiers pour une navigation en barque dans les fossés.

[modifier] Les bâtiments militaires

Halle aux vivres.
Halle aux vivres.
Poudrière Saint-Luc.
Poudrière Saint-Luc.
  • La halle aux vivres comprenait un rez-de-chaussée et un étage. On y entreposait tout ce qui était en tonneau : le vin, la bière, la viande salée… Le rez-de-chaussée pouvait contenir 700 barriques tandis qu'à l'étage, un plancher de chêne pouvait recevoir jusqu'à 300 tonnes de blé. Le bâtiment abrite également une exposition du centre européen d'architecture militaire.
  • Les hangars de la porte Royale, adossés aux courtines, recevaient, selon les époques, ateliers d'armuriers, de forgerons, magasins aux bois, aux affûts de canons, écuries…
  • La tonnellerie.
  • Les forges, adossées au bastion Royal.
  • Les poudrières, celle de Saint-Luc à quatre arcs-boutants contenaient 30 tonnes de poudre, celle de La Brèche, édifiée par Vauban en 1692, contenait 20 tonnes.

[modifier] Les bâtiments disparus

  • Le palais du gouverneur reçut des hôtes de marque comme Richelieu , Louis XIII , Marie Mancini
  • Les casernes furent construites en 1637. Elles étaient composées de 72 chambres, abritant 648 hommes. Elles furent détruites en 1895.
  • L'hôpital militaire, fondé en 1611 et agrandi progressivement.
  • L'arsenal.
  • La prison.
  • Le moulin à poudre.

[modifier] L’église

L'église Saint-Pierre a été ouverte au culte en 1608, l'année de la fondation de Québec. On trouve à l’intérieur une Vierge du XVIIIe siècle.

Le plus étonnant sont les vitraux qui retracent l'histoire qui lie la France au Canada. Un vitrail représente la fondation de Québec, un autre, offert par le Nouveau-Brunswick, représente le poste de l'île Sainte-Croix, fondé en 1604 par Pierre Dugua de Mons. Un autre encore évoque la fondation de Brouage en 1555.

En hommage au sacrifice de nombreux canadiens pour la libération de la France en 1944, un casque de soldat canadien retrouvé à Dieppe est accroché au mur de l'église.

Après être revenu de Québec en 1629, Champlain aurait prié dans l'église pour que le Canada pris par les Anglais soit restitué à la France en faisant vœu de faire construire à Québec une église dédiée à Notre-Dame de Recouvrance. Ce vœu se réalisa et une plaque commémorative le rappelle dans l'église : Ici Champlain a prié et a été exaucé.

[modifier] Bâtiments modernes

Glacière.
Glacière.
  • La glacière, bâtiment disparu puis reconstitué récemment à l'identique : constituée d'un réservoir artificiel semi-enterré. Le bâtiment était protégé des variations climatiques par l'épaisseur du bastion Richelieu (le mieux protégé du vent et de la pluie) et par le choix de son ouverture au nord. Elle était située non loin de l'hôpital qui était grand consommateur de glace pour la préparation des remèdes. Elle permettait également d'offrir aux hôtes de marque des entremets et sorbets !
  • Le mémorial Champlain ainsi que les jardins ont été financés par le Québec.

[modifier] Patrimoine environnemental

[modifier] Marais de Brouage

Nid à cigognes du marais de Brouage.
Nid à cigognes du marais de Brouage.
Brouage au milieu des marais.
Brouage au milieu des marais.
Marais de Brouage en hiver.
Marais de Brouage en hiver.

Les marais de Brouage est une zone classée Natura 2000. On y trouve notamment une faune riche mais souvent menacée : cistudes (Emys orbicularis, tortues d’eau douce menacées de disparition en Europe), lucanes (cerf-volant) et loutres[18].

Ces marais sont surtout connus par le grand public pour abriter plus de 150 espèces d’oiseaux. C’est un lieu de nidification des hérons cendrés (Ardea cinerea), Héron pourpré (Ardea purpurea) et aigrettes.

Les cigognes blanches (Ciconia ciconia) y nichent depuis 1978. La région arrive en seconde position après l'Alsace pour l'accueil des cigognes[19].

[modifier] Culture

Chaque année au mois d'aout a lieu à Brouage les Sites en scène organisé par le conseil général de la Charente-Maritime qui est un festival d'arts de la rue et pyrotechnique au sein de la citadelle.

L'office de tourisme de Brouage propose des visites guidées à thème de la citadelle (par exemple : les métiers à Brouage au XVIIe siècle). Des veillées contées aux flambeaux ont lieu en saison. De nombreuses expositions temporaires sont de plus proposées dans les divers bâtiments historiques de la cité.

Tout au long de l'année, de nombreuses manifestations sont proposées. En 2007 avaient lieux : chasse aux œufs de Pâques, jumping des citadelles (concours hippique), foire aux fleurs et produits régionaux, randonnée pédestre, concert des jeunes talents, défilé Belle Époque, concours de chiens costumés, fête des moules et brocante géante.


[modifier] Équipements ou services

Exceptée une poste présente dans la commune, la plupart des services publics sont situés dans la ville de Marennes, toute proche.

[modifier] Transports

Par la route, Hiers et Brouage ne sont distants que d'environ deux kilomètres par la D2, petite route de marais qui les relie à Marennes, au sud-ouest (à 3 km de Hiers) et à Moëze, au nord-est (à 5 km de Brouage). Une intersection au centre du bourg de Hiers permet de rejoindre Beaugeay. La route D123 reliant Marennes à Rochefort, très fréquentée l'été, longe le canal de la Charente à la Seudre et coupe la commune au sud-est. La portion de cette route a été mise à 2 fois 2 voies dans la traversée de la commune et ne permet pas d'accéder à la citadelle.

Les marais de Brouage sont également très accessibles aux vélos. La voie verte de Cabariot à Brouage permet de rejoindre Rochefort par un chemin longeant les canaux[20]. Au lieu-dit Bellevue, la traversée du canal s'effectue grâce à un pont tournant.

L'aéroport de Rochefort - Saint-Agnant, à 10 km de Brouage, permet notamment des liaisons low-cost vers Londres.

[modifier] Éducation

La commune possède une école primaire située à Brouage.

[modifier] Vie locale

[modifier] Vie associative

La commune compte quelques associations : club des anciens, association communale de chasse agréée, fédération nationale des anciens combattants en Algérie, et association Aunis et Saintonge Brouage Quebec.

[modifier] Environnement

La communauté de communes du Bassin de Marennes a mis en place une collecte sélective des emballages ménagers. Les déchets ménagers sont acheminés à l’usine d’incinération de Saint-Pierre-d'Oléron tandis que les emballages recyclables sont transportés au centre de tri de Rochefort.

[modifier] Personnalités liées à la commune


[modifier] Notes et références


[modifier] Pour approfondir

[modifier] Bibliographie

  • Nathalie Fiquet, François-Yves Le Blanc, Brouage, ville royale, Patrimoines Medias, 1996 (ISBN 2910137252)
  • Claude-Marie Vadrot, Les marais du Brouage, Actes Sud, coll. « Conservatoire du Littoral », 2004 (ISBN 2742751556)
  • Lucien Pledy, Brouage et Marie Mancini, La Decouvrance Editions, coll. « Amateur Averti », 2006 (ISBN 2842654277)
  • Collectif, Brouage ville royale et villages du golfe de Saintonge, Patrimoines Medias, 1997 (ISBN 291013721X)

[modifier] Liens internes

commons:Accueil

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[modifier] Liens externes