Guillaume Dasquié

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Guillaume Dasquié, né le 4 février 1966 à Cahors (Lot), est un journaliste et écrivain français.

Il a publié cinq ouvrages, principalement des essais et des livres d'investigation touchant les questions géopolitiques et la raison d'État. Depuis la rentrée 2007 il est chroniqueur sur France Info[1]. Depuis 2006, il réalise également ses enquêtes pour la presse écrite, notamment pour le journal Le Monde et la télévision (collaboration aux rédactions de l'agence CAPA et d'i-Télé). Il anime en outre l'hebdomadaire en ligne geopolitique.com.

Sommaire

[modifier] Biographie de Guillaume Dasquié

Après son baccalauréat passé en 1986 à Montauban, Guillaume Dasquié a obtenu en 1990 une licence en droit à Paris. En 1991, il a suivi une année de maîtrise de sciences politiques à Paris-I. Il a d'abord été journaliste pour divers médias comme Canal + ou BFM et a contribué à des enquêtes du journaliste d'investigation Philippe Madelin.

Chercheur associé au CETEC, le laboratoire de recherche de l’Université Paris-Dauphine, en 1996 et 1997 il travaille sur l'impact des révolutions technologiques sur les pratiques sociales.

Dans les années 1999-2002, il est intervenant en DESS à l’Université de Marne-la-Vallée sur « la privatisation du renseignement » et « sur la recherche d’informations fermées ». En février 1999, il intégre le groupe Indigo Publications et devient rédacteur en chef d’Intelligence Online, lettre professionnelle consacrée à l’actualité du risque politique et de l’intelligence économique. Il démissionne de cette fonction en juin 2003.

[modifier] Écrivain et journaliste

Il est l'auteur de Secrètes affaires (Flammarion, 1999). Débuté durant l'été 1997 et paru au mois de mars 1999, ce livre décrit et analyse les phénomènes de privatisation du renseignement et de la sécurité.

En novembre 2001, il est le co-auteur avec Jean-Charles Brisard de Ben Laden, la vérité interdite (Denoël 2001). La thèse principale de l'ouvrage, selon la jaquette du livre, est que « la monarchie saoudienne s'est longtemps livrée à double jeu » et que les Saoudiens sont de « puissants financiers, à la fois partenaires de l'Occident et argentiers de la terreur ». Il rédige la première partie de ce texte consacrée aux discussions entre les Talibans et le département d'Etat, menées entre mars et juillet 2001, après l'embargo décrété par les Nations-Unies. L'existence de ces discussions a été ultérieurement confirmée et étayée par la déclassification de notes internes du département d'Etat, publiées le 30 janvier 2004 par l'organisation américaine National Security Archives[2] de l'Université George Washington.

Il est, l'année suivante, le coauteur avec Jean Guisnel, journaliste au Point, de L’effroyable mensonge (La Découverte, 2002), un ouvrage qui conteste la version de Thierry Meyssan selon lequel, lors des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, aucun avion n'aurait percuté le Pentagone.

En 2003, il publie Les nouveaux pouvoirs (Flammarion), un livre d'enquête au sujet du développement de l'industrie du lobbying. Il crée le magazine Minotaure et il est nommé directeur de recherche à l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques). Il travaille sur la crise irakienne et en particulier sur le dossier des armes de destructions massives en Irak ; sur lequel il communique des conclusions tranchées avant l'intervention militaire, notamment lors d'un journal télévisé de France 2[3] le 5 février 2003.

Il devient en 2003 directeur de collection aux éditions Flammarion, chargé de développer la collection « Flammarion/Enquête ». À ce titre, il engage des auteurs tels Jean de Maillard, Fabrice Monti, François Missen et Laurent Léger. Il démissionne de cette fonction le 1er juillet 2005.

En 2005, il publie Al-Qaida vaincra (Privé/Flammarion), qui se présente comme le dernier de ses ouvrages sur le terrorisme islamiste. Paru au mois de mai 2005, le livre montre qu'une structure nommée International islamic relief organization (IIRO) a financé Al-Qaida. Cette structure est inscrite en août 2006 sur la liste du Département américain du Trésor[4] des organisations accusées d'avoir soutenu le terrorisme islamiste.

À partir de 2005, il tient une chronique hebdomadaire pour le journal international de la chaîne de télévision i>Télé, le mercredi soir. Il gère le site geopolitique.com[5] et assure des collaborations ponctuelles avec l'agence CAPA et pour l'émission "90 minutes" de Canal+.

En 2006, Il a animé quelques séminaires professionnels consacrés à la criminalité financière.

Il est l'auteur dans le quotidien Le Monde, daté du 17 avril 2007, d'un article dans lequel il révèle que les Services secrets français, la DGSE, avait prévu dès janvier 2001 des détournements d'avion par les terroristes d'Al-Qaida. Dans l'édition du Monde du 11 juin 2007, il fait part de l'existence de pressions politiques de l'Elysée et du directeur de cabinet du Garde des Sceaux sur le dossier d'instruction du juge Borrel, relatif à ce magistrat assassiné en octobre 1995 à Djibouti[6].

[modifier] Relations avec les autorités judiciaires

Guillaume Dasquié a été interpellé par la DST à son domicile le 5 décembre 2007, placé en garde à vue puis mis en examen (ce contre quoi Reporters sans frontières a protesté[7]), le 6 décembre, pour « compromission du secret de la défense ». Selon lui, il lui est reproché d'avoir divulgué, dans Le Monde du 17 avril 2007, des documents non déclassifiées provenant de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Toujours selon ses affirmations, ces documents révéleraient des informations dont disposaient les services de renseignements français sur Al-Qaida avant les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Il s'agirait notamment d'une note classée confidentiel-défense du 5 janvier 2001 sur Al-Qaida, intitulée « projet de détournement d'avion par des islamistes radicaux », et d'une autre sur le comité exécutif d'Al-Qaida. Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la Défense, avait saisi le Garde des sceaux d'une plainte contre X.

Dans un article du journal Le Monde du 26 décembre 2007[8], Dasquié détaille sa garde à vue. Il précise qu'il n'a pas révélé le nom de sa source, c'est-à-dire la personne qui lui avait remis les documents ; mais qu'il a été contraint de confirmer le nom d'une personne à l'origine de cette fuite de documents, afin d'échapper au placement en détention provisoire[9].

[modifier] Publications

[modifier] Contentieux

Le livre L'effroyable mensonge a été poursuivi en justice par Thierry Meyssan, principal animateur du Réseau Voltaire, ainsi que par un commissaire de police, Hubert Marty-Vrayance. Cet ouvrage, sous-titré thèses et foutaises sur le 11 septembre, proposait une démonstration invalidant la théorie du complot de Thierry Meyssan et du Réseau Voltaire selon laquelle aucun avion ne se serait crashé sur le Pentagone le 11 septembre 2001. La contre-enquête de Guillaume Dasquié et Jean Guisnel consistait à apporter des preuves confirmant l'information relative au crash de l'avion contre le Pentagone. Elle mettait également en évidence les liens entre Thierry Meyssan et un commissaire des renseignements généraux (RG), Hubert Marty-Vrayance et critiquait sur un ton pamphlétaire "certaines dérives" du Réseau Voltaire. Hubert Marty-Vrayance a toujours été débouté de ses demandes contre le livre. Le 17 mars 2007, la Cour d'appel de Versailles a débouté Thierry Meyssan de ses plaintes contre le livre[10].

Un chapitre du livre Ben Laden, la vérité interdite a été l'objet d'un contentieux médiatisé avec la famille du banquier saoudien Khalid Bin Mahfouz, dont le dénouement est intervenu en octobre 2006, sous la forme d'une transaction signée entre les avocats de ce banquier, le cabinet britannique Kendall and Freeman, et les deux auteurs. Bien que le livre n'eût jamais été mis en vente en Grande-Bretagne, les avocats de Khalid Bin Mahfouz ont obtenu une condamnation devant la cour de Londres contre sa traduction destinée au marché américain. Guillaume Dasquié et son éditeur - Denoël - avaient refusé d'être représentés lors de ce procès, compte tenu des coûts de la défense pour une telle procédure en Grande-Bretagne (120 000 euros en moyenne, selon la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme[réf. nécessaire]), où ils estimaient qu'ils n'étaient pas légitime de les poursuivre. La cour de Londres a condamné Guillaume Dasquié par défaut à verser 320 000 euros de dommages et intérêts à Khalid Bin Mahfouz. Peu après, le cabinet Kendall and Freeman lui a proposé de signer une lettre d'excuses, en contre-partie de l'abandon des poursuites pour le versement de ces dommages intérêts. Sur cette base, ils ont signé une lettre stipulant que leurs informations contre le banquier saoudien étaient fondées sur des sources qui s'étaient rétractées postérieurement à la publication de leur livre. Les représentants de Khalid Bin Mahfouz, Kendall and Freeman, ont ensuite acheté des encarts publicitaires dans les grands quotidiens européens pour offrir une large diffusion à cette lettre. Préalablement à la procédure de Londres, le cabinet Kendall and Freeman avait attaqué l'ouvrage en Belgique, où le livre avait été diffusé. Guillaume Dasquié et Denoël, représentés pour la circonstance, avaient obtenu gain de cause. L'organisation non gouvernementale Reporters sans frontières s'est insurgée contre le précédent crée à Londres par le cabinet Kendall and Freeman, et a estimé que la procédure mise en œuvre portait atteinte à la liberté de la presse. Au contraire, l'association Réseau Voltaire s'est saisi de ce dossier [11] et a estimé, dans une longue tribune, que ce contentieux démontrait que les avocats du banquier saoudien avaient raison, et qu'en conséquence l'Arabie Saoudite serait étrangère au financement d'al-Qaida.

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. France Info
  2. National Security Archives
  3. journal télévisé de France 2
  4. [pdf] la liste du Département américain du Trésor
  5. geopolitique.com
  6. Le Canard enchaîné a à plusieurs reprises alerté l'opinion publique française à ce sujet comme par exemple dans son édition du 13 juin 2007 p. 8.
  7. Reporters sans frontières RSF
  8. Guillaume Dasquié, « Gardé à vue, reportage à froid », Le Monde, 26 décembre 2007
  9. « Un journaliste mis en examen pour un article publié dans "Le Monde" », Le Monde, 7 décembre 2007.
  10. Pour obtenir un double de la décision de la Cour d'appel de Versailles, s'adresser au cabinet d'avocat des éditions La Découverte, Ngo Miguérès & Associés, 45 av. Montaigne, 75008 Paris
  11. Article du Réseau Voltaire
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