Gabber (musique)

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Le gabber ou gabba est un style de musique, dérivé de la techno hardcore. Ce nom désigne aussi les amateurs de ce style. La définition de ce style est assez variable :

[modifier] Les origines

Il y a controverse sur l'origine du mot gabber. Il pourrait dériver d'un mot yiddish qui signifie « ami » ou plus communément « pote » aux Pays-Bas mais Gabber est donc un mot hébreu qui signifie "frère". L'utilisation de ce mot pour désigner le style provient d'un videur d'une discothèque d'Amsterdam qui déclara à un jeune homme fan de hardcore : « T'es pas un ami de la maison, tu ne rentres pas ! ». Actuellement le mot gabber est un équivalent néerlandais du mot hooligan. Les premiers Gabbers viennent des Pays-Bas ou le Hardcore a vu le jour, c'était des bandes de copains qui s'appelaient "gabber" comme les black aux USA s'appellent "bro" (brother), ou les arabes s'appellent "khouya" (mon frère). Le milieu Gabber n'est pas politisé. Il n'est donc pas associé à un parti politique.

Apparu au début des années 1990, le gabber est à mi-chemin entre la hard dance et la techno hardcore et oscille entre 180 et 220 BPM, bien que certains titres dépassent les 1000 BPM. Ses caractéristiques principales proviennent de l'utilisation de la distorsion poussée à son maximum, mais aussi de nombreux effets de filtres. Plus tard, une variante plus lente (140-170 BPM) et donc avec des basses qui s'étendent en longueur va apparaître : c'est le new school gabber, surnommé newstyle. C'est à Rotterdam que ce style va particulièrement se développer notamment grâce à DJ Paul, DJ Rob, Buzz fuzz et DJ Waxweazle.

Les instruments utilisés sont assez divers, on trouve même l'orgue, à tuyaux ou électronique (Raveworld de Rotterdam Terror Corps, Do The fuck de The Stunned Guys, et bien d'autres) et l'accordéon (Braincracking de Neophyte). La ligne de basse est toujours très présente à volume assez élevé, souvent distordue.

Au niveau des percussions, les cymbales suivent généralement la basse. Souvent elle est accompagnée par les charley (de la même manière que pour la dance) ou le tom basse pour les morceaux les plus violents. Les claps sont utilisés pour faire la transition entre les différentes parties d'un morceau.

C'est ID&T qui va permettre de faire connaître le gabber, notamment en créant Dreamteam Records puis en commercialisant la série de compilations Thunderdome. C'est en Belgique et aux Pays-Bas que ce style va s'imposer, mais son succès est croissant un peu partout en Europe (Italie, Allemagne, Suisse, puis plus tard, Espagne).

Le gabber est aussi un style qui parfois peut prendre une vague allure de marche militaire : certains titres de Rotterdam Terror Corps (Rave World, We're gonna blow your mind) utilisant des sons syncopés et des triplets en sont la parfaite illustration.

En France, le Gabber a un public très restreint, limité au nord-est mais principalement dans la zone frontalière avec le Benelux et plus marginalement dans les zones proches de l'Espagne (notamment avec l'influence de la discothèque Pont Aeri orientée musique Makina), et plus récemment à Marseille (BEAST records notamment).

[modifier] Le mouvement gabber

Le mouvement gabber a pris une grande ampleur en Belgique et au Pays-Bas, comparable à l'essor du hip hop (comme celui-ci, le gabber est un style qui eut d'abord un grand succès dans les quartiers défavorisés) en France. Contrairement à ce dernier, le gabber s'est s'essouflé assez vite (vers 1998) mais il a eu un impact considérable sur la société néerlandaise.

Les politiciens néerlandais estiment que le mouvement hardcore est dangereux pour la jeunesse dès le début des années 1990 : selon eux, les gabbers incitent à la consommation de drogue et au racisme (ce qui est effectivement le fait d'une minorité). Une répression et une censure assez sévère s'ensuivent contre les gabbers, dont certains tendent alors à se politiser, notamment Masters of Hardcore. À l'inverse des Pays-Bas où un certain patriotisme, voire un nationalisme explicite, caractérisent le mouvement, la branche allemande est plutôt marquée par l'extrême-gauche.

C'est en effet cette minorité qui va donner une image très négative au mouvement hardcore, que l'on accuse de racisme, notamment avec le style vestimentaire proches des bonehead (crâne rasé, vêtements de la marque Lonsdale) qui se développe vers le milieu des années 1990, notamment auprès des plus jeunes, alors que le style vestimentaire typique des gabbers plus âgés (plus matures diront certains) intègre les vêtements de sports de la marque Australian et les Nike Air Max, bien que certains aient parfois un look punk. Les productions de la marque Amsterdamned sont également très appréciées des gabbers.

[modifier] Artistes majeurs


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