Gaston d'Illiers

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Jack, alias cob tondu (1928)
Jack, alias cob tondu (1928)

Gaston d'Illiers (Gaston Marie Joseph Patas d'Illiers) - 26 juin 1876 - 13 novembre 1932 - fut un sculpteur animalier spécialisé dans les chevaux. Ses statues de chevaux en bronze sont très réalistes.

[modifier] Biographie

Gaston d'Illiers a consacré toute sa vie à ses deux passions, le cheval et la sculpture. Depuis son enfance, il fut avant tout un homme de cheval. A l'adolescence, il découvrit le modelage à la cire et choisit de réaliser des statuettes de chevaux : il avait trouvé sa voie.
Il apprit le métier sous la direction du sculpteur catalan Obiols, du comte de Ruillé et du peintre Georges Busson. Il rencontra rapidement le succès et ses œuvres furent exposées au Salon des Artistes français de 1899 à 1930, ainsi qu'à d'autres salons spécialisés de l'époque, l'hippique et les animaliers.
Ses œuvres lui valurent une grande notoriété dans les milieux hippiques et artistiques en Orléanais, voire en France. Modeste, il ne rechercha pas la célébrité et ne se lança pas dans de grandes œuvres.

Comte d'Illiers, il mena la vie habituelle des gentilhommes provinciaux de son époque. Il épousa Madeleine de Montmarin et ils eurent cinq enfants. Il vécut toute sa vie dans le Loiret, à part de brefs séjours à Paris et quelques voyages en Europe. Il partageait sa vie entre Orléans, rue Chanzy, et Olivet, au château de La Fontaine puis au moulin Saint-Samson.
Chaque hiver, il chassait à courre en Sologne et en forêt d'Orléans, et certaines de ses œuvres sont inspirées par la chasse à courre : le piqueux, la curée, retour de chasse.
Il fit deux voyages en Algérie, en 1899 et 1910, qui lui inspirèrent plusieurs œuvres parmi les plus appréciées : jument arabe, fauconniers, fantasia.
Durant la guerre de 14-18, il monta au front et participa à l'offensive, mais une maladie l'obligea à revenir à Orléans en 1916, où il termina la guerre comme responsable des chevaux du dépôt et de leur dressage.
Il mourut en 1932 d'une fièvre contractée lors d'un trajet à cheval d'Orléans à Olivet. Il est enterré dans la chapelle familiale du cimetière d'Olivet.

Colibri (1925)
Colibri (1925)

[modifier] Œuvres

Les œuvres de Gaston d'Illiers sont appréciées par les amoureux des chevaux pour leur précision et leur fidélité à la nature.
Elles représentent tous les types de chevaux utilisés dans le centre de la France au début du XXème siècle : chevaux de selle, d'attelage, de trait. Diverses races[1] sont représentées : selle français, pur-sang arabe, boulonnais, pur-sang anglais, et les cobs anglais, courants à l'époque.
Quand ils sont présents, les personnages - cavalier, cocher, garçon d'écurie - jouent le rôle d'accompagnateur du cheval, qui reste le centre d'intérêt de l'œuvre.
Gaston d'Illiers a souvent fait le portrait de chevaux vivants, gagnants de concours hippiques (Idylle), chevaux appartenant à des connaissances ou qu'il avait montés lui-même (Violette, Jack, Colibri, Esmeralda).

Il n'existe pas de répertoire exhaustif des œuvres réalisées par Gaston d'Illiers. Dans sa vie, en l'espace d'une trentaine d'années, il en créa près de deux cents. Il s'agit de statues de petite taille (moins de 50cm dans les 3 dimensions).
L'original est d'abord sculpté en cire ou en plâtre, puis fondu pour créer sous le contrôle de l'artiste un moule en métal appelé chef modèle. Ce modèle est utilisé par un fondeur pour couler des reproductions en bronze. Les bronzes ainsi réalisés sont vendus, en général à des particuliers ou à des clubs hippiques (pour servir de prix). Le modèle de départ est conservé.

La fabrication des bronzes de Gaston d'Illiers se poursuit encore aujourd'hui avec une quarantaine de ces modèles.

[modifier] Notes et références