Gustav Meyrink

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Gustav Meyrink est un écrivain autrichien (connu aussi sous le nom de Meier), né à Vienne le 19 janvier 1868 et est mort à Starnberg, en Bavière, le 4 décembre 1932. Adepte du Bouddhisme et des sciences occultes, il était également dramaturge, traducteur, banquier.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Enfance

Gustav Meyrink est né le 19 janvier 1868 à Vienne. Il était le fils illégitime du baron Karl Warnbüller et de l'actrice Maria Wilhelmina Adelheyd Meier. En 1919, quand Meyrink était déjà un auteur renommé, on dit que Warnbüller lui offrit d'utiliser son nom de famille. L'offre fut poliment rejetée. Il est curieux de constater que le 19 janvier, mais soixante ans plus tôt (1809), est né un autre auteur d'oeuvres Fantastiques, Edgar Allan Poe. Le rôle joué par Meyrink dans la littérature autrichienne est semblable à celui de Poe aux États-Unis.

Meyrink vécut à Munich jusqu'à l'âge de 13 ans. Il y accomplit son école primaire. Il habita ensuite Hambourg pendant une courte période. En 1883, sa mère se rendit à Prague.

[modifier] Prague

Meyrink a habité à Prague pendant vingt ans et l'a souvent dépeint dans ses œuvres. Prague n'apparaît pas comme décor, mais comme personnage dans la plupart des histoires courtes, comme les romans le Golem etLa nuit de Walpurgis. À Prague un événement se serait produit et aurait joué un rôle providentiel dans la vie de Meyrink. L'auteur l'a décrit dans une histoire courte et autobiographique, Le pilote

La veille de l'Assomption 1892, Meyrink qui avait 24 ans s'apprêtait à mettre fin à ses jours, un pistolet à la main, bien déterminé à se tuer. À ce moment il a entendu un bruit léger : quelqu'un avait glissé un minuscule livret sous sa porte. Son titre était la vie après la mort. Meyrink fut choqué par cette coïncidence dramatique et a commencé à étudier la littérature occulte. Après avoir étudié la théosophie, la Kabbale, la sophiologie chrétienne et le mysticisme oriental, qu'il essaya de pratiquer (au début, tout à fait naïvement). Jusqu'à sa mort Meyrink a pratiqué le yoga. C'était le hatha-yoga qui l'a aidé à surmonter des douleurs dorsales sérieuses aggravées par le diabète.

Les résultats de ces études apparaissent clairement dans les œuvres de Meyrink, qui traitent presque toujours de diverses traditions occultes. Gershom Scholem, l'expert en matière de mysticisme juif, a déclaré que les travaux de Meyrink sont basés sur des sources superficielles et n'ont de lien avec aucune tradition authentique. Il était, après tout, un auteur de fiction. En 1889, avec le neveu du poète chrétien Morgenstern, Meyrink a fondé sa propre banque, appelée "Meier et Morgenstern". À ce moment-là Meyrink aurait également été un membre du célèbre "Hermetic Order of the Golden Dawn" à Londres, comme l'indiquerait la lettre de William Wynn Westcott (1893), qui se trouve dans les archives privées de Meyrink. En 1902 Meyrink a été accusé de fraude dans la conduite de ses affaires bancaires. Il resta deux mois en prison, avant d'être disculpé et lavé de tout soupçons mais il choisit malgré tout d'arrêter sa carrière de banquier. Ses expériences en prison sont décrités dans son roman le plus célèbre, le Golem.

[modifier] Premières œuvres

Dans les années 1900, Meyrink publia des nouvelles satiriques dans le magazine Simplicissimus, les signant sous le nom de famille de sa mère (Meyer). Vers cette époque, il se rendit à Vienne. Juste après son arrivée, il publia une compilation de différentes nouvelles L'orchidée. Des histoires étranges. Le 8 mai, 1905, Meyrink épousa Philomene Bernt, qu'il connaissait depuis 1896. Le 16 juillet, 1906 naquit leur fille Sybil Felizata. En 1908 le troisième recueil de nouvelles Les figures de cire a été édité. Le 17 janvier 1908 la veille du 40e anniversaire de Meyrink, son deuxième fils Harro Fortunat est né. Plus tard, il donna ce nom au personnage principal d'une de ses histoires, le visage vert. Êtant dans un grand besoin, Meyrink a commencé à travailler comme traducteur. En cinq ans il est parvenu à traduire en allemand quinze volumes de Charles Dickens. Il a continué de traduire jusqu'à sa mort, y compris des ouvrages occultes et même le Livre des morts. En 1911, la famille s'installa dans la petite ville bavaroise de Starnberg. En 1913 il publia à Munich l'ensemble de ses nouvelles.

[modifier] La notoriété

C'est en 1915 que Meyrink publia son premier roman, qui est aussi le plus célèbre, le Golem.Le roman se fonde sur la légende juive d'un rabbin qui fabrique un être vivant avec de l'argile grâce au pouvoir de la Kabbale. Le personnage principal est Athanasius Pernat, un artiste contemporain de Prague. Un autre protagoniste important du roman est l'étudiant en médecine Innocent Charousek (en mémoire de Rudolf Charousek). C'est au lecteur de décider si Pernat note simplement ses hallucinations ou s'il se transforme peu à peu en vrai golem. Le roman fut un succès énorme, il fut souvent réédité, et fit l'objet de deux adaptations cinématographiques.

En 1916, Meyrink publia un recueil de nouvelles et son deuxième roman Le visage vert dont le tirage atteignit 40 000 exemplaires contre 100 000 au Golem. L'année suivante, il rédigea son troisième roman, La nuit de Walpurgis.

Les affaires de Meyrink s'améliorant, il acheta une villa à Starnberg, qu'il appela la Maison de la dernière fontaine d'après le nom de la maison du Golem. C'est là que lui et sa famille ont vécu pendant les huit années à venir au cours desquelles il écrivit deux chefs-d'œuvre supplémentaires : Le dominicain blanc et sa dernière oeuvre, L'ange à la fenêtre d'Occident, en 1927.

[modifier] La mort

Le prénom Fortunat n'a pas porté chance au fils de Meyrink. Pendant l'hiver 1932, en skiant, il s'est lourdement blessé à sa colonne vertébrale et fut privé de l'usage de ses jambes. Le 12 juillet, il se suicida à l'âge de 24 ans (l'âge auquel son père avait failli le faire). Meyrink survécut 6 mois à son fils. Il est mort le 4 décembre 1932. Il est enterré dans le cimetière de Starnberg.

[modifier] Œuvres

  • 1915: Der Golem (Le Golem)
  • 1916: Das grüne Gesicht (Le visage vert)
  • 1917: Walpurgisnacht (La Nuit de Walpurgis)
  • 1921: Der weiße Dominikaner (Le Dominicain blanc)
  • 1925: Goldmachergeschichten
  • 1927: Der Engel vom westlichen Fenster (L'ange à la fenêtre d'occident)

[modifier] Adaptations au cinéma

  • Le Golem, 1915, Paul Wegener & Henrik Galeen, (Film muet)
  • The Golem and the Dancing Girl, 1917, Rochus Gliese & Paul Wegener, (Film muet)
  • Le Golem, 1920, Paul Wegener & Carl Boese, (Film muet)
  • Le Golem, 1936, Julien Duvivier
  • The Emperor and the Golem, 1951, Martin Fric
  • Le Golem (Téléfilm- 1967), réalisé par Jean Kerchbron
  • Golem, 1980, Piotr Szulkin
  • The Golem, 1995, Lewis Schoenbrun, (Court Métrage)

[modifier] Citations

"La joie qui a besoin d'une cause, ce n'est pas de la joie, mais du plaisir." La nuit de Walpurgis

"Il arrive souvent qu'une douleur soit si intolérable qu'elle ne veut pas guérir, alors une consolation, même venue de notre for intérieur, ne fait que la rendre plus brûlante encore." La nuit de Walpurgis

"Les influences qu'on n'arrive pas à discerner sont les plus puissantes." Les quatre frères de la lune

[modifier] Liens externes