Musique électroacoustique

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Histoire de la musique

La musique électroacoustique (ou électro-acoustique) est un genre regroupant de nombreux courants musicaux. L'expression "musique électroacoustique" est née au milieu des années 1950 pour désigner une musique composée à l'aide de sons enregistrés et/ou synthétisés. Elle puise ainsi son origine à la fois dans la musique concrète initiée en France par Pierre Schaeffer en 1948 et dans la musique électronique développée au début des années 50 à Cologne. Elle regroupe des courants aussi divers que la musique acousmatique, la musique mixte, le live electronic ou le paysage sonore.

Tout en étant souvent considéré comme le surensemble de la musique électronique, sa définition et ses caractéristiques restent sujettes à de nombreux débats.

Le champ de la musique électroacoustique est vaste. D'importants centres de recherche et de composition musicale existent à travers le monde et il y a de nombreux festivals et conférences présentant la musique électroacoustique, notamment la conférence internationale de la musique sur ordinateur (International Computer Music Conference, ICMC), la conférence internationale sur les nouvelles interfaces pour l'expressions musicale (New Interfaces for Musical Expression, NIME), la conférence EMS (Electronic Music Studies Conference, EMS), le Festival International de Musique et Créations Electroacoustiques de Bourges et le Festival Présences et Présences électroniques en France et le festival Ars Electronica à Linz en Autriche.

Un certain nombre d'associations nationales promeuvent ce courant musical, tels que la Communauté Electroacoustique Canadienne (CEC), le Groupe de Recherches Musicales (GRM), l'Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (IRCAM) en France, l'Institut Musique Electroacoustique de Bourges, IMEB, le SEAMUS aux États-Unis, l'ACMA en Australie et le réseau Sonic Arts au Royaume-Uni.

Les revues consacrées à la recherche en musique électroacoustique Computer Music Journal (du Massachusetts Institute of Technology) et Organised Sound sont parmi les revues les plus reconnues internationalement. Beaucoup d'autres publications nationales existent sous forme imprimée ou électronique.

Sommaire

[modifier] La question de la définition

La définition de la musique électroacoustique a toujours suscité de nombreux débats. Toutefois, quatre définitions sont souvent défendues :

  • le terme musique électroacoustique désigne tout type de musique dans laquelle l’électricité a un rôle autre que la simple utilisation du microphone ou de l’amplification pour la production de cette musique (Leigh Landy)
  • tout ce qui utilise la conversion d'un signal acoustique en signal électrique et vice et versa
  • musique utilisant la technologie pour enregistrer, produire, créer, manipuler et diffuser le son
  • toutes les activités utilisant l'électricité pour produire, manipuler, diffuser et étudier le son (ce que l'on nomme 'Electroacoustics' dans les pays anglo-saxons)

Même si toute musique électroacoustique est créée à partir de la technologie électronique, les travaux ayant rencontrés le plus de succès impliquent en général les aspects de la création sonore qui étaient jusqu'alors inaccessibles au jeu musical réalisé avec les instruments de musique traditionnels. La plupart des compositions électroacoustiques utilise des sons inaccessibles à, par exemple, l'orchestre traditionnel. Ces sons peuvent inclure des sons pré-enregistrés dans la nature ou en studio, des sons de synthèse ou produits par ordinateur.

Les compositions électroacoustiques explorent aussi fréquemment les caractéristiques spatiales du son. La trajectoire et la distance d'un son peuvent être paramétrées par rapport à son champ d'écoute. La musique électroacoustique se préoccupe typiquement moins des notions "traditionnelles" liées à la partition et ses rythmes métriques, à l'harmonie et à la mélodie, mais bien plutôt de l'interaction entre la gestuelle et la texture du son et de ce que Denis Smalley a appelé la "spectromorphologie", soit la sculpture du spectre sonore dans le temps.

[modifier] Histoire

Plusieurs placent les débuts de la musique électroacoustique de la fin des années 40 au début des années 50 et en particulier avec les travaux de deux groupes de compositeurs dont les orientations esthétiques étaient radicalement opposées.

À Paris, le groupe de recherche en "musique concrète" avait pour pionnier Pierre Schaeffer. Sa conception musicale était basé sur la juxtaposition et la transformation de sons naturels, c'est-à-dire des sons réels pré-enregistrés (mais pas nécessairement produits par les forces de la nature) sur bande ou sur disque. Au-delà de l'origine des sons, Pierre Schaeffer défendait surtout l'idée d'une musique concrète partant du son pour aboutir à une réalisation abstraite : la musique. La musique concrète se place donc en opposition avec, notamment, la musique instrumentale partant d'une idée abstraite pour la réaliser concrètement lors du concert.

À Cologne, le groupe Elektronische Musik mis en place vers 1949-51 par le compositeur Herbert Eimert et le physicien Werner Meyer-Eppler travaillait uniquement sur des sons générés par des moyens électroniques, en particulier les ondes sinusoïdales. Le contrôle précis réalisé en studio permettait ce qu'Herbert Eimert considérait comme l'extension électronique et même le perfectionnement du sérialisme. En studio, des opérations sérielles pouvaient être appliquées aux éléments sonores tels que le timbre et la dynamique. Le lien commun entre les deux écoles était que la musique était enregistrée puis joué par des haut-parleurs, sans interprète.

Même si le sérialisme a été largement abandonné par les différents milieux électroacoustiques, il reste que la majorité des morceaux électroacoustiques utilisent une combinaison de son pré-enregistrés et de sons de synthèse. Le schisme entre les approches de Schaeffer et d'Eimert a été surmonté. Le premier exemple de ceci est le morceau Gesang der Jünglinge de Karlheinz Stockhausen créé à Cologne le 30 mai 1956.

Il est à noter qu'il y a eu quelques expérimentations isolées de musique électronique ayant précédées celles de Pierre Schaeffer en 1948. Ottorino Respighi a utilisé un enregistrement phonographique d'un chant de rossignol dans son œuvre orchestrale Les Pins de Rome en 1924, avant même l'introduction des phonographes électriques. Le cinéaste expérimental Walter Ruttmann a créé Weekend, un collage sonore réalisé sur une bande son optique en 1930. John Cage a utilisé des enregistrements phonographiques de tonalités d'essai mixés à des instruments joués en direct dans Imaginary Landscape no. 1 en 1939. Dans la première moitié du 20e siècle, un nombre important de compositeurs revendiquaient aussi l'utilisation de son électronique dans leur composition, parmi lesquels notamment Ferruccio Busoni, Luigi Russolo et Edgard Varèse.

Pendant les années 60 et les années années 70, de nombreux studios ont été créés dans le monde et divers courants sont apparus dont :

  • la musique acousmatique autour du GRM dirigé de 1966 à 1997 par François Bayle en France, Francis Dhomont au Québec et Denis Smalley au Royaume Uni. Ce courant défend une musique uniquement sur support, diffusée sur un orchestre de haut-parleurs et construite à partir d'images-de-sons
  • le paysage sonore (soundscape composition) autour de Murray Schafer et Barry Truax au Canada, mouvement très proche de l'écologie acoustique produit des œuvres à partir d'enregistrement de paysages sonores réels
  • la computer music aux Etats Unis défend quant à elle l'utilisation de l'ordinateur pour réaliser toute ou une partie de l'œuvre

D'autres courants ont touchés l'ensemble des studios et apparaîssent comme des mouvements transversaux : le live electronics (parfois proche du courant free jazz) ou la musique mixte mélant des sons enregistré et un ou plusieurs musiciens sur scène.

[modifier] Caractéristiques

Il y a aussi plusieurs autres expressions qui sont soit synonymes à la musique électroacoustique, soit des sous-branches ou encore des courants chapeautant la musique électroacoustique. Nous pouvons en citer ici plusieurs : musique électronique, musique expérimentale, électroacoustique improvisée (EAI), musique assistée par ordinateur, environnement sonore, design sonore, art audio, art radiophonique, musique concrète, "field recording", électronique expérimental, art sonore

De nos jours, l'électronica, de par sa technique, est de plus en plus liée à la musique électroacoustique. Depuis quelques années, plusieurs musiciens d'électronica ont étés très influencés par les compositeurs de musique électroacoustique, par exemple Amon Tobin, Autechre, Aphex Twin, Gescom et Squarepusher.

[modifier] Quelques précurseurs

  • Edgard Varèse, qui en 1934 compose Ecuatorial , écrit pour orgue, trompettes, trombones, percussion, deux Thereminvox et deux voix soprano et basse.

[modifier] Œuvres marquantes

  • Orphée 53 de Pierre Schaeffer et Pierre Henry
  • Variations pour une porte et un soupir de Pierre Henry
  • De Natura Sonorum de Bernard Parmegiani
  • La Création du monde de Bernard Parmegiani
  • Symphonie pour un homme seul de Pierre Schaeffer

[modifier] Institutions nationales

[modifier] Organisations diverses

[modifier] Compositeurs

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[modifier] Voir aussi

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