Gollion

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Gollion est une commune suisse du canton de Vaud, située dans le district de Morges.

Vue de Gollion
Vue de Gollion


Sommaire

[modifier] Héraldique

De sinople ornées de trois besants facés de sinople et d'argent.

Les armoiries communales adoptées en 1923 représentent les prairies de Gollion et les trois rivières limitrophes de la commune : la Venoge à l'est, qui marque la frontière avec Vufflens-la-Ville et Penthalaz. La Senoge au sud, forme la frontière avec Aclens et l'Ouffemaz au nord délimite celle avec Cossonay.

[modifier] Histoire

Certains vestiges marquent le passage des Helvètes, des Romains et des Burgondes. Les Forêts de Brichy et du Châtelard laissent encore apparaître les traces de l'Histoire. Trois sites-refuges (ou oppidum) dont l'un est peut-être d'origine helvète, ont été occupé aux époques romaines et burgondes. La motte de Brichy fut sans doute l'emplacement d'une tour de signal au Moyen Âge et c'est en retournant la terre près du ruisseau de l'Ouffemaz, que l'on peut y découvrir des tuiles romaines et les fondations d'une villa gallo-romaine qui se trouvait au lieu-dit Le Muret.

La première mention de Gollion apparaît dans les registres de 1228 sous le nom de Gollun qui deviendra en 1235 Gollon puis finalement Goillon en 1453. Ce nom provient du mot latin gotha signifiant gouille (flaque en vaudois) ou mare, du fait que Gollion est construit sur un sol particulièrement marécageux.

Il faut attendre la fin de la Réforme, pour que Gollion se décide enfin à remettre son église au milieu du village. Le temple actuel, construit en 1749, remplace l'ancienne église catholique dédiée à saint Christophe qui se trouvait à l'emplacement du cimetière actuel. En 1870, l'église de Gollion accueillit une centaine de soldats du Général Bourbaki afin de recevoir les soins dont ils avaient grandement besoin.

[modifier] La Légende du Moulin d'amour

Le Moulin d'amour, lieu-dit au bord de la Venoge, est attesté en 1487. Il tire son nom d'une légende médiévale du XIIe siècle :

Le fils du chevalier de Crausaz rencontra la fille du meunier qu'il trouva fort à son goût. Il en tomba éperdument amoureux et l'épousa en secret. C'est en rentrant des Croisades que le père du jeune-homme appris le mariage de son fils et lui somma de choisir entre son amour et son titre. Le jeune-homme n'eut aucune peine à choisir et parti vivre avec sa mie dans le moulin du meunier, qui pris le nom de Moulin d'amour.

[modifier] La Sorcellerie

Durant les dernières décennies du XVIe siècle et plus particulièrement au début du XVIIe siècle la communauté a été un terreau fertile en sorciers et en sorcières. Il faut dire qu'à cette époque, le Pays de Vaud était le champion européen des procès de sorcellerie, juste derrière l'Allemagne. Dans cette hécatombe Gollion a payé un lourd tribut. De 1615 à 1631, le village est la proie d'assauts diaboliques répétés, perpétrés non pas par des étrangers ou des marginaux, mais par ses propres habitants. Ces individus hommes et femmes, sont dénoncés par leurs proches et leurs voisins, puis incarcérés dans les prisons du château de L'Isle pour y être torturés jusqu'à ce qu'ils avouent leur rencontre avec le diable, leur fréquentation des sectes diaboliques, le nom de leurs complices et les maléfices commis contre gens et bêtes. Finalement, c'est au terme d'une procédure judiciaire redoutable qu'ils sont livrés aux flammes du bûcher de Cossonay. Les frustrations et la jalousie sont évidemment à l'origine de cette vague de procès. Accuser son voisin de sorcellerie était l'assurance de ne plus jamais le revoir. Pas moins de 27 procès auront mis en danger 38 personnes dont seulement 4 à l'extérieur du village. Cette frénésie diabolique aura conduit au bûcher 25 des 200 habitant du village en l'espace de seize ans. Il faudra attendre 1670, pour que le souverain bernois en place, décide de ne plus punir les ensorceleurs de mort.


Source : Fabienne Taric Zumsteg, Les sorciers à l'assaut du village, Gollion (1615-1631) Editions du Zèbre, Lausanne, 2000.

[modifier] Références

  1. [xls] Population résidante moyenne selon les communes, 2007, Office fédéral de la statistique. Consulté le 1er mars 2008