San-Antonio (série)

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San-Antonio est une série de romans policiers rédigée par Frédéric Dard mettant en vedette le commissaire de police Antoine San-Antonio.

Sommaire

[modifier] Description

L'œuvre, qui se présente comme une série de romans policiers très bien ficelés, est en fait une véritable saga, au cours de laquelle des personnages importants apparaissent (Bérurier, Pinaud, Jérémie Blanc, Marie-Marie, Toinet...), et évoluent. Les thèmes sont extrêmement variés (enquêtes policières bien sûr, espionnage, mais également terrorisme, références à la Seconde Guerre mondiale, voire science-fiction), même si la trame principale reste bien souvent la résolution d'un mystère par le commissaire San-Antonio. Le lecteur est bien souvent pris à partie par l'auteur, et devient ainsi acteur de l'histoire et non simplement témoin passif. La verve argotique inépuisable, les trouvailles de vocabulaire, l'invention syntaxique constante, la force comique des situations et dialogues mais aussi un pessimisme profond en font une œuvre unique, sous les auspices de Rabelais et Céline.

[modifier] Personnages

[modifier] San-Antonio

Le commissaire a plusieurs casquettes : commissaire, donc, mais aussi agent secret, directeur de la police, romancier (San-Antonio écrit les romans dont il est lui-même le héros). Et, bien entendu, séducteur invétéré… On pourrait même affirmer que c'est sa principale activité. On apprend très peu de choses sur lui en lisant ses aventures. Prénommé Antoine, du signe Cancer ascendant Sagittaire, il a suivi ses études secondaires au lycée de Saint-Germain-en-Laye. Anticonformiste doublé d'un bourgeois aux goûts de luxe affiché (toujours bien habillé et amateur de belles bagnoles dont il cite les marques), mais sans goût prononcé pour l'argent facile. Il a au contraire une grande honnêteté et probité et refuse de profiter personnellement des situations. Il réside à certaines époques au 103 rue de l'Église à Neuilly-sur-Seine et à d'autres dans le pavillon de sa mère à Saint-Cloud.

Physiquement, on ne sait pratiquement rien de lui sauf qu'il est brun, qu'il pèse 90 kilos, que son sexe doit être de forte taille et qu’il sait s’en servir avec talent. Tous les autres détails manquent, varient ou se contredisent au gré des aventures. Certaines couvertures des romans lui donnent un visage d'homme racé et fort. Une bonne description a été donnée dans Céréales Killer (posthume, 2001) où il compare lui et son fils Toinet à Harrison Ford et Brad Pitt. Il sera incarné à l'écran par Gérard Barray qu'on jugera plus crédible la rapière à la main mais dont l'expression chafouine, roublarde et le charme légèrement machiste recréent assez le formidable policier. Jean Richard, lui, campe Bérurier, ce qui n'est pas une trop lourde tâche pour ce comédien accoutumé aux personnages gueulards et vulgaires. Le film s'appelle " Sale temps pour les mouches " et ne fait bien sûr pas oublier la source. Gérard Lanvin sera lui aussi San-Antonio dans un film imbuvable de Frédéric Auburtin où il sera flanqué de l'inexpugnable Depardieu Père. Reconnaissons dans cette débacle que Lanvin parvient à un San-Antonio trés intéressant ne serait-ce que parce qu'il dégage, lui, ce pessimisme latent du San-Antonio originel.

[modifier] Félicie

C'est la mère de San-Antonio, qu'il adore. Vieille dame douce et attentionnée, veuve depuis l'âge de 32 ans, Félicie est toujours là quand il passe la voir dans son pavillon de Saint-Cloud. Elle lui prépare des petits plats et s'occupe d'Antoine, dit Toinet, leur fils adoptif, dont le père naturel, Wladimir Kelloustik, a été tué avec sa femme lors d'un règlement de compte entre truands… Félicie est très visiblement inspirée de Joséphine, la grand-mère de Frédéric Dard.

[modifier] Bérurier

Natif de Saint-Locdu-le-Vieux (Normandie), Alexandre-Benoît Bérurier, inspecteur, qui deviendra un jour inspecteur principal, équipier ronchonnant à la carrure de déménageur, dont le port négligé, le vocabulaire outrancier et la tenue repoussante ne gâtent pas le professionnalisme. Aimant l'acte de chair autant que son « supérieur rachitique », il est crédité d'un sexe de quarante-quatre centimètres (le 2e plus gros de France, après celui de monsieur Félix). Bérurier sera même un temps ministre de l'Intérieur.

Ses surnoms sont nombreux : « Béru », « le Gravos », « le Gros », « Queue d'âne », etc. Il est vraisemblablement inspiré d'un ancien voisin blessé de guerre.

Son épouse, Berthe, est aussi un personnage important. Elle affiche plus de 100 kg sur la balance. Berthe ne cache pas son appétit pour la bonne chère et la bonne chair, à l'instar de son mari. Elle a toujours eu un faible pour San-Antonio. Parfois, c'est elle qui mène l'enquête. Bérurier est cocufié par leur ami le coiffeur Alfred, ce qu'il feint d'ignorer.

[modifier] Pinaud

César Pinaud est un inspecteur chétif, radoteur et sénile, qui résout néanmoins certains énigmes en dépit (ou à cause) de son allure de « débris ambulant ». Il aurait été inspiré d'un libraire chez qui Frédéric Dard avait placé, sans grand succès, un de ses premiers livres. Pinaud est affublé d'une quantité impressionnante de surnoms (« l'Amère Loque », « la brave guenille », « Baderne-Baderne », etc.), dont le plus courant reste « Pinuche ».

[modifier] Mathias

Mathias dit aussi la torche, le rouillé, le rouquemoute, est fonctionnaire de police et spécialiste des investigations scientifiques. Il a eu de nombreux enfants avec une femme qui, paraît-il, est une teigne.

S'il est dans un premier temps un ami de San Antonio, il finit par se brouiller avec lui.

[modifier] Marie-Marie

Elle apparaît pour la première fois dans Viva Bertaga (1968), le livre dont Berthe est l'héroïne. Nièce de Bérurier (du côté de sa femme), elle participe parfois aux enquêtes de son oncle et tuteur. Cette orpheline au visage plein de taches de rousseur et aux cheveux tressés (San-A la surnomme « Miss Tresses »), elle ne cache pas son amour pour le commissaire, et ce dès sa plus tendre enfance. Ce qui complique un peu les choses quand elle devient adolescente prometteuse, puis femme très désirable.

Le commissaire et Marie-Marie deviendront amants (Ma Cavale au Canada, 1989), puis époux dans les tous derniers romans, et ils auront une petite fille (Antoinette). Marie-Marie incarne pour Frédéric Dard une forme de liberté regrettée. Dans ce personnage, les spécialistes découvrent assez facilement le portrait de Françoise de Caro, sa seconde épouse, qu'il a connue toute petite, remarquée à 16 ans lors du baptême de sa fille, puis épousé sans qu'elle ait jamais entre temps quitté ses pensées.

[modifier] Achille

Directeur de la Police française, c'est le chef de services qu'on imagine secret, sans plus de précision. Bien qu'Achille soit présent dans la série pendant plus de 45 ans (de 1949 à 1995) l'auteur n'a jamais approfondi la description du personnage, le laissant perpétuellement dans l'ombre, présent mais discret, ne mêlant aucunement sa vie personnelle à sa vie professionnelle à l'exception des demoiselles qu'il reçoit dans une pièce « confortablement meublée » accessible uniquement depuis son bureau. Archétype du responsable sévère mais juste, chauve, flegmatique, racé, « classieux », voire élégant, aux dires même du Commissaire San-Antonio. Il ne connaît et n'aime qu'une unique voiture : la Rolls-Royce, mais ne sait pas conduire, n'a jamais souhaité apprendre, et se fait conduire par son valet et chauffeur anglais (embauché avec l'achat de la voiture dès la fin de la guerre) pour ses moindres déplacements. Surnommé « le Vieux », « le Dabe »... il aime San-Antonio au point de le considérer comme son fils spirituel et le nomme même très souvent « mon fils ».

Son seul vrai défaut : s'attribuer face au ministre et au Président les succès de San-Antonio au mépris de celui-ci et sans le moindre scrupule, ce qui irrite profondément le commissaire à tel point qu'il lui présentera deux fois sa démission dans la série.

Sa marotte : il nomme toutes ses maîtresses « Mademoiselle Zouzou ». San-Antonio est un tel tombeur que toutes passeront dans ses bras dès la première rencontre.

[modifier] Toinet

Le fils adoptif de San-Antonio, qu'il découvre bébé dans le roman Moi, vous me connaissez? . Il est le fils naturel d'un truand, Wladimir Kelloustik. Le père et la mère de Toinet (son prénom est vraiment Antoine) meurent au cours de cette enquête. San-Antonio le ramène à Saint-Cloud. On peut penser que c'est Félicie qui l'a adopté.

Au fil du temps, il suit les traces de son père, et développe aussi des talents de fin limier... et de séducteur et de baiseur (découverts dans Maman, la dame fait rien qu'à me faire des choses).

On peut voir qu'il a été inspiré par le propre fils de Frédéric Dard, Patrice, qui lui a succédé dans l'écriture de la série après sa mort.

[modifier] Jérémie Blanc

Inspecteur de police, l'un des principaux auxiliaire de San-Antonio. Devenu policier en 1996 grâce à l'appui de San-Antonio, Jérémie Blanc est un ancien employé de la voirie de la ville de Paris.

[modifier] Monsieur Félix

Professeur et Misanthrope de son état, mis à la retraite anticipée à quelques mois de la retraite (il ne pouvait se retenir d'exhiber en classe son sexe dépassant en longueur celui déjà phénoménal de Bérurier). Il apparait de façon plus épisodique que les autres personnages, mais il lui arrive souvent de jouer un rôle actif dans ces histoires.

[modifier] Expressions

Comment parler de San-Antonio sans évoquer tous les calembours, les jeux de mots, les expressions qui sont l'âme de ses livres ? En voici quelques exemples.

  • Expressions ayant trait aux relations sexuelles

- jouer le grand air du sifflet dans la tirelire.
- jouer l'introduction de la Flûte enchantée dans l'ouverture de la fille de Madame Angot

  • Jeux de mots

- comme la jouvence de l'abbé, je souris. (ou bien : passer une nuit avec la souris de l'abbé Jouvence)

[modifier] Voir aussi

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