Grumman F8F Bearcat

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Grumman F8F Bearcat Silhouette d'un avion
Rôle Chasseur embarqué
Statut
Constructeur États-Unis Grumman Aerospace Corporation
Premier vol 21 août 1944
Mise en service 1945
Date de retrait 1960
Investissement
Coût unitaire
Nombre construit 1 266
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur Pratt & Whitney R-2800-34W
Nombre 1
Type Moteur en étoile
Puissance unitaire 1 600 kW
Dimensions
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Envergure 10,9 m
Longueur 8,6 m
Hauteur 4,2 m
Surface alaire 22,67 m²
Masses
À vide 3 210 kg
Carburant
Avec armement 4 400 kg
Maximale 5 870 kg
Performances
Vitesse maximale 680 km/h (Mach )
Vitesse de décrochage km/h
Plafond 11 800 m
Vitesse ascensionnelle 1 392 m/min
Distance franchissable 1 780 km
Charge alaire kg/m²
Rapport poids/poussée {{{poidspoussée}}}
Armement
Interne 4 mitrailleuses 12,7mm
Externe 10 rockets de 127mm et 450kg de bombes
Avionique

Le Grumman F8F Bearcat, affectueusement appelé "Bear" (Ours), est un chasseur monomoteur embarqué américain des années 1940. Il a servi durant la deuxième partie du vingtième siècle, principalement au sein de l'United States Navy. Il fut le dernier chasseur à moteur à piston de la compagnie Grumman.

Sommaire

[modifier] Design & développement

Dessiné à l'origine pour être un avion d'interception, le but de l'équipe de conception de chez Grumman, était de créer le chasseur le plus léger et de corpulence réduite pouvant accueillir le Pratt & Whitney R2800, qui motorisait le Grumman F6F Hellcat. Comparé à ses prédécesseurs, il était 20% plus léger, "grimpait" 30% plus vite et allait 80km/h plus vite. Son petit gabarit lui permettait d'opérer à partir de petits porte-avions d'escorte, chose que l'imposant Hellcat ne pouvait faire. Ainsi le F8F, fut principalement prévu pour remplacer l'obsolète Grumman F4F Wildcat, qui opérait toujours comme chasseur de soutien principal à bord des navires d'escorte.

En comparaison avec le Chance Vought F4U Corsair, le F8F-1 était légèrement plus lent, mais il restait plus manœuvrable et plus rapide en vitesse ascensionnelle. Son énorme hélice quadripales nécessitait un train d'atterrissage surélevé qui lui donnait une allure facilement identifiable. Pour la première fois pour un chasseur de l'aéronavale, la canopée offrait au pilote une vision à 360°.

Le concept du Bearcat est basé sur l'évaluation par les équipes de conception Grumman d'un Focke-Wulf FW 190 capturé en 1943 en Angleterre. Les rapports de ses analyses provenant des équipes d'ingénieurs et des pilotes d'essai.[1], permirent à Leroy Grumman de stipuler personnellement les caractéristiques du projet "conception 58"[2], le successeur du Hellcat. La firme Grumman ne copia pas le FW 190 mais s'inspira de la "philosophie" de conception. Le Bearcat émanant du "conception 58" devait pouvoir surclasser des chasseurs japonais extrêmement manœuvrables, tel que le Zéro A6M-5[3], et pouvoir protéger la flotte contre des attaques Kamikaze.[4]

Malheureusement, le prototype se révéla plus lourd que prévu, en raison de son usage sur porte-avion (mécanisme d'appontage et de pliage des ailes, train renforcé...). Les équipes de conception lancèrent des mesures "d'amaigrissement", notamment en l'équipant d'ailes détachables. Si l'accélération dépassait 7.5G, les ailes cassaient net, loin de la nacelle permettant ainsi à l'appareil de pouvoir apponter. Ce genre de conception fonctionnait très bien dans des conditions en vol et au sol soigneusement encadrées. Mais dans des conditions de vols "réelles", en raison des contraintes d'appontages et de la réalisation des ailes moins soignée que prévue faites dans les usines, ces ailes avaient tendance à se briser lors des bombardements et des "piqués", provoquant assurément le crash. Un système explosif destiné à souffler les ailes au plus loin de l'appareil, fut mis alors au point. A noter, cependant qu'un technicien au sol fut tué par le déclenchement accidentel de ce dispositif. A la fin, les ailes ont été renforcées et les avions limités pour ne pas dépasser 7.5G.[5]...

Le chef du projet Grumman F8F fut le légentaire pilote d'essai Corky Meyer, qui dirigea également les projets F6F Hellcat, F7F tigercat, F9F Panther, F11F Tiger et XF10X Jaguar. Meyers fut à la tête de la Grumman Flight Operations située à la base de USAF d'Edwards, de 1952 à 1956.[6][7]

Un autre nom célèbre est associé à ce projet : Neil Armstrong, qui répondait immédiatement et assurément Bearcat quand on lui demandait son avion préféré. Armstrong reçu sa certification d'entrainement avancé de la Navy, à 19 sur ce type d'appareil.[8].

[modifier] Service opérationnel

Grumman F8F Bearcat au dessus de l'USS Valley Forge, 1948
Grumman F8F Bearcat au dessus de l'USS Valley Forge, 1948

Les premiers prototypes furent commandés en novembre 1943 et volèrent moins de 9 mois plus tard, le 21 Août 1944. Les premiers exemplaires de série ont été livrés en février 1945 et la première escadrille fut opérationnelle le 21 mai, mais les F8F ne connurent pas le feu de la Seconde Guerre Mondiale[9].

Après guerre, Le Bearcat devient le principal chasseur de la Navy, équipant 24 fighter squadrons. Souvent mentionné, comme un des meilleur (si ce n'est le meilleur) chasseur à moteur à piston jamais construit, ses performances étaient telles, qu'il surclassait les premiers avions à réaction. Sa capacité aux acrobaties aériennes fut confirmée par le choix de la Navy d'équiper ses Blue Angels avec des Bearcats en 1946, qu'ils les ont utilisés jusqu'en 1950, date à laquelle l'équipe fut temporairement dissoute à cause de la guerre de Corée. Le Grumman F9F Panther et le McDonnell F2H Banshee ont alors largement remplacé le Bearcat au sein de l'US Navy, leurs performances et autres avantages éclipsant définitivement les chasseurs à pistons.

Un exemplaire de série non modifié d'un F8F-1 battu le record de vitesse ascensionnelle en 1946, en montant à l'altitude de 3 048 mètres en 94 secondes (en partant de l'altitude 35 mètres ou 115 pieds). Le Bearcat a détenu ce record pendant 10 ans avant de se faire battre par un chasseur à réaction (qui n'aurait pas pu le concurrencer sur la distance de décollage...).

Les autres nations qui ont utilisé le Bearcat furent la Marine Nationale Française et la Royal Thaï Air Force. Les unités françaises eurent leur baptême du feu durant la guerre d'Indochine en tant que chasseur bombardier.

[modifier] Avion de course

Grumman F8F-2 Bearcat Rare Bear
Grumman F8F-2 Bearcat Rare Bear

Les F8F Bearcat sont depuis longtemps populaires au sein des courses aériennes. Un Bearcat de série, sponsorisé par Bill Stead, gagna la première course de la Reno Air Race en 1964. Rare Bear, un F8F largement modifié, appartenant à Lyle Shelton, domina les compétitions durant des décennies, souvent concurrencer par un autre pilote de renom, Daryl Greenamyer, lui même pilotant un Bearcat et détenteur de record de vitesse. Rare Bear est également détenteur de nombreux records, incluant le record mondial de vitesse de 1989 (catégorie moteur à piston) sur 3km à plus de 850km/h, et le record de vitesse ascensionnelle en 1972, 3,000 mètres en 91.9 secondes, recupérant le record de 1946 cité plus haut.).[10][11][12]

[modifier] Pays utilisateurs

[modifier] Survivants

Un petit nombre de F8F existe encore : 11 approximativement en état de vol (dont un grand nombre d'avions de course), 8 restaurés pour un usage statique et environ une douzaine d'autres à l'état d'épave ou en cours de restauration.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. Meyer 1998, p. 42.
  2. Scrivner 1990, p. 4.
  3. Maloney 1969
  4. U.S. Naval Air Museum http://broadcast.illuminatedtech.com/display/story.cfm?bp=92&sid=7974
  5. Clipping the Bearcat's wing
  6. www.GrummanPark.org—Grumman test pilots
  7. Meyer, Corwin. Corky Meyer's Flight Journal: A Test Pilot's Tales Of Dodging Disasters-Just In Time. North Branch, Minnesota: Specialty Press, 2006. ISBN 1-58007-093-0.
  8. Hanson, James R. First Man: The Life of Neil A. Armstrong. New York: Simon & Schuster, 2005. ISBN 0-74325-751-0.
  9. =Jane's Fighting Aircraft of World War II<ref>Bridgman 1946, p. 233.</li> <li id="cite_note-9"><span class="noprint" class="renvois_vers_le_texte">[[#cite_ref-9|↑]] </span>[http://www.RareBear.com www.RareBear.com—''Lyle Shelton's "Rare Bear"''] [Note that Shelton's claim to be the "fastest propeller-driven aircraft in the world" does not acknowledge faster [[turboprop]] aircraft such as the Russian [[Tupolev Tu-95]] ''Bear'' bomber. Other sources credit "Rare Bear" as the fastest ''piston-driven'' aircraft.]</li> <li id="cite_note-10"><span class="noprint" class="renvois_vers_le_texte">[[#cite_ref-10|↑]] </span>[http://www.aerospaceweb.org/question/performance/q0023.shtml www.AeroSpaceWeb.org—aircraft speed records]</li> <li id="cite_note-11"><span class="noprint" class="renvois_vers_le_texte">[[#cite_ref-11|↑]] </span>[http://www.airrace.com/New%20speed%20records.htm www.AirRace.com —speed records from archives of the Society of Air Racing Historians]</li></ol> </div></ref>
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