Hermann Bickler

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Christian Hermann Bickler, dit Rodolf Lang, dit Lichten-Berger, né le 28 décembre 1904, au Welschhof, une ferme quelque peu isolée, rattaché à Hottviller, au-dessus du Kapellenhof. Le 8 mars 1984, il décède près du Lac Majeur. C'était un séparatiste alsacien.

Il est fils unique d’un couple de mennonites : Jules Bickler, dont le père était originaire de Husbruck, et de son épouse Madeleine Blaser.

Il effectue des études de droit à Strasbourg entre 1923 et 1927, et deviendra avocat. Pendant ses études, il fonde en 1924 une association : le Studentischer Heimatbund, qui défend la langue allemande en Alsace-Lorraine. En 1927 il adhère à l'Unabhängige Landespartei de Charles Roos. En 1934 il ouvre un cabinet d'avocat à Strasbourg avec Pierre Bieber comme associé. Chef autonomiste en Alsace, de l'organisation Jungmannschaft. Il assiste au Congrès Constitutif du parti autonomiste breton à Quimper en 1927. Il est l'un des principaux correspondant de Breiz Atao dans la revue Peuples et Frontières.

Le 18 juin 1936, il fonde le parti Alsacien-Lorrain (ELP). Ce parti est interdit le 21 avril 1939 ainsi que son journal Frei Volk.

Le 31 octobre 1939, Hermann Bickler et d’autres députés autonomistes alsaciens sont internés à Nancy — c'est pourquoi on les appela les Nanziger. Le 15 juillet 1940, il est libéré par la Wehrmacht. En septembre 1940, il est nommé Kreisleiter, c’est-à-dire chef-gouverneur du district de parti nazi à Strasbourg par le Reichführer SS Himmler au cours d’une cérémonie.

Il se lance alors dans le nettoyage radical de tout ce qui, dans l’aspect des localités, rappelle la France ou sa langue. Comme fervent protestant, il déplaît cependant au Gauleiter Wagner. Mais il montre un zèle propagandiste de la funeste incorporation des Malgré-Nous dans l’armée allemande. Lui-même se porte volontaire pour le front de l’Est et, en janvier 1943, il part à Paris en tant que colonel SS, un poste important dans la Sicherheitsdienst. Il devient ainsi un des principaux chefs de la Gestapo à Paris, à partir de 1942. Il y est en contact avec les collaborateurs français. Le jour de l’attentat manqué contre Hitler, le 20 juillet 1944, il est arrêté par l’armée allemande, mais relâché aussitôt.

Prudemment, il revient à Strasbourg, puis à Hornbach (Allemagne, à 20km de Bitche) comme chef SD en Alsace, et ensuite, dans le sud-ouest de l’Allemagne.

Son appartenance aux services secrets lui permet, lors de l’effondrement du Troisième Reich, de disparaître et d’échapper aux tribunaux français qui, en 1947, le condamnent à mort par contumace. Il se réfugie au Tyrol du Sud (Italie), il s’établit vers 1964 près du Lac Majeur, et il se lance dans une carrière d’hommes d’affaires. À Saint-Martin, über dem Langensee, il écrit ses mémoires intitulées Ein besonderes Land : Erinnerungen und Betrachtungen eines Lothringers , publiées en 1978. Il a eu huit enfants.