Halage

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Le halage est un mode de traction terrestre des péniches.

Exemple de Chemin de halage ayant conservé une forte naturalité ; sur le canal du Chesapeake à l’Ohio aux Etats-Unis. Sans se substituer aux fonctions écologiques d'une vraie berge, cet aménagement joue encore un certain rôle de corridor biologique
Exemple de Chemin de halage ayant conservé une forte naturalité ; sur le canal du Chesapeake à l’Ohio aux Etats-Unis. Sans se substituer aux fonctions écologiques d'une vraie berge, cet aménagement joue encore un certain rôle de corridor biologique
Halage par traction animale, sur un chemin pavé, ayant contribué à une forte artificialisation de la berge, ici sur le canal « Finow » (le plus ancien canal artificiel d'Allemagne, toujours en activité)
Halage par traction animale, sur un chemin pavé, ayant contribué à une forte artificialisation de la berge, ici sur le canal « Finow » (le plus ancien canal artificiel d'Allemagne, toujours en activité)
Chemin de halage taillé dans la roche (commune de Bouziès)
Chemin de halage taillé dans la roche (commune de Bouziès)

Il nécessite un chemin dégagé et mis horsd'eau, longeant de près la berge des voies d'eau navigables. Les francophones le nomment « chemin de halage ».

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Développement

La traction des péniches le long des fleuves et canaux était très répandue avant l’invention de moteurs adaptés aux bateaux, l’usage de voiles n’étant pas toujours possible en raison de la présence de tunnels, de ponts ou pour cause de vents défavorables.

On distingue trois modes de traction terrestre des navires et péniches :

  • le halage à la « bricole » : le marinier et sa famille s'attachaient à la corde de traction, appelée bricole, pour tirer le bateau ;
  • la traction animale, par chevaux, ânes ou mulets : elle était surtout pratiquée (en France) dans le Centre ; les bêtes appartenaient au marinier, qui les logeait à bord, ou à des charretiers, appelés les « longs jours », qui disposaient de relais, le long des voies d'eau. En 1935, on comptait encore 1 500 bateaux écuries en France.
  • la traction mécanique, par des locotracteurs électriques sur rail ou sur pneus, ou par des tracteurs diesel (Latil).

D’autres modes de traction existent (remorquage, poussage, éclusée, touage…), mais ne nécessitent pas de chemin de halage.

[modifier] Désuétude

Le développement de la propulsion motorisée supplanta les tractions humaine et animale et les chemins de halage ne furent plus d’aucune utilité pour la navigation fluviale. Au cours des dernières années néanmoins, un certain nombre de chemins de halages ont trouvé une nouvelle vocation, puisqu’ils ont été réaménagés pour le tourisme et le cyclotourisme, comme véloroute ou Voie verte. Bien qu’ils n’en aient plus la fonction, les anciens chemins de halage sont toujours désignés comme tels.

L'un des plus célèbre d'entre eux est le chemin de halage de la Mayenne [1] (en Mayenne, France) qui s'étend sur 85 km.

[modifier] Fonctionnement

Seul le décollage de la péniche est pénible. Les chevaux doivent alors donner un gros coup de collier. Après, ce n'est plus qu'une traction régulière tout au long du parcours, facilitée par le glissement du bateau sur l'eau. Un angle de traction mobile fixé à un mât permet un contre-balancement dirigé par le charretier et diminue la peine de la bête.

[modifier] Régime juridique

[modifier] En France

Afin de garantir l'intégrité des chemins de halage, dans l'intérêt des mariniers, les propriétés riveraines du domaine public fluvial sont grevées d'une servitude de halage (espace de 7,80 mètres en bordure du cours d'eau). La circulation des automobiles sur les chemins de halage est de ce fait en principe interdite et passible d'une contravention de grande voirie. Malgré le développement de la motorisation des bateaux, la servitude subsiste, mais pour l'agrément des promeneurs et parfois la création de pistes cyclables.

[modifier] Chemins de halage et Environnement

Le transport par voie d'eau comporte de nombreux atouts, environnementaux notamment, mais la création des chemins de halage qui a accompagné la rectification et l'aménagement des cours d'eau, ainsi localement que leur canalisation a été cause d'un recul important de la naturalité des berges, avec en particulier en Europe la destruction des ripisylves et de l'habitat du castor européen.

Néanmoins, tant que ces chemins, souvent accompagnés d'un fossé et d'un talus sont peu artificialisés, et écologiquement bien gérés (sans pesticides ni entretien intensif), ils peuvent jouer un rôle secondaire et non négligeable de corridor biologique.

Ils sont aussi parfois utilisés dans les programmes de véloroutes et voies vertes

En France, via des conventions de superposition de gestion, VNF peut permettre à des collectivités d'y faire une gestion écologique et donc différentiée. Une expérience de gestion restauratoire, intégrant l'abandon des pesticides et l'utilisation de moutons est conduite par VNF (en cours en 2007-2008) dans le Parc naturel régional Scarpe-Escaut, sur le modèle de ce qui se fait couramment sur les digues de polders ou les berges de certains canaux aux Pays-bas (les moutons présentant l'avantage d'être légers et de ne pas dégrader les berges ou talus fragiles, sableux notamment).

La création de lagunages naturels linéaires ou structures assimilées, ou d'aménagements permettant aux animaux tombés à l'eau de remonter sur les berges.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Voir aussi

wikt:

Voir « halage » sur le Wiktionnaire.

  • voûte de Saint-Quentin, un halage mécanique