Hebdogiciel

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Hebdogiciel est un magazine hebdomadaire, comme son nom l'indique, format journal, des années 1980. Cette publication de la société Shift Éditions a accompagné la naissance de la micro-informatique familiale aux temps héroïques des Commodore 64, TO7, ZX80, Amstrad, Oric, etc.

[modifier] Histoire

Journal plutôt satirique (un peu Le Canard enchaîné de l'informatique) où se mélangeaient avec bonheur informations piquantes et listings de logiciels à saisir soi-même, le ton était humoristique, souvent caustique, mais les informations très souvent avérées. Le journal ne vivait que des ventes puisqu'il a refusé pendant longtemps la publicité afin de garantir son indépendance et son objectivité.

Pour l'anecdote, dans son numéro 94 du 12 août 1985, le journal avait titré sur six colonnes à la une : « Désolé, l'informatique c'est de la merde ! »

Le concept du journal, à son début en 1983, était la publication hebdomadaire de programmes de lecteurs sous forme de listings à recopier. Puis, progressivement, des contenus rédactionnels ont été intégrés. Leur tonalité était humoristique et les contenus assez décapants. Ciblant les 12-25 ans passionnés par leur « bécane », « l'Hhhhebdo » était résolument impitoyable avec les mauvais logiciels, les mauvaises machines et les mauvaises idées. Il savait aussi être élogieux pour les bons produits. C'était une véritable bouffée d'oxygène dans une presse informatique conformiste, aseptisée et vampirisée par la publicité. Parmi les couvertures mémorables : « Apple vous a pris pour des cons » ou « IBM : des charlots » (IBM utilisait Charlot dans ses publicités de l'époque) ou « Amstrad : des Mickeys » (avec, en illustration, la caricature d'Alan Sugar, le patron d'Amstrad, déguisé en Mickey).

Les rubriques se sont étoffées avec le temps : « C'est nouveau, ça vient de sortir » (nouvelles et informations), « Bidouille-grenouille » (trucs et astuces pour déprotéger et recopier les jeux, solutions), « Mini-mire » (Minitel et microserveurs), « Deulignes » (le meilleur programme de la semaine en deux lignes de code en basic), etc. Des pages télévision, cinéma, bande dessinée, musique sont apparues. Toujours au vitriol et plutôt amusantes à lire.

La rubrique Mini-mires fournissait quantité d'accès en code T1 (3613, gratuit) ou T2 (3614, simple coût de la communication) de serveurs minitel en T3 (3615, 60 F[1] par heure), de façon à peine déguisée : « Je vous ai déjà dit 118 001 882 fois que nous ne donnerions jamais de codes d'accès en T2. C'est illégal ! »

Entre Le Canard enchaîné et San Antonio, le style du rédactionnel et les illustrations de Carali (frère d'Edika) qu'on trouvait aussi bien au milieu des textes que dans les listings des programmes à recopier finissaient par être une motivation suffisante pour l'acheter. Hebdogiciel est longtemps resté le seul hebdomadaire de micro-informatique grand public et n'a quasiment jamais fait de publicité.

Le journal a disparu en janvier 1987 après que l'éditeur (Shift éditions) a lancé le « club Hebdogiciel », plusieurs autres revues (L'intox, Marcel, Amstradhebdo) et provoqué plusieurs procès. Certains journalistes ont continué à écrire dans d'autres publications informatiques. Vous pouvez toujours les lire sans le savoir.

On peut considérer, aujourd'hui, Le Virus informatique comme le descendant indirect de feu Hebdogiciel.

[modifier] Notes et références

  1. Soit près de 10 euros.

[modifier] Lien externe