Hawker Tempest

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Hawker Tempest Silhouette d'un avion
Rôle Chasseur - Bombardier
Statut
Constructeur Hawker Aircraft Limited
Premier vol 2 septembre 1942
Mise en service 1944
Date de retrait
Investissement
Coût unitaire
Nombre construit 1 702
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur Napier Sabre IIC
Nombre 1
Type 24 cylindres en H refroidis par eau
Puissance unitaire 2 260 ch (1 662 kW)
Dimensions
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Envergure 12,67 m
Longueur 9,74 m
Hauteur 4,9 m
Surface alaire 28 m²
Masses
À vide 4 080 kg
Carburant 1 400 l
Avec armement kg
Maximale 6 340 kg
Performances
Vitesse maximale 703 km/h (Mach )
Vitesse de décrochage 200 km/h
Plafond 11 280 m
Vitesse ascensionnelle 1 097 m/min
Distance franchissable 820 km
Charge alaire kg/m²
Rapport poids/poussée {{{poidspoussée}}}
Armement
Interne 4 canons de 20 mm
Externe 2 bombes de 450 kg ou 8 roquettes
Avionique

Le Hawker Tempest est un chasseur-bombardier de la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

[modifier] Conception

Nouvelle conception de chez Hawker (après le fameux Hurricane puis le Typhoon), grand frère du Typhoon, le Tempest était le chasseur le plus moderne de toutes les forces alliées. Son moteur est un Napier Sabre de 24 cylindres en H sans soupape, capable de développer 3 000 ch. Sydney Camm (ingénieur en chef qui a aussi dessiné le Hurricane) qui en fut le dessinateur, se basa sur le Typhoon, avion d'assaut gros porteur, solide, massif et présentant une aile de forte épaisseur.

Le Tempest V vit le jour en seulement 6 mois. Son fuselage fut agrandi d'un mètre pour y accueillir 400 litres d'essence supplémentaires à 130 d'octane. Il possédait une hélice quadripale de 4 mètres de diamètre et un train d'atterrissage oléopneumatique de 5 mètres de voie, pour accroître sa stabilité au sol. Des pneus de petite taille furent développés par Dunlop afin de pouvoir les loger dans les ailes. Ses ailes à écoulement laminaire étaient si fines que des canons spéciaux raccourcis Hispano type V furent nécessaires. Son poste de pilotage minuscule était disposé plus en arrière pour augmenter la visibilité. Les volets furent retravaillés pour accroître la stabilité à l'atterrissage qui se faisait tout de même à 200 km/h. Des réservoirs supplémentaires aérodynamiques furent même dessinés.

Avec ses 2 réservoirs, le Tempest montait à 580 km/h et à 640 km/h en croisière rapide. À pleine vitesse et boost maximum en palier : 735 km/h à 5 000 mètres. En piqué à 5 000 m, le Tempest atteignait les 800 km/h. Il fut le seul appareil des alliés à atteindre une vitesse de l'ordre sonique.

Avec une autonomie de 1 400 km (aller/retour), ses 1 400 litres d'essence et 4 canons de 20 mm tirant 800 obus au total (soit une vingtaine de secondes de feu), le Tempest était un digne complément du Mosquito, corsaire de nuit.

Pour l'anecdote, Sydney Camm a déclaré que si le Tempest disposait d'ailes elliptiques, c'est parce que la RAF n'aurait seulement accepté qu'un chasseur ressemblant au Spitfire...

[modifier] Engagements

(Voir les descriptions des combats dans Le Grand Cirque de Pierre Clostermann).

Le Tempest fut énormément fignolé, un miracle en temps de guerre, mais Sydney Camm voulait que cet avion fut parfait, dessinant même pour lui des réservoirs supplémentaires spéciaux. Le Tempest était notamment destiné à contrer les V1, seuls les escadrons 3 et 56 de la RAF (Royal Air Force) en furent équipés pour ce genre de mission. Il était le seul avion allié à pouvoir détruire un V1 en se positionnant derrière lui alors que les P-47, P-51 et Spitfire devaient faire un piqué.

Malheureusement son lancement en hâte créa des ennuis à cause de l'essence à 150 d'octane que le moteur n'appréciait guère. Des chutes brusques de pression d'huile, des infiltrations de gaz carbonique dans le cockpit étaient constatées entre autres…

En 1944 les raids américains battaient leur plein mais la Luftwaffe – équipée de nouveaux appareils comme le Focke-Wulf 190 D9 capable de voler à 700 km/h et équipé de 2 mitrailleuses de 13 mm, de 2 canons de 20 mm et parfois même d'un canon de 30 mm dans le moteur ; les Messerschmitt 262 et l'Heinkel 162 qui étaient eux, des chasseurs à réaction – était présente à chaque raid et ceux-ci se transformaient en désastre (raid du 15 août où le général Eaker fit un rapport spécial après le massacre des Boeing B-17 et l'arrêt pendant 2 à 3 semaines de toute activité de la 8th USAAF). De plus l'enterrement des usines permettait à l'Allemagne de garder voire d'augmenter sa production.

Pour remédier à cette situation l'escadre 122 de la RAF fut envoyée en Hollande sur l'aéroport de Volkel avec des Tempest. Cette escadre était une unité d'élite à laquelle seuls les pilotes les plus expérimentés pouvaient accéder. Cinq squadrons formaient le 122.

Les principales missions du Tempest étaient de neutraliser la Luftwaffe et particulièrement ses avions à réaction et de bloquer tout trafic ferroviaire. Il excellait dans le domaine de l'attaque au sol, grâce à ses canons et aussi à sa grande résistances aux dégâts. Les résultats parlèrent d'eux-mêmes : en deux semaines d'opération, 23 chasseurs allemands dont trois à réaction furent abattus et 89 locomotives mitraillées. Mais les pertes étaient élevées : 21 Tempest descendus.

Le 1er janvier 1945, les Allemand lancèrent l‘opération Bodenplatte qui visait à mitrailler le maximum d'avions alliés au sol. Celle-ci fut un succès (400 avions alliés détruits et endommagés) mais les pertes subies (193 avions allemands plus 251 pilotes blessés ou tués) donnèrent le coup de grâce à la Luftwaffe. Le wing 122, qui fut l'un des miraculés de cette opération, dut tenir seul la ligne pendant une semaine. En 6 jours 10 pilotes furent tués et 20 avions descendus.

Jusqu'à la fin de la guerre il n'y eut qu'une seul escadre équipé de Tempest : la 122.

Score de la 122 à la fin de la guerre :

  • 391 avions détruits, 27 probables et 275 endommagés ;
  • 1 615 camions ;
  • 78 locomotives détruites et 1 079 endommagées.

60% des attaques de locomotives ont été faites par la 122 qui est la seconde escadrille au plus grand nombre de victoires contre avions.

À noter que Pierre Clostermann, 1er as français, finit la guerre à bord d'un Tempest.

[modifier] Variantes

  • Typhoon Mk II  : Premier nom du Tempest avant d'être renommé en novembre 1941.
  • Tempest Mk I : Prototype doté d'un moteur Sabre IV avec radiateurs dans les ailes (1 exemplaire N° HM599).
  • Tempest Mk II : Prototypes et présérie (36 construit par Bristol et 100 par Hawker).
  • Tempest FB Mk II : version chasseur-bombardier (14 produits par Bristol et 300 par Hawker). 89 vendus à l'Inde et 24 au Pakistan après la guerre.
  • Tempest Mk III et IV : prototypes équipés de moteur Griffon IIB et Griffon 61.
  • Tempest Mk V : 100 exemplaires avec canons Mk II et 705 avec canons Mk V.
  • Hawker Tempest PW2800 : Un prototype intérimaire du Tempest équipé du moteur radial Twin Wasp de Pratt & Whitney. Cette version fut développée en raison du manque de fiabilité du moteur Sabre et de l'indisponibilité du Centaurus de Bristol.
  • Hawker Tempest F Mk II : Version équipée du moteur radial Bristol Centaurus. Cette version, plus sûre que les MkV à moteur Sabre, n'a vu le jour qu'après la Seconde Guerre mondiale, malgré les réclamations des différents chefs d'unités du Wing 122 pour les obtenir dès que possible.
  • Hawker Fury et Hawker Sea Fury : Version réduite et allégée du Tempest MkII. Surtout utilisée dans sa version navalisée (Sea Fury) durant la guerre de Corée. À ne pas confondre avec le chasseur biplan Fury du même constructeur équipant la RAF des années 1930.

[modifier] Autres caractéristiques

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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