Grimoald Ier de Bénévent

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Grimoald Ier de Bénévent est un duc de Bénévent devenu roi des Lombards.

Né avant 610, fils du duc lombard Gisulf II du Frioul et de la princesse bajuvare Romhilde, fille de Garibald, duc de Bavière. Il succède à son frère Rodoald à la tête du duché de Bénévent en 647 et épouse la princesse Théodota, fille du roi lombard catholique Aripert.

En 662, après les renversements des rois frères Perctarith et Godepert, il devient roi des Lombards, laissant le duché bénéventin à son fils aîné Romuald. Bon chef de militaire, son règne est marqué par de nombreuses guerres aux frontières. Il est victorieux à plusieurs reprises des Byzantins dirigés par l'empereur Constant II en personne, qui avait assiégé Bénévent, des Francs, alliés du roi Perctarith, à Asti, des Avars, chez qui il avait été otage dans sa jeunesse et enfin des peuplades slaves du nord-est de l'Italie, tout en soumettant la noblesse rebelle et les duchés autonomistes comme ceux de Spolète et du Frioul. Pour soumettre ce dernier, il fait appel à des Avars pour dévaster le duché. Il meurt naturellement en 671. Sa mort marque le début de la puissance de la noblesse face au pouvoir royal.

Sur le plan religieux, il semble que Grimoald soit resté un arien encore fortement imprégné de paganisme lombard, malgré son union avec une princesse catholique ; en tout cas, il ne se sent que très peu concerné par la religion en général et reste assez hostile à l'Église et à la Papauté. Il est cependant à l'origine du culte de saint Michel parmi les Lombards, ces derniers le perçevant comme un saint guerrier protecteur de leur peuple. Il semble également que saint Michel a probablement remplacé leur ancien dieu de la guerre, Wotan (ou Odin).

Sommaire

[modifier] Les Bulgares de Bénévent

Le roi Grimoald est à l'origine de la présence de Bulgares en bénéventin. Après avoir accueilli vers 666 ces derniers comme simples mercenaires avec leur khân Alzek (Altzek, Alzec), ce dernier décide de rester en Italie et il est envoyé à Bénévent par Grimoald, devenant un « gastald » lombard. En effet, Grimoald les fait installer par son fils Romuald dans le duché de Bénévent avec femmes et enfants, les implantant en Molise, région assez rude et pauvre située au nord de Bénévent, sur des terres dépeuplées comportant principalement les cités de Boiano, Campobasso, Iserno, Vicenne ; le chef-lieu bulgare était situé dans l'actuel village de Cantalupo nel Sannio, dont le nom viendrait du bulgare « Khân-Teleped », signifiant la « Base du Khân ».

Ces Bulgares forment un groupement distinct au moins jusqu'au début du IXe siècle, conservant leurs us et coutumes et même leur langue venue d'Asie centrale : plus d'un siècle après leur venue en Italie, ces Bulgares, pourtant peu nombreux, continuaient à parler la langue de leurs ancêtres. L'érudit lombard Paul Diacre les mentionne également dans son précieux « Histoire des Lombards » (fin du VIIIe siècle), précisant que ce détachement du peuple bulgare connu sous le nom de « Bulgares de Bénévent », pratiquait toujours leur langue d'origine tout en parlant le latin. Des détachements slaves suivent les Bulgares et se fixent également dans la région. Ils cessent probablement de former un groupe distinct au cours du IXe siècle. Cependant, il semble encore qu'en pleine époque de l'Italie normande (XIe siècle/XIIe siècle), certains groupes se définissent encore comme étant des Bulgares, justement dans la région du Molise, à moins qu'ils étaient issus d'une immigration récente.

[modifier] Héritages

  • De nombreuses tombes caractéristiques des peuples de cavaliers de la Steppe (tombes à inhumation des chevaux, avec ou sans guerrier), ont été retrouvées en Molise et dans les Abruzzes, notamment plusieurs dizaines de tombes dans la région de Vicenne, d'inspirations germaniques et asiatiques (Turco-mongols).
  • Génétiquement, il semble que ces Bulgares non-slavisés (Proto-Bulgares), clairement asiatiques (turco-mongols), ont laissé des trâces parmi la population de la région. L'isolement de cette région d'Italie méridionale, très rurale et peu peuplée, et peu touchée par les vagues d'invasions et d'immigrations, a certainement favorisé le fait que ces Bulgares ont pu marqué lentement et en profondeur cette région et ses habitants. Et il semble qu'il existe encore de nos jours un certain nombre d’Italiens de la région du Molise et des alentours ayant conservé un type physique « exotique » (faciès à caractère mongoloïde notamment), héritage possible de ces anciens cavaliers asiates implantés dans ces terres retirées et assez désertifiées.

[modifier] Liens externes

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[modifier] Sources

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