Goudji

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Goudji, né en Géorgie le 6 juillet 1941, est un sculpteur et orfèvre français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né en Géorgie, il passe sa jeunesse à Batoumi auprès de son père, médecin-chef des hôpitaux, de sa mère professeur de sciences naturelles et de son frère, son aîné de deux ans.

Il étudie à l’Ecole des Beaux-Arts de Tbilissi de 1958 à 1962 en section sculpture, il quitte la Géorgie en 1962 et gagne Moscou où il entame une carrière de sculpteur en rêvant de devenir orfèvre. En 1969, il épouse Katherine Barsacq, fille d'André Barsacq, qui travaille à l'Ambassade de France à Moscou, s’établit en France en janvier 1974 après cinq années de démarches et l'intervention personnelle du Président Georges Pompidou. Il obtient la naturalisation française en 1978.

Dès son arrivée à Paris, il réalise son rêve et crée enfin des bijoux et des objets décoratifs en métaux précieux pour des galeries d'art. De culture byzantine, après son installation à Paris, il saisit l’universalité du catholicisme et se passionne pour l’art paléochrétien, l'art roman et l'art gothique. Homme de multiples cultures, dès 1986, il exerce une grande activité dans le domaine de l'art contemporain et de l'art liturgique.

Son parcours est marqué par des rencontres avec des personnalités aussi diverses, en URSS, que Vladimir Vissotski et Serguei Paradjanov, ou, plus tard, François Mathey, François Mitterrand, Edmond Jabès, Balthus, Gao Xingjian ou encore Jean-Paul II.

[modifier] Œuvre

Son art est novateur sur tous les plans : orfèvre, il conjugue la technique de la dinanderie avec l’incrustation de pierres dures dans le métal, innovation qu’il a élaborée seul. Mais Goudji est orfèvre avant tout : il ne travaiIle que les métaux précieux. Il crée pour commencer des bijoux, fibules et torques. Les collectionneurs les nomment des "Goudji". Ils dessinent un trait d'union idéal entre les civilisations disparues, chères à Goudji, et la création la plus contemporaine. Par la suite, Goudji créé des objets imaginaires, de plus en plus importants : canthares, aquamaniles, rhytons, pyxides, personnages mythiques, animaux fabuleux, cervidés, zébus, nés de ses rêves, qu'il réalise toujours de ses propres mains, car, pour Goudji, l'objet, en son essence, est unique, et destiné à le rester. Il élabore une technique de repoussé à la main et au marteau, à partir d'une mince feuille de métal, qui interdit toute reproduction à l'identique.

Très vite reconnu, il est sollicité en 1976 pour créer et réaliser l’épée d’académicien de Félicien Marceau. Depuis lors, Goudji a réalisé un grand nombre de bijoux et plusieurs centaines d’objets en or, argent et pierres dures, ainsi que quatorze épées d’académicien dont celles d’Hélène Carrère d'Encausse, Raymond Barre ou Maurice Allais. Ses oeuvres sont l'objet de grandes expositions personnelles dans des galeries d'art ou des musées en France et à l'étranger. Elles sont notamment offertes par les Présidents de la République François Mitterrand, Jacques Chirac ou encore Nicolas Sarkozy aux Chefs d'Etats étrangers.

La plupart des pièces civiles sont conservées dans des collections privées. Plusieurs musées en possèdent : Musée des Arts décoratifs de Paris, Musée Mandet de Riom, Musée Dobrée de Nantes, Musée des Arts décoratifs de Lyon, Musée du Château de Blois en France, Kunsthaus Dr Hartl à Freising en Bavière ou encore Musées du Vatican à Rome.

[modifier] Oeuvre liturgique

En 1985, il crée une cuve baptismale et un chandelier pascal pour l’exposition du Comité National d’Art Sacré, à l’abbaye de l’Epau ; ce choix est significatif et éclaire toute son œuvre liturgique. Cette œuvre déposée en 1986 à la Cathédrale Notre-Dame de Paris est en lien avec le baptême et Pâques, l’eau et la lumière. C’est pour lui le signe d’une re-naissance, peut-être une troisième vie, après l’Union soviétique et l’arrivée à Paris, consacrée à la plénitude de son art qu’il conçoit comme « des objets de beauté, à la gloire de Dieu».

Il réussit à renouveler le matériel liturgique tout en l’inscrivant dans la tradition. De l’objet, Goudji passe naturellement au sanctuaire, rejoignant la préoccupation des grands architectes qui désirent que tout soit en harmonie, le mobilier et l’immobilier. Chaque pièce exprime une pensée théologique par les matériaux, les pierres, les couleurs et le bestiaire revisité par l’orient caucasien. Les gemmes enchâssées qui sont une des composantes majeures de l’œuvre rappellent les douze pierres, citées par l’Apocalypse comme fondement de la Jérusalem céleste.

Entre 1992 et 1996, il conçoit vingt cinq pièces, dont le Maître-Autel, pour la Cathédrale Notre-Dame de Chartres, toutes inscrites à l’Inventaire du Patrimoine. En 2008, il crée vingt-cinq nouvelles oeuvres (vases sacrés, chandeliers, ciboire), qui font de la collection chartraine l'une des plus importantes collections d'oeuvres liturgiques de Goudji en France.

Il réaménage plusieurs sanctuaires de cathédrales, abbayes et églises : cathédrale de Luçon (1995) ; l'Abbatiale de Saint Philibert de Tournus (1999) la grande Trappe de Soligny (2000), Saint-Pierre de Champagne sur Rhône (2000) ; la cathédrale de Cambrai (2003), l'Abbatiale N-D de Belleville en Beaujolais (2004) ; Fribourg Suisse (2004) ; la Basilique Sainte-Clotilde (2007) à Paris. Il crée des cuves baptismales : Notre-Dame de Paris (1986), Saint-Jean de Montmartre (2007), Saint-Pierre de Champagne, de grands ostensoirs de procession : Lourdes, Le Puy en Velay, des crosses d’abbé et d’évêque : abbé de Saint-Maurice de Clervaux (1994), abbé de Triors (1996), abbé de Champagne sur Rhône (2000), Mgr Jean-Louis Bruguès (Rome), Mgr Hervé Giraud (Soissons), des reliquaires : Abbaye de Sept-Fons (1998), Saint Philibert de Tournus, Cathédrale de Cahors (2002), des couronnes de lumière : Saint Philibert de Tournus (2002), la collégiale Saint-Liphard de Meung-sur-Loire (2004), des colombes eucharistiques : Chartres, Blois, Vendôme, des calices : chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp.

En 1999, il réalise le reliquaire du Padre Pio, offert au pape Jean-Paul II, à sa demande, à l'occasion de la béatification de Padre Pio, par les Frères Mineurs Capucins. Puis, à la demande de Mgr Piero Marini, Maître des Célébrations Pontificales, le marteau d'ouverture de la Porte Sainte et le rational, que porte le pape sur son pluvial, créé par l'atelier Xreggio de Trévise, pour l’ouverture de la porte sainte de Saint-Pierre de Rome par le pape Jean-Paul II.

En 2004, les Frères Mineurs Capucins font encore appel à Goudji pour les vases sacrés, la croix de procession, l'ostensoir, la lanterne, l'encensoir et sa navette à encens, ainsi que la couverture d'évangéliaire. En 2008, Goudji créé et réalise la châsse de cristal de Padre Pio pour la translation du saint le 24 avril 2008 à San Giovanni Rotondo dans les Pouilles en Italie.

[modifier] Bibliographie

  • Marc Hérissé, « Goudji », Paris, 1993,
  • Stéphane Barsacq, Bernard Berthod,« Goudji », Paris, 2002.
  • Daniel Rondeau, Jacques Santrot, « Goudji, le magicien d’or », Paris, 2007

[modifier] Lien externe

  • Site officiel de Goudji [1]
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