Gouvernorat
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Le gouvernorat (wilaya en arabe) est une collectivité territoriale de Tunisie (équivalent des départements français) à la tête desquelles l'on trouve des gouverneurs (équivalent des préfets) nommés par le président de la République sur proposition du ministre de l'intérieur.
Sommaire |
[modifier] Profil
Les 24 gouvernorats actuels sont divisés en 264 délégations (dirigées par des délégués). La plus petite division administrative est le secteur ou l'imada (dirigées par des chefs de secteurs ou omda) dont le nombre est de 2 073.
Gouvernorat | Création | Nom en arabe | Chef-lieu | Population[1] | Superficie (km²) | Délégations | Municipalités | Secteurs | Notes |
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Ariana | 3 décembre 1983 | أريانة | Ariana | 447 300 | 482 | 7 | 6 | 48 | Partie du gouvernorat de Tunis |
Béja | 21 juin 1956 | باجة | Béja | 303 500 | 3 740 | 9 | 8 | 101 | Anciens caïdats de Béjà, Medjez El Bab et Téboursouk |
Ben Arous | 3 décembre 1983 | بن عروس | Ben Arous | 531 200 | 761 | 12 | 11 | 75 | Partie du gouvernorat de Tunis |
Bizerte | 21 juin 1956 | بنزرت | Bizerte | 533 000 | 3 750 | 14 | 13 | 102 | Anciens caïdats de Bizerte et Mateur |
Gabès | 21 juin 1956 | قابس | Gabès | 348 700 | 7 166 | 10 | 10 | 73 | Anciens caïdats de Gabès, Matmata et Djerba |
Gafsa | 21 juin 1956 | قفصة | Gafsa | 327 900 | 7 807 | 11 | 8 | 76 | Anciens caïdats de Gafsa et Sidi Bouzid |
Jendouba[2] | 21 juin 1956 | جندوبة | Jendouba | 419 100 | 3 100 | 9 | 8 | 95 | Anciens caïdats de Souk El Arba, Souk El Khemis et Aïn Draham |
Kairouan | 21 juin 1956 | القيروان | Kairouan | 550 100 | 6 712 | 11 | 12 | 114 | Anciens caïdats de Kairouan et Pichon |
Kasserine[3] | 21 juin 1956 | القصرين | Sbeïtla puis Kasserine | 419 300 | 8 260 | 13 | 10 | 106 | Anciens caïdats de Thala et Sbeïtla |
Kébili | 1981 | قبلي | Kébili | 145 500 | 22 454 | 6 | 5 | 42 | Partie du gouvernorat de Tozeur |
La Manouba | 31 juillet 2000 | منوبة | La Manouba | 346 900 | 1 137 | 8 | 9 | 47 | Partie du gouvernorat de l'Ariana |
Le Kef | 21 juin 1956 | الكاف | Le Kef | 257 900 | 5 081 | 11 | 12 | 87 | Anciens caïdats du Kef, de Tajerouine, Maktar et Siliana |
Mahdia | 5 juin 1974 | المهدية | Mahdia | 384 300 | 2 878 | 11 | 14 | 99 | Partie des gouvernorats de Sfax et Sousse |
Médenine | 21 juin 1956 | مدنين | Médenine | 440 100 | 9 167 | 9 | 7 | 94 | Anciens caïdats de Médenine et Tataouine |
Monastir | 5 juin 1974 | المنستير | Monastir | 475 200 | 1 024 | 13 | 31 | 77 | Partie du gouvernorat de Sousse (anciens caïdats de Monastir, Mahdia, Jemmal et Souassi) |
Nabeul[4] | 21 juin 1956 | نابل | Nabeul[5] | 714 300 | 2 840 | 16 | 24 | 99 | Anciens caïdats de Nabeul et Soliman |
Sfax | 21 juin 1956 | صفاقس | Sfax | 881 100 | 7 545 | 16 | 16 | 126 | Anciens caïdats de Sfax, Djebeniana et Mahrès |
Sidi Bouzid | 1973 | سيدي بوزيد | Sidi Bouzid | 401000 | 7 400 | 12 | 10 | 113 | Partie des gouvernorats de Gafsa, Kasserine et Sfax |
Siliana | 5 juin 1974 | سليانة | Siliana | 233 600 | 4 642 | 11 | 10 | 86 | Partie des gouvernorats de Béja et du Kef |
Sousse | 21 juin 1956 | سوسة | Sousse | 567 900 | 2 669 | 16 | 16 | 104 | Anciens caïdats de Sousse, Monastir, Mahdia, Jemmal et Souassi |
Tataouine | 2 mars 1981 | تطاوين | Tataouine | 144 100 | 38 889 | 7 | 5 | 64 | Partie du gouvernorat de Médenine |
Tozeur | 21 juin 1956 | توزر | Tozeur | 99 400 | 5 593 | 5 | 5 | 36 | Anciens caïdats de Tozeur et Kébili |
Tunis[6] | 21 juin 1956 | تونس | Tunis | 989 000 | 288 | 21 | 8 | 161 | Médina de Tunis et anciens caïdats de la Banlieue et de Zaghouan |
Zaghouan[7] | 1976 | زغوان | Zaghouan | 165 700 | 2 820 | 6 | 6 | 48 | Partie des gouvernorats de Béja, Bizerte, Nabeul et Tunis et Banlieue |
[modifier] Histoire
Ce système est mis en place par le décret du 21 juin 1956[8]. Ce dernier organise l'administration régionale, désormais assurée par des gouverneurs, des secrétaires généraux et des délégués. La loi-cadre, adoptée en conséquence, supprime les charges de :
- 38 caïds en exercice dont le Cheikh El Médina de Tunis
- 49 kahias en exercice et 5 en surnombre
- 77 khalifas en exercice et 18 en surnombre
Le corps des gouverneurs qui prend le relais des autorités caïdales est choisi parmi les cadres du Néo-Destour. Le corps makhzen, formé des familles qui contrôlaient l'administration régionale, est démantelée. Justifiant la décision, le premier ministre Habib Bourguiba déclare, devant le Conseil national du Néo-Destour, le 23 juin 1956 :
« Nous avons estimé nécessaire d'épurer ces cadres pour assurer une coopération basée sur le respect réciproque entre l'État personnifié dans ses représentants et le peuple qui doit respecter en eux, non plus les agents de la colonisation, mais les serviteurs de l'intérêt public. Pour la grande majorité de cadres touchés par l'épuration, le coup a été dur. Certains en souffrent terriblement. Mais nous étions dans une nécessité inéluctable. »
14 gouvernorats sont apparus avec l'indépendance. 5 ont été créés en 1974, à l'intérieur du pays, traduisant ainsi la volonté politique de déconcentration administrative et de rattrapage socio-économique de l'ouest de la Tunisie. 3 gouvernorats ont été par la suite mis en place au sud-ouest (Kébili, Tozeur et Tataouine) tandis que le gouvernorat de Tunis était divisé en 3 (Tunis, Ben Arous et Ariana). Enfin, en 2000, le gouvernorat de l'Ariana est scindé en 2 avec l'autonomisation de sa partie sud qui constitue le gouvernorat de la Manouba.
[modifier] Administration
Le gouverneur, « dépositaire » de l'autorité de l'État, est personnellement responsable de l'administration du gouvernorat. À côté de ces compétences spécifiques, il est également officier de police judiciaire. Assisté par l'administration régionale, des délégués, des chefs de secteurs (également officiers de police judiciaire et officiers d'état civil) et d'un secrétaire général, il peut déléguer une partie de ses pouvoirs. Toutefois, cette délégation est soumise à une limite dans le temps et doit faire l'objet d'une approbation du ministre de l'intérieur.
33 ans après le décret de 1956, le décret du 24 mars 1989[9] autorise les ministres à déléguer un champ plus large de matière ou de compétence spécifique au gouverneur. Dans le même temps, 3 institutions consultatives sont créées pour aider les gouverneurs, délégués et chefs de secteurs à accomplir leurs missions :
- conseil local de développement : il est composé des présidents de municipalités ou d'arrondissements municipaux compris dans la délégation, des présidents des conseils ruraux, des chefs de secteurs, des représentants des services extérieurs de l'administration et des établissements publics compris dans la délégation. Il est présidé par le délégué.
- conseil rural : il est créé dans les zones urbaines non-érigées en communes (imadas). Ses membres sont nommés pour 3 ans par le gouverneur à raison d'un membre pour 1000 habitants (minimum de 5 membres et maximum de 10).
- comité de quartier : il apparaît dans le décret du 22 mai 1992[10] mais n'a pas d'assise légale à ce jour.
Aux côtés du gouverneur se trouve le Conseil régional. Organe consultatif présidé par le gouverneur, 1/3 des membres sont élus, les autres étant désignés par le gouverneur parmi les présidents des conseils ruraux, les députés, les présidents de municipalités, etc. Il est chargé d'examiner « toutes les questions intéressant le gouvernorat dans les domaines économiques, sociaux et culturels. » Il donne ainsi son avis sur les programmes et projets que l'État envisage de réaliser dans le gouvernorat, arrête le budget du gouvernorat et les impôts perçus au profit de la collectivité publique et établit des relations de coopération avec des instances étrangères de niveau régional (après approbation du ministre de l'intérieur).
[modifier] Répartition géographique
- Gouvernorat de l'Ariana
- Gouvernorat de Béja
- Gouvernorat de Ben Arous
- Gouvernorat de Bizerte
- Gouvernorat de Gabès
- Gouvernorat de Gafsa
- Gouvernorat de Jendouba
- Gouvernorat de Kairouan
- Gouvernorat de Kasserine
- Gouvernorat de Kébili
- Gouvernorat du Kef
- Gouvernorat de Mahdia
- Gouvernorat de la Manouba
- Gouvernorat de Médenine
- Gouvernorat de Monastir
- Gouvernorat de Nabeul
- Gouvernorat de Sfax
- Gouvernorat de Sidi Bouzid
- Gouvernorat de Siliana
- Gouvernorat de Sousse
- Gouvernorat de Tataouine
- Gouvernorat de Tozeur
- Gouvernorat de Tunis
- Gouvernorat de Zaghouan
[modifier] Références
- ↑ (fr) Estimation 2006 (Institut national de la statistique)
- ↑ Ce gouvernorat porte le nom de « Souk El Arba » jusqu'au 31 mai 1966.
- ↑ Ce gouvernorat porte à l'origine le nom de « Sbeïtla ».
- ↑ Ce gouvernorat porte le nom de « Cap Bon » du 25 septembre 1957 au 17 septembre 1964.
- ↑ Le chef-lieu est transféré à Grombalia du 25 septembre 1957 au 17 septembre 1964.
- ↑ Ce gouvernorat porte à l'origine le nom de « Tunis et Banlieue » jusqu'au 27 mai 1968.
- ↑ Ce gouvernorat porte à l'origine le nom de « Tunis Sud ».
- ↑ (fr) [pdf] Décret du 21 juin 1956 portant organisation administrative du royaume, Journal officiel tunisien, 22 juin 1956
- ↑ (fr) [pdf] Décret du 24 mars 1989 portant délégation de certains pouvoirs des membres du gouvernement aux gouverneurs, Journal officiel de la République tunisienne, 24 mars 1989
- ↑ (fr) [pdf] Décret du 22 mai 1992 portant création d'une division des comités de quartiers au sein de l'administration de chaque gouvernorat, Journal officiel de la République tunisienne, 22 mai 1992
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- (fr) Informations sur les gouvernorats (Portail de l'industrie tunisienne)
- (fr) [pdf] Développements sur l'administration territoriale
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