Hafsia Herzi

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Hafsia Herzi à Linz, Autriche, Avril 2008.
Hafsia Herzi à Linz, Autriche, Avril 2008.

Hafsia Herzi est une jeune actrice française née le 25 janvier 1987 à Manosque dans les Alpes-de-Haute-Provence dans une famille de six enfants.[1]

Sommaire

[modifier] Enfance et formation

Elle est née d'un père tunisien, mort quand elle avait un an et demi, et d'une mère algérienne, femme de ménage. C'est la benjamine d'une famille de six enfants (quatre frères et une soeur).

Elle fait ses études à Marseille et obtient le baccalauréat STT en 2005.

[modifier] Carrière

À 13 ans, l'actrice obtient un petit rôle dans Notes sur le rire, un téléfilm pour France 3 avec Thomas Jouannet [2]. Après quelques rôles de figuration, elle n'est pas retenue dans des essais pour les séries Plus belle la vie et Sous le soleil.[3]

En 2005, elle décroche un rôle pour La Graine et le Mulet d'Abdellatif Kechiche, tourné à Sète, qui lui vaut, après sa sortie en 2007, le Prix Marcello-Mastroianni (« jeune acteur ou actrice ») lors de la 64e Mostra de Venise [4], suivi en 2008 du César du meilleur espoir féminin. Dans la foulée, elle quitte sa famille pour aller vivre seule à Paris.

Elle prend 15 kilos pour tenir le rôle [5]. La scène finale de la danse du ventre a nécessité cinq jours de tournage. Contrairement à ce qu'elle a affirmé lors de son audition, elle ne sait pas danser et doit prendre des cours pendant le film. Blessée, elle danse même avec une atelle [6], « C’était dur : pour mon premier film j’étais obligée de prendre du poids, je l’ai fait parce que j’avais quelqu’un en face de moi qui avait 100% confiance en moi. Je devais me changer physiquement et danser. J’avais vraiment peur de cette scène. Je savais que c’était une scène importante et je l’avais tellement travaillée qu’il fallait que j’assure. C’était très dur physiquement mais bizarrement je tenais à chaque fois plus de 45 minutes. Même des professionnels de la danse me le disaient, c’est un truc de fou car une danseuse ça danse une heure maximum. Mais j’étais portée par l’énergie et par le personnage. Après le tournage j’ai dormi une semaine ! » [7].

Hafsia Herzi minimise les talents qu’on lui attribue : « Jusqu’à ma rencontre avec Abdel, je n’avais fait que quelques figurations. Je voyais qu’il avait confiance en moi, mais je m’interrogeais : pourquoi m’a-t-il choisie alors que je ne sais pas jouer, que je n’ai suivi aucun cours ... Avec le recul, même si je suis consciente du travail que j’ai fait, je continue à me dire : pourquoi moi ? » [8]. En larmes alors qu'elle reçoit son prix d'interprétation à Venise, elle déclare : « Un prix important, la reconnaissance de tous les efforts que j'ai faits pour ce film. Le futur ? Je ne sais pas, je suis encore toute chamboulée ». Plus tard elle déclare au sujet des deux années avant de recevoir le prix : « Pendant les auditions, personne ne voulait croire que j'avais tenu un rôle principal dans un long métrage. J'ai même ressenti du mépris. Mais j'ai en moi une rage positive. J'ai appris qu'il fallait se battre pour obtenir ce que l'on veut » [9].

N'ayant jamais pris le moindre cours pour ce métier, après le film, elle entre à l'université pour suivre des cours de droit et suit parallèlement des cours de théâtre au conservatoire. Elle prend aussi des cours de diction pour atténuer son accent marseillais. Décrochant quelques autres rôles, elle décide de se concentrer exclusivement au cinéma en 2007 [10]. Depuis, Hafsia a tourné dans trois productions : Ravages (téléfilm) de Christophe Lamotte, Française de Souad El-Bouhati et L'Aube du monde de l'Irakien Abbas Fahdel.

Pour le choix des scénarios, « (...) j'évite les clichés. Tout ce qui est femmes battues, mariées de force.... Je ne me sens pas concernée par ça et j'ai plutôt envie de montrer une image positive. Dans Française, Sofia vit des choses dures, mais elle étudie, elle en veut. » Cela l'intéresse d'« interpréter des rôles où je pourrais m'appeler indifféremment Juliette ou Charlotte. (...) Parce que je suis avant tout française, d'origine maghrébine, certes, je ne renie absolument pas mes origines, bien au contraire, je suis aussi contente de tourner des rôles de Maghrébines, mais j'aime bien rencontrer des gens qui ont de l'imagination. » Elle est parfois confrontée aux clichés : « Dernièrement, on ma interrogée sur les banlieues [parisiennes], alors que je suis des quartiers Nord de Marseille. Ça n'a rien à voir. Ou alors, on veut me faire poser dans un style racaille. La dernière, c'est un journaliste qui m'a demandé si j'étais bien "intégrée". Intégrée à quoi ? Je suis française.»[11]

En janvier 2008, elle tourne dans le film de Francis Huster, Un homme et son chien, aux côtés de Jean-Paul Belmondo. Elle tourne en juillet 2008 avec la réalisatrice Raja Amari et réalisera aussi son premier propre court métrage.

[modifier] Filmographie

[modifier] Cinéma

[modifier] Télévision

  • 2000 : Notes sur le rire, avec Thomas Jouannet
  • 2007 : Ravages, de Christophe Lamotte

[modifier] Nominations et récompenses

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. La Provence, 12 décembre 2007
  2. Hafsia Herzi
  3. Meilleur espoir feminin 2007 : hafsia herzi (la graine et le mulet)
  4. Photo de la remise du Prix
  5. Hafsia Herzi - Fluctuat.net
  6. Trois couleurs (magazine MK2), numéro 58, décembre 2007, page 33
  7. [http://www.evene.fr/cinema/actualite/portrait-interview-hafsia-herzi-graine-mulet-kechiche-1086.php PORTRAIT DE HAFSIA HERZI - Actualité Cinema - EVENE
  8. Hafsia Herzi, espoir et plus, Olivier Séguret, Libération, 12 décembre 2007
  9. Closer n° 132
  10. [http://www.dvdrama.com/news-23921-meilleur-espoir-feminin-2007-hafsia-herzi-la-graine0-et-le-mulet-.php Meilleur espoir feminin 2007 : hafsia herzi (la graine et le mulet)
  11. Une étoile nommée Hafsia par Yasrine Moutaatarif, Le Courrier de l'Atlas n°16, juin 2008, pages 76-77
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