Gaspard-André Jauffret

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Gaspard-André Jauffret
Gaspard-André Jauffret

Gaspard-Jean-André-Joseph Jauffret (1759-1823) a été évêque de Metz et archevêque d’Aix en Provence. Il est né en Provence à La Roquebrussanne le 13 décembre 1759 du notaire André Jauffret, et de Catherine Grisolle. Ainé d'une famille nombreuse, il est le frère de l'écrivain Louis-François Jauffret, de Jean-Baptiste Jauffret, directeur de l'institution impériale de Saint-Pétersbourg, et de Joseph Jauffret qui a été maître des requêtes au conseil d'état.

Sommaire

[modifier] Sa formation

Gaspard-André Jauffret est mis en pension à 10 ans chez les Oratoriens de Toulon. Sous l'influence de sa mère, il entre au Grand Séminaire d'Aix-en-Provence puis le quitte pour passer sa licence en droit civil comme le lui conseille son père. Il retourne ensuite au Grand Séminaire d'Aix-en-Provence, où il obtient un doctorat en théologie et en droit canon. Au séminaire, il est le condisciple de Joseph Fesch, qui lui sera une relation précieuse tout au long de sa carrière.

Il débute sa carrière ecclésiastique comme chanoine à la collégiale Saint-Pancrace d'Aups grâce à l'appui de son oncle l'abbé Denans, prévôt de Barjols. Puis il se rend à paris avec son ami François Raynouard, où il fréquente les paroisses Saint-Roch et Saint-Sulpice puis assiste l'abbé Étienne Antoine Boulogne. Comme ce poste ne suffit pas à couvrir ses frais (il fait à cette époque venir à Paris ses quatre frères), il accepte de devenir le précepteur du fils de M. France de Vaugency, administrateur général des domaines du Roi.

[modifier] La Révolution

Gaspard-André Jauffret, opposé à la Constitution civile du clergé, publie avec succès, en 1790, De la religion à l'Assemblée Nationale : discours philosophiques et politiques. Il fonde en 1791 les Annales de la Religion et du Sentiment , journal où il s'exprime contre la constitution civile du clergé.

Après les évènement de la journée du 10 août 1792 il part avec ses frères pour Orléans puis la Provence ou il se cache jusqu'au 9-Thermidor. Un des premiers en France, il élève la voix en faveur de la liberté de culte. De retour à Paris à la fin de l'année 1795, il donne des conférences à Saint Roch et persuade l'abbé Etienne Antoine Boulogne et l'abbé Roch-Ambroise Cucurron Sicard de collaborer avec lui à un nouveau journal consacré à la défense des "vrais principes" : les Annales religieuses, politiques et littéraires. Après le coup d'état du 18 fructidor an V, désignés complice d'une conspiration royaliste, les rédacteurs sont condamnés à la déportation. C'est pendant cette retraite forcée qu'il écrit son traité Du culte public. Il taxe la religion naturelle de Robespierre "d'orgueil philosophique" et critique le calendrier de Favre d'Eglantine.

[modifier] Vicaire Général à Lyon puis à la Grande Aumônerie

Lors du concordat de 1801 il est dans un premier temps chargé d'aller administrer le diocèse de La Rochelle, sous la direction l'évêque de Lorry. Avant même son départ, il devient en 1802 vicaire général du cardinal Joseph Fesch de Lyon. Le cardinal Fesch nommé ambassadeur auprès du Saint-Siège, c'est lui qui qui est chargé de l'administration effective du diocèse. Le cardinal Fesch le nomme en 1804 Vicaire de la grande-aumonerie à Paris, membre du Conseil Supérieur pour les Missions et directeur de conscience de Madame Bonaparte (Maria Letizia Ramolino). A cette époque, il est également nommé chevalier de la Légion d'Honneur. En 1806, il est nommé chapelain de l'empereur Napoléon Ier et assiste au baptême de Charles-Louis Bonaparte, fils du prince Louis Bonaparte.

[modifier] Aumônier de l'Empereur et évêque de Metz

Le 15 juillet 1806, au cours d'une audience particulière, Napoléon Ier le choisit comme aumônier et le nomme évêque de Metz et baron de l'Empire suite au décès de Pierre-François Bienaymé. Il est sacré le 8 décembre 1806 par le cardinal Joseph Fesch et c'est la princesse Caroline qui lui fait présent de l'anneau pastoral.

A Metz, il réorganise les paroisses, rétablit le grand séminaire et en fonde trois petits. Il favorise la réinstallation des communautés religieuses.

Nettement rallié au régime impérial, il fait partie du petit nombre des évêques qui ont signé une pétition au Pape en faveur du mariage entre Napoléon Ier et l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche. En 1810 il fait partie de la délégation qui va au-devant de la nouvelle impératrice (dont il devient le confesseur) à Altheim.

[modifier] Archévêque nommé d'Aix

Le janvier 1811 il est nommé archevêque d’Aix en Provence par l'Empereur Napoléon Ier, comte de l'Empire et officier de la Légion d'honneur. L'abbé Claude-Ignace Laurent (1761-1819) est nommé évêque de Metz pour le remplacer. Ces nominations ne sont pas confirmée par le Saint Siège, alors en conflit avec l'empereur. Mgr Jauffret n'ose pas refuser sa nomination car le moment n'est pas favorable pour résister à l'Empereur qui vient de disgracier deux de ses amis, l'abbé d'Astros et le comte Joseph Marie Portalis. Il ne renonce pour autant pas à l'évêché de Metz. Retenu par ses fonctions d'aumônier impérial et par le vain concile de 1811, Mgr Jauffret ne vient dans son diocèse qu'en 1812 et s'incline devant les réserves de son clergé. Après son passage à Aix-en-Provence, il gagne Fontainebleau et rencontre tous les jours le souverain Pontife Pie VII, qui y est retenu prisonnier. Il est témoin du concordat de 1813. La veille de son départ, le 23 juin 1814, le pape l'admet à lui présenter ses hommages.

[modifier] Son retour à Metz

Sous la Restauration il écrit au pape pour le féliciter de son retour à Rome et renonce à l'administration du diocèse d'Aix. Pendant les cent jours, il apprend que Mgr Laurent, auquel il a repris l'évêché de Metz, veut faire revivre ses droits. Il vient alors à Paris et reconnaît le gouvernement des cent jours. A la seconde entrée de Louis XVIII, il reprend son évêché de Metz. Au moment du nouveau concordat, il est nommé par le roi pour faire partie de la commission chargée de répondre aux questions du pape.

A cette époque, on lui offre l'archevêché de Bourges, mais il refuse et préfère rester à Metz.

Il est mort chez son frère Joseph Jauffret lors d'un court déplacement à Paris, le 12 mai 1823. Sa dépouille a d'abord reposé, en vertu d'une décision du roi Charles X, dans le caveau des Dames Carmélites de la rue de Vaugirard, puis elle a été transférée à Metz dans le caveau des évêques.

[modifier] Ouvrages

  • De la Religion à l'Assemblée nationale, discours philosophique et politique, 1790 et 1791
  • Du Culte public, ou de la nécessité du culte public en généra!, et de l'excellence du culte catholique en particulier,1795
  • Les Consolations, ou recueil choisi de tout ce que la raison et la religion peuvent offrir de consolations aux malheureux, 1796,
  • Examen critique du Calendrier,1797,
  • L'Adorateur en esprit et en vérité, ou les exercices de la vie chrétienne réglée selon l'esprit de J.-C. et de son Église, 1800,
  • Des Services que les Femmes peuvent rendre à la Religion, 1800
  • Examen particulier de divers Sujets, à l'usage des Sœurs qui se consacrent à l'éducation gratuite ou aux fonctions de servantes des pauvre
  • Méditations sur les Souffrances de la Croix de Notre-Seigneur Jésus- Christ, suivies d'une instruction sur les indulgences, 1800
  • Mémoire pour servir à l'Histoire de la Religion et de la Philosophie, à la fin du dix-huitième siècle, 1803 ( anonyme)
  • De la Vraie Sagesse, pour servir de suite à l'imitation de Jésus- Christ
  • Opuscules rédigés en un nouvel ordre de livres et de chapitres, suivis des Consolations de la Vraie Sagesse dans les derniers moments d'une jeune mère chrétienne,1804 et 1812
  • Entretiens sur le Sacrement de Confirmation, 1809
  • Recueil choisi des Mandements de Mgr l'évêque de Metz, vers 1820
  • Lettres sur les Avantages de l'Amitié chrétienne

[modifier] Biographie