Guinefort

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Guinefort, ou saint Guinefort, est un lévrier auquel une légende rapportée notamment par le dominicain Étienne de Bourbon vers 1250, attribuait le pouvoir posthume de guérir des enfants. Selon cette légende, qui a donné son titre à l'ouvrage de l'historien français Jean-Claude Schmitt, Le saint lévrier. Guinefort, guérisseur d'enfants depuis le XIIIe siècle (Paris, Flammarion, 1979), ce chien aurait attaqué un serpent qui venait de piquer l'enfant de ses maîtres, châtelains de Villars-en-Dombe. Son maître le passe au fil de l'épée en voyant son enfant ensanglanté, gisant à terre, car il ne voit pas le serpent mort et impute à son chien les blessures apparentes du nourrisson.

Par la suite, ayant enterré son valeureux chien, il plante un buisson pour marquer l'emplacement de la dépouille. Les gens du lieu, puis d'autres, attribuent bientôt au lévrier des pouvoirs miraculeux, notamment ceux de guérir des enfants.

Étienne de Bourbon fera exhumer les restes du chien pour le brûler ainsi que l'arbuste et en fera état dans son ouvrage De Supersticione.

Des églises et chapelles dénommées Saint-Guinefort doivent leur patronyme à un saint italien originaire de Pavie. Situées souvent loin des Dombes (proches de Lyon), région d'origine de la légende, elles n'en furent pas moins, pour certaines, concernées puisque des enfants étaient présentées aux statues de ce saint.

D'autres lieux de culte catholique sont voués à la mémoire d'un autre saint Guinefort, un évêque d'origine écossaise, qui fut abbé de Saint-Ursin (Bourges) avant de se fixer en Picardie et de subir le martyr à Abbeville. D'autres légendes lui attribuent le pouvoir de soulager les fatigues, d'apaiser les fièvres et même de corriger le strabisme (la « loucherie » qui fait « guigner fort »).