Gleichschaltung

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La Gleichschaltung est le processus par lequel les nazis ont rapidement établi en Allemagne un système totalitaire et une coordination étroite entre tous les aspects de l’État et de la société suite à l’arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir le 30 janvier 1933. Le terme, emprunté au vocabulaire technique, signifie littéralement « synchronisation », et était employé par euphémisme par les nazis eux-mêmes.

Le désir de contrôle total du parti nazi exigeait l'élimination de toute autre influence. La période de 1933 à 1937 a été caractérisée par l'élimination systématique de toutes les organisations non nazies, comme les syndicats et les partis politiques. Le régime a aussi combattu l'influence de l'Église, par exemple en instaurant le ministère du Reich aux Affaires ecclésiastiques sous le contrôle de Hanns Kerrl. Les organisations que le parti ne pouvait éliminer, comme les écoles, ont été placées sous son contrôle direct.

Sommaire

[modifier] Mesures spécifiques

Gleichschaltung peut se référer plus spécifiquement aux mesures légales prises par le gouvernement durant les premiers mois après qu'Adolf Hitler fut devenu chancelier d'Allemagne. Dans ce sens, le terme était utilisé par les nazis eux-mêmes.

  • Le 3 mars 1933, les élections générales du Reichstag eurent lieu dans cette atmosphère et donnèrent une faible majorité pour le gouvernement de coalition d'Hitler, et pas de majorité pour son propre parti, le NSDAP.
  • Quand le nouveau Reichstag convoqué le 23 mars 1933 (la délégation communiste n'est pas incluse, puisque ce parti était déjà banni) vota la loi des pleins pouvoirs (Ermächtigungsgesetz), transférant tous les pouvoirs législatifs au gouvernement nazi et supprimant la séparation des pouvoirs. Peu après, le gouvernement bannit le Parti social-démocrate (SPD) qui avait voté contre la loi, pendant que les autres partis ont choisi de se dissoudre d'eux même pour éviter les arrestations et les camps de concentration.
  • La première loi de la Gleichschaltung (erstes Gleichschaltungsgesetz) (31 mars 1933) donnait au gouvernement des Länder le même pouvoir législatif que le Gouvernement du Reich avait reçu au travers de la loi des pleins pouvoirs.
  • Une seconde loi de la Gleichschaltung (zweites Gleichschaltungsgesetz) (7 avril 1933) déployait un Reichsstatthalter (proconsul) dans chaque État, excepté en Prusse, qui était déjà sous contrôle nazi depuis le Preußenschlag du 20 juillet 1932. Ces officiers étaient supposés agir comme un président dans chaque État, désignés par les gouvernements. Pour la Prusse plus vaste État de l'Allemagne, Hitler se réserva les droits pour lui-même.
  • La Confédération générale des syndicats allemands (Allgemeiner Deutscher Gewerkschaftsbund, ADGB) fut dissoute le 2 mai 1933, le lendemain de la fête du Travail, quand les unités SA et du NSBO (Nationalsozialistische Betriebszellenorganisation) occupèrent les unions syndicalistes ; les chefs du ADGB furent emprisonnés. De nombreuses associations furent forcées de fusionner avec le Deutsche Arbeitsfront (DAF), substitut nazi de l'AGBD, les mois suivants.
  • La loi contre la formation de partis politiques (Gesetz gegen die Neubildung von Parteien) du 14 juillet 1933 empêcha toute création d'un nouveau parti politique.
  • La loi de reconstruction du Reich (Gesetz über den Neuaufbau des Reiches) du 30 juin 1934 abandonnait le fédéralisme. Au lieu de cela, les établissements politiques des Länder ont été pratiquement entièrement supprimés, transférant tous les pouvoirs au gouvernement central. En conséquence, une autre loi datant du 14 février 1934 dissout le Reichsrat, la représentation des Länder au niveau fédéral.

[modifier] Législation

[modifier] Articles connexes

[modifier] Sources

  • Karl Kroeschell, Deutsche Rechtsgeschichte 3 (seit 1650), 2e édition, 1989, ISBN 3531221396
  • Karl Kroeschell, Rechtsgeschichte Deutschlands im 20. Jahrhundert, 1992, ISBN 3-8252-1681-0
  • Lebendiges Musée en ligne : Die Errichtung des Einparteienstaats, 1933, *[1]