George Foreman

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Foreman.
George Foreman

Fiche d’identité
Nom complet George Foreman
Nationalité États-Unis États-Unis
Date de naissance 10 janvier 1949
Lieu de naissance Marshall, Texas
Catégorie poids lourds
Palmarès
Combats 81
Victoires 76
Victoires par KO 68
Défaites 5

George Foreman est un boxeur américain né le 10 janvier 1949 à Marshall, Texas (États-Unis). Boxant dans la catégorie poids lourds, il a notamment été champion olympique en 1968 et champion du monde professionnel WBA et WBC de 1973 à 1974, avant de perdre son titre contre Mohamed Ali lors d'un combat mythique à Kinshasa (Zaïre), puis IBF et WBA de 1994 à 1995.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Débuts prometteurs

Foreman a une enfance difficile dans le ghetto de Houston au Texas quand il découvre la boxe. Après une courte mais bonne carrière amateur (22 victoires et 3 défaites), il représente les États-Unis aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968 où il gagne la médaille d'or dans la catégorie des lourds. Juste après sa victoire, il reste sur le ring et brandit un petit drapeau américain. Quelques semaines après le trouble médiatique des sprinteurs Smith et Carlos qui, médaillé d'or et de bronze, brandissaient leur poing en l'air sur le podium la tête basse en signe de protestation contre la ségrégation aux USA, le geste de Foreman est mal interprété. Le boxeur recevra de nombreuses critiques.

Il débute sa carrière professionnelle l'année suivante. Entrainé par Dick Sadler et l'ancien champion des mi-lourds Archie Moore, Foreman se fait vite une réputation. Ce colosse au physique puissant possède un style assez simple qui s'appuie avant tout sur sa force de frappe phénoménale. Sa garde de bras en avant semble peu correcte mais reste très efficace (Mohamed Ali l'a comparé à une momie). Ses crochets et ses uppercuts ont réalisé certains des plus spectaculaires KO des années 1970, mais Foreman n'hésite pas non plus à utiliser son jab. Moins au point que ceux des autres champions, il lui permet néanmoins d'occasionner de lourds dégâts. Foreman se distingue également par sa capacité à encaisser les coups (il n'a été mis KO qu'une seule fois) et surtout par son endurance, au départ son principal point faible qu'il tournera habilement comme l'un de ses plus sérieux avantages.

En 1969, il accomplit 13 combats: seul 2 adversaires parviennent jusqu'à la limite, les autres sont tous KO avant le 5e round. George combat surtout à New York et à Houston, son fief. En 1970, il continue sa progression par 12 victoires dont 11 KO. Il affronte une première fois Gregorio Peralta qui sera le seul à tenir la distance contre lui cette année là. Foreman bat aussi George Chuvalo en 3 rounds, pourtant réputé pour son menton et alors qu'il avait résisté 15 rounds face à Ali. En 1971, il gagne encore 7 combats, tous par KO, puis il bat une seconde fois Gregorio Peralta en Californie. Il fait ensuite une tournée à travers le Texas dont il est devenu le meilleur boxeur. À la fin de l'année 1971, il est désigné challenger n°1 pour le titre mondial par les instances de la boxe. Il lui faudra pourtant patienter un an avant de rencontrer le champion du monde. En attendant ce combat, il affronte 5 adversaires en 1972 qu'il bat tous en 2 rounds: personne ne résiste alors à sa force de frappe extraordinaire.

[modifier] Foreman-Frazier

Le 22 janvier 1973 à Kingston en Jamaïque, il se retrouve face au champion du monde invaincu Joe Frazier encore auréolé de sa fameuse victoire contre Mohamed Ali en 1971. Foreman craint son adversaire et dès les premiers instants, il comprend que le célèbre crochet gauche du champion peut le vaincre à tout moment. Foreman fait alors tout pour mettre son adversaire KO le plus rapidement possible et pour le tenir à distance. Il le pousse avec ses deux bras, et grâce à son allonge supérieure, de nombreux crochets atteignent leur cible. Il envoie ainsi "Smoking Joe" au sol à trois reprises. Frazier est sauvé par le gong et peut récupérer. Il reprend le combat imperturbable mais Foreman lui assène de nouveaux uppercuts dévastateurs. L'un d'entre eux l'envoie à nouveau au sol. Il se relève difficilement en titubant et tournant le dos au challenger qui d'un coup derrière la tête le renvoie une cinquième fois au tapis. Frazier ne veut pas renoncer mais un crochet du droit l'achève une sixième fois en le faisant retomber. Joe Frazier, la bouche en sang, se redresse mais l'arbitre met fin au combat. Il s'agit de la plus grande victoire de Foreman.

[modifier] Foreman-Norton

Le nouveau champion remet son titre en jeu le 1er septembre 1973 à Tokyo contre le médiocre José Roman qu'il bat facilement l'envoyant lui aussi à 3 reprises au sol dès le 1er round, mais Roman contrairement à Frazier ne se relève pas. Ce championnat du monde est le plus rapide de l'histoire des lourds.

Le 25 mars 1974 à Caracas au Venezuela, Foreman affronte un adversaire plus sérieux: Ken Norton, le challenger n°1. Le premier round est peu actif et Norton, très prudent, tourne autour de Foreman sans prendre de risque. Au round suivant, le combat prend une autre tournure. Norton subit les enchaînements dévastateurs du champion qui a compris qu'en laissant durer le combat, il risquait de se faire battre à l'usure. Norton tombe à la renverse dans les cordes et l'arbitre le compte. Il se relève et recule. Foreman le poursuit pour le renvoyer contre les cordes et les genoux au sol. L'arbitre est surpris et commet l'erreur de ne pas compter Norton. Foreman l'achève d'un magnifique uppercut, le challenger se relève avec difficulté mais son entraîneur jette l'éponge. Avec ce combat, Foreman atteint son apogée. Comme Joe Louis ou Rocky Marciano, il aurait pu avoir un règne long jalonné de nombreuses victoires, mais Mohamed Ali croisa sa route.

[modifier] Foreman-Ali

Le nouveau promoteur Don King organise un championnat du monde entre Foreman et Ali à Kinshasa au Zaïre. Le Rumble in the jungle est le premier championnat du monde à être organisé en Afrique. Mobutu Sese Seko, le dictateur du pays, offre 5 millions de dollars aux deux adversaires. Ali, qui contrairement à Foreman a toujours soutenu la cause des noirs, devient vite le favori de la population zaïroise. Foreman, considéré comme une brute et plus distant avec les médias (tout le contraire de son adversaire), souffre de son manque de popularité et d'être relégué dans le rôle du « méchant » alors qu'il détient le titre.

Ali doit normalement perdre: ses deux seuls défaites, il les doit à Frazier et à Norton (l'un l'a envoyé au sol, l'autre lui a cassé la mâchoire) et s'il a réussi à prendre sa revanche, ce fut aux points et avec difficulté dans les deux cas. Quand on voit ce qui est advenu à Frazier et Norton après leur rencontre contre Foreman, la presse ne se fait pas d'illusion sur les chances d'Ali qui semble sur le déclin, moins rapide qu'avant, gagnant moins par KO qu'autrefois. A 32 ans, certains journalistes imaginent déjà que ce combat sera son dernier contre le jeune champion de 25 ans.

Conscient de la situation, Ali étudie le style de Foreman et ses victoires précédentes. Il comprend que pour battre ce colosse, il ne faut pas l'attaquer d'entrée de jeu avec agressivité sous peine de finir KO mais de l'obliger à boxer plus de 5 rounds pour le fatiguer. Foreman n'a en effet pas l'habitude puisqu'il a quasiment assommé tous ses adversaires dans la première moitié du combat. Ali pour sa part est habitué aux combats qui durent 12 ou 15 rounds. Alors qu'il entraîne son endurance en parcourant Kinshasa en footing sous les acclamations du public, Foreman s'entraîne simplement à frapper au sac, persuadé qu'il viendra à bout facilement de l'ex-champion vieillissant. Ali lance une véritable opération de désinformation aux médias en racontant à qui veut l'entendre qu'il va « danser » sur le ring comme jamais et battre Foreman par sa vitesse et sa mobilité exceptionnelles. Très peu de gens remarquent qu'il se laisse enfermer dans les cordes et frapper durement par ses sparrings partners pour s'entraîner à la douleur.

Le 30 octobre 1974, dans un stade rempli par 100 000 africains, Ali ne résiste pas aux crochets du champion. Coincé dans les cordes, il prend soin de ne pas baisser sa garde et encaisse. Au troisième round, il est encore debout. Sa tactique apparait alors: laisser Foreman se fatiguer. Si celui-ci matraque avec puissance, la plupart de ses coups finissent dans les bras et les gants d'Ali au lieu d'atteindre son torse et son visage. En revanche, les contres de ce dernier font souvent mouches et il en rajoute dans les provocations pour énerver George: "Allez, Georges, montres moi qèqu'chose. Tu m'as rien montré, là!". Au quatrième round, Foreman se déchaîne mais sans aucun résultat: "Tu m'déçois, George!". Au cinquième round, Ali prend l'avantage et continue à chambrer Foreman: "C'est tout c'que t'as, George?". Dans la dernière minute, il prend pourtant tous les coups sans répliquer mais dans les 30 dernières secondes, il réalise un spectaculaire enchaînement tout en esquivant Foreman. A partir de cet instant, George est dominé et continue à se fatiguer bêtement. Toujours dangereux, il réussit néanmoins quelques bons coups mais Ali parvient à l'envoyer au sol au huitième round pour la première fois de sa carrière. Épuisé, George se relève une seconde trop tard. Ali met ainsi fin à son bref mais puissant règne de deux ans.

Jusqu'ici invaincu avec 40 victoires, Foreman a subi sa plus grande défaite. Il ne sera plus jamais mis KO. Ironiquement, c'est là son combat le plus connu du public. Frustré des moqueries d'Ali, il n'accepte pas sa défaite et accuse son adversaire d'avoir fait détendre les cordes du ring et de l'avoir empoisonné. Plus tard, il reconnaîtra qu'il lui était supérieur. Déprimant, Foreman ne fait pas un seul combat en 1975 et se consacre à quelques exhibitions.

[modifier] Foreman-Lyle

En 1976, il fait son retour contre Ron Lyle à Las Vegas. Lyle est comme l'ex-champion un boxeur très musclé et puissant. Ce combat est avant tout un défi physique entre les deux détenteurs de la plus importante force de frappe des années 1970. Foreman n'a plus boxé depuis un an et cherche par cette victoire une chance de rencontrer Ali à nouveau. Ron Lyle semble s'adapter mieux que lui à l'adversaire. Lors de sa rencontre contre Ali l'année précédente, le champion avait utilisé la même tactique que contre Foreman mais Lyle n'était pas tombé dans le piège, obligeant Ali à boxer au centre. Il perdit certes le combat mais après avoir mis son illustre adversaire en difficulté. Dès le premier round, le ton est donné. Les deux boxeurs frappent en puissance. La violence est telle qu'après trois rounds ils apparaissent épuisés. Au quatrième round, Lyle envoie Foreman au tapis. Celui-ci l'envoie au sol à son tour sous les acclamations d'un public en délire. A la fin du round, Foreman retourne au sol, à genoux, le visage par terre (où il laisse une trace de sang). Le combat semble bien fini mais il trouve finalement cet instinct de conservation qui lui a manqué en Afrique et se relève. Au cinquième round, Foreman frappe sans arrêt sans se protéger et abat définitivement Lyle. ce combat sera élu combat de l'année 1976 par Ring Magazine.

[modifier] Fin de carrière et come back

Foreman continue sa carrière en espérant reprendre son titre mais il n'aura pas cette chance. Ali qui vieillit plutôt mal sur le ring refuse de lui accorder une revanche. Il boxe encore trois adversaires au cours de l'année 1976, dont une revanche victorieuse contre Joe Frazier.

En 1977 il affronte le très doué Jimmy Young. Ce boxeur a perdu aux points contre Ali et Norton l'année précédente. Techniquement au point, il fera subir à Foreman la deuxième défaite de sa carrière. Foreman se retrouve au sol mais perd aux points. Au soir du combat, George a une vision de Jésus. Il prend alors sa retraite à 28 ans et devient prêtre.

Les journalistes qui le trouvent trop jeune pour se retirer des rings sont sévères avec lui, mais Foreman n'en démord pas et change de personnalité. Autrefois égoïste, il dépense sa fortune pour bâtir un centre d'aide aux jeunes en difficulté à Houston ainsi qu'une église. À cours d'argent, il fait son retour en 1987 à 38 ans, 10 ans après son départ. Pour quelques milliers de dollars, il affronte de mauvais boxeurs. Si ses réflexes et sa vitesse ont disparu, sa force est toujours là et son obésité ne lui causera pas de problème. Jusqu'en 1990, personne ne le prend au sérieux. Il boxe à travers toute l'Amérique est devient très populaire, le crâne rasé, souriant. Sous le nouveau surnom de "Big George", il obtient une réputation de « héros » alors qu'autrefois il était considéré comme un « méchant ». La notoriété de Foreman est telle qu'on pense lui opposer le champion du monde Mike Tyson à Pékin en 1989. La révolte étudiante de cette époque empêche le projet de se concrétiser.

Le 15 janvier 1990, Big George détruit Gerry Cooney en deux rounds comme du temps de son apogée. Cette victoire spectaculaire le remet au devant de la scène, son punch lui permettant de gagner contre n'importe qui sur un seul coup. Il demande à Don King d'affronter Mike Tyson qui vient de perdre son titre contre James Douglas mais le promoteur refuse.

Finalement il peut concrétiser son rêve contre Evander Holyfield le 19 avril 1991. Foreman perd aux points mais à 42 ans ressort grandi de ce combat et sa réputation d'encaisseur n'est plus à faire.

En 1992, il bat Alex Stewart dans un combat très violent. Foreman envoie Stewart au sol mais finit le combat avec le visage boursoufflé. En 1993, il tente de s'emparer du titre WBO contre Tommy Morrisson. Cette nouvelle défaite aux points semble indiquer définitivement la fin de sa carrière. Pourtant, Foreman s'accroche toujours car s'il cherche à redevenir champion, c'est avant tout pour exorciser le souvenir de sa défaite contre Ali (il a avoué en faire des cauchemars) et celui de sa carrière à demi-ratée. En 1994, il rencontre Michael Moorer à Las Vegas. Les chances sont minces pour Big George de battre le nouveau champion à près de 46 ans. Largement dominé et extrêmement lent, Foreman réussira au dixième round sur un seul coup (un simple direct) à mettre KO Moorer et à redevenir champion. Il est actuellement le plus vieux boxeur à avoir gagné un titre de champion. Presque 20 ans jour pour jour après son combat en Afrique, Foreman s'est enfin remis de sa défaite contre Ali.

Foreman perd ses titres IBF et WBA en refusant d'affronter certains challengers et continue à boxer. Trop lent, il ne fait plus un seul KO et subit la cinquième défaite de sa carrière en 1997 contre Shannon Briggs. Il se retire alors définitivement.

Foreman est l'un des 20 meilleurs boxeurs de l'histoire de la boxe et peut-être le neuvième en poids lourd. Deuxième meilleur boxeur des années 1970 derrière Mohamed Ali, médaille d'or olympique, double champion du monde, avec 81 combats, 76 victoires (68 KO) et 5 défaites (1KO), il est l'un des meilleurs puncheurs de l'histoire de ce sport et fait partie du club très fermé des champions qui ont accompli plus de 50 KO. Foreman est surtout célèbre pour son parcours singulier, son record surprenant de plus vieux champion et son come-back parfaitement réussi. Père d'une nombreuse famille, il est aussi devenu un chef d'entreprise prospère qui a vendu son très célèbre grill à travers le monde (il a aussi écrit quelques livres de cuisine).

Foreman est apparu aux côtés de Frazier, Ali, Norton et Holmes dans le documentaire Champions forever où il apparaît très modeste et parle avec plaisir d'anecdotes de ses combats.

En 2001, ses combats contre Ali et Frazier sont mis en scène par Michael Mann dans le film AliWill Smith incarne Ali et James Toney Frazier.

[modifier] Filmographie

[modifier] Liens externes