Ginés Parra

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Ginés Parra (1896-1960) est un peintre espagnol de l'École de Paris.

Sommaire

[modifier] Biographie

Ginés Parra (José Antonio Ramon Parra Menchón) naît à Zurgena (Almeria) le 24 janvier 1896, En 1901 sa famille émigre en Algérie où il passe son enfance et son adolescence, son père travaillant comme mineur. Il commence alors à dessiner et modeler des sculptures. Après avoir lui-même travaillé très jeune dans les mines de Tlemcen, il part en 1910 en Argentine, où il se fait maçon, avec son frère Ginès qui y meurt et dont il adopte alors le prénom. Il se rend ensuite à Los Angeles, travaille dans les mines de cuivre de l'Arizona, et en 1917 reçoit à New York en 1917 sa première formation artistique à la «Student´s League», tandis qu'il travaille la nuit dans le métro.

En 1920 Ginés Parra passe par Zurgena, vient à Paris et s'installe d'abord à Aubervilliers, exerçant jour et nuit les tâches les plus modestes, gardien de magasin jusqu'en 1921 pour la Société parisienne des Sciures ou, par la suite, lavant les voitures dans un garage, pour survivre et continuer à peindre. Il fréquente l'École des Beaux-Arts, où ses professeurs sont Lucien Simon et Louis Roger, vivant dans un petit studio de Montparnasse. Demeurant rue de Texel, il expose dès 1922 au Salon d'automne puis dans d'autres salons, notamment le Salon des Indépendants. En 1927 il se lie avec le sculpteur Julio González et Picasso. Vivant alors, rue Vercingétorix, dans une certaine aisance il acquiert un dessin de Degas, une aquarelle de Picasso et un tableau de Modigliani, qu'il sera obligé, dans des conditions plus difficiles, de vendre vingt ans plus tard.

La guerre civile surprend Parra alors qu'il est de passage à Madrid et il s'engage dans l'armée républicaine. Ayant peut-être participé à la bataille de l'Èbre, fait prisonnier en 1938, il parvient à regagner Paris. Il expose alors avec les peintres et sculpeurs de l'école espagnole de Paris, Picasso, qui acquiert plusieurs de ses œuvres, Dominguez, Bores, Clavé, Xavier Oriach, Pelayo, Tàpies, Lobo, Parra, Palazuelo, notamment en 1946 à Prague et en 1947 à Bruxelles. En 1949 il fait connaître Alba-la-Romaine, en Ardèche, où il restaure une vieille maison, à son ami le peintre chilien Eudaldo qui s'y installe et y invite Jean Le Moal, tandis qu'il se déplace lui-même quelques kilomètres plus loin à Saint-Thomé.

Ginés Parra retourne durant les années 1950 en Amérique du Sud, réalisant des expositions à Buenos Aires (1950 et 1954), Sao Paulo en mars 1950, Montevideo, Lima (juin 1950, le catalogue contenant un poème de Rafael Alberti sur sa peinture[1], et 1953), Mexico et La Havane (1952), au Guatémala (février 1953). En 1952 une œuvre de Parra est reproduite dans la revue Soleil (n° 7-8), dirigée à Alger par le poète Jean Sénac.

Ginés Parra rentre à Paris en 1959, expose avec Picasso, qui l'aide amicalement et matériellement alors qu'il est atteint par le cancer. Il meurt le 19 avril 1960 et est enterré à Saint-Thomé. La même année le Salon des Indépendants organise une rétrospective de son œuvre, une autre est présentée à Madrid en 1974.

Des œuvres de Parra sont conservées dans les musées d' Almeria, Boston (Léda et le cygne), Brno, La Havane, Prague, Sao Paulo, Valladolid.

[modifier] Notes et références

  1. Rafael Alberti, Ginés Parra, indice para un poema:
    Tierno pincel austero,/asceta/en el paisaje minero./Pelado/planeta blindado./Plancha de acero.
    Arquitectura,/ingenieria,/humana temperatura/artillera/finura.
    Grandeza mineral./Melancolía,/umbría,/bloque, piedra de El Escorial.
    Vertiginosa,/violenta,/cruenta,/desgarrada rosa.
    Inmóvil movimiento/hondo/mondo/sólido viento.
    Pensativa,/decisiva,/pura,/esquivada y esquiva,/dulce, dura.
    (poème reproduit dans Raul Chavarri, Ginés Parra, Panorama de la pintura contemporeana n° 9, Iberico Europea de Ediciones, Madrid, 1974)

[modifier] Bibliographie sélective

 : source utilisée pour la rédaction de cet article

  • Raul Chavarri, Ginés Parra [en espagnol], Panorama de la pintura contemporeana n° 9, Iberico Europea de Ediciones, Madrid, 1974.
  • Raul Chavarri, Ginés Parra, el maestro reencontrado [en espagnol], dans « Gazeta del arte », n° 20, 15 avril 1974, p. 16-19.
  • A. M. Campoy, Vida (1896-1960) y obra de Ginés Parra [en espagnol], dans « ABC », Madrid, 9 mars 1974, p. 55 et 56.
  • Gérard Xuriguera, Ginés Parra , Servicio de Publicaciones del Ministerio de Educación y Ciencia, Madrid, 1976.
  • Daniel Lenoir, Mémoire des arts en Bas-Vivarais, Château de Vogüé, Vogüé, 2001 (36 p.).
  • Ginés Parra, El espíritu de la materia, 1896-1960, Fundación Unicaja y Centro de Arte Museo de Almería, 2007.
  • Alba la Romaine « Cité des arts », Les artistes des années 50, Journées européennes du patrimoine, Alba la Romaine, 2007.

[modifier] Lien interne

[modifier] Lien externe

  • [1] Dossier sur Ginés Parra (en espagnol)