Henri Tomasi

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Henri Tomasi, compositeur et chef d'orchestre, est né le 17 août 1901 à Marseille, dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai. Henri est le premier enfant de Xavier Tomasi et de Joséphine Vincensini, tous deux corses originaires de la Casinca. Il est mort à Paris, le 13 janvier 1971.

[modifier] Biographie

Dès l'age de 6 ans il étudie le piano au conservatoire de sa ville natale (il fut dans cet établissement camarade avec le violoniste Zino Francescatti, dédicataire de futures oeuvres du compositeur) avant d'intégrer celui de Paris (actuel Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris), dont il sort primé en 1927. La même année il remporte le Premier Second Prix de Rome de composition avec la cantate Coriolan. Une de ses premières oeuvres, Cyrnos, eut un bon accueil.En 1929 il épouse Odette Camp. De leur union naquit un fils, Claude (né en 1944). 1931 voit ses premiers succès en tant que chef d'orchestre à Radio-Colonial, radio créée pour l'Empire colonial français. Acteur important de la vie musicale, il adhère au groupe "Triton" aux cotés de Darius Milhaud, Arthur Honegger, Francis Poulenc, etc.

La Seconde Guerre mondiale n'interrompt pas ses activités musicales. De 1940 à 1943 il est à la tête de l'Orchestre national (actuel Orchestre national de France) replié dans sa ville natale de Marseille. Mais la situation actuelle est en opposition avec ses convictions pacifistes et humanistes. Pris d'une crise mystique, il se retire à l'abbaye Saint-Michel de Frigolet où il compose ses chef-d'oeuvres de la maturité : Symphonie en ut, Requiem pour la Paix et l'opéra Don Juan de Mañara, trois oeuvres qui auront du mal à être créées. Dès 1946 il reprend une intense activité de chef d'orchestre et le Conservatoire de Paris lui commande plusieurs oeuvres pour ses concours d'entrée, dont le Concerto pour trompette, certainement sa pièce la plus jouée. En 1954 un autre opéra, L'Atlantide, est créé avec succès et connait en peu de temps 80 représentations.

En 1952 un grave accident de voiture le contraint à cesser toute activité de chef d'orchestre. Henri Tomasi ne se consacre donc plus qu'à la composition. 1956 : encore un opéra, avec Sampieru Corsu, créé à Bordeaux avec Régine Crespin dans le rôle de Vanina d'Ornano. Puis création du Triomphe de Jeanne, oratorio commandé pour les 500 ans du procès en réhabilitation de Jeanne d'Arc, sur un livret de Philippe Soupault. Il commence à ressentir les effets de la surdité qui lui fera perdre l'usage de son oreille droite. Son oeuvre devient de plus en plus pessimiste, avec Le silence de la mer (d'après Vercors), Eloge de la folie (d'après Erasme), Retour à Tipasa (d'après Albert Camus), Concerto pour guitare en hommage à F.G. Lorca, Symphonie du Tiers-Monde, etc. Tomasi est aussi l'objet d'attaques de plus en plus virulentes de la part de la critique musicale, qui ne goûte guère son style néoclassique. A la fin des années 60, sa santé se dégrade rapidement. Il ne peut terminer son harmonisation de chants corses (12 sur les 18 prévus), sa dernière oeuvre, comme un ultime salut à son île d'origine. Un opéra, Hamlet, n'est resté qu'à l'état de projet. Bien que décédé à Paris, il est enterré selon sa volonté à Avignon. Ses cendres ont été amenées en 2001, année du centenaire de sa naissance, à Penta-di-Casinca, lieu de ses origines. Toute sa vie Henri Tomasi aura refusé la Légion d'honneur, " aussi longtemps qu'il n'y aura pas de Conservatoire en Corse ".

Son œuvre — plus de 100 opus — est puissante, indépendante, et considérable aussi bien dans le domaine symphonique que dans le domaine théâtral et lyrique. Ses origines méditerranéennes l'influencèrent beaucoup : « La Méditerranée et sa lumière, ses couleurs, c’est cela pour moi la joie parfaite. La musique qui ne vient pas du cœur n’est pas de la musique. Je suis resté un mélodiste ».

[modifier] Principales oeuvres

Opéras

Ballets

  • Eloge de la folie (1968)
  • Noces de cendres (1954)
  • Vocero (1951)

Symphonies

Concertos

  • Concerto pour guitare "à la mémoire d'un poète assassiné" (1969)
  • Concerto de Printemps pour flûte et orchestre (1966)
  • Concerto pour clarinette et cordes (1957)
  • Concerto pour saxophone alto et orchestre (1950)
  • Concerto pour trompette et orchestre (1949)
  • Concerto pour violon et orchestre (1965)
  • Cyrnos, poème symphonique pour piano et orchestre (1929)

Musique de chambre

  • Chants corses, pour vents et piano
  • Cinq danses profanes et sacrées, pour quintette à vents
  • Printemps, pour sextuor à vents (1964)
  • Quintette à vents (1952)

Musique vocale avec orchestre

  • Requiem pour la paix (1946)
  • Retour à Tipasa (1985, création posthume)
  • Douze Noëls de Saboly (1961)

Choeur a capella

  • Douze chants de l'Ile de Corse

[modifier] Liens externes