Friedrich Grimm

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Friedrich Wilhelm Johannes Grimm (né le 17 juin 1888 à Düsseldorf et mort le 16 mai 1959 à Fribourg-en-Brisgau) était un juriste allemand, agent des services de propagande du régime nazi.

[modifier] Biographie

Après des études à Genève et à Berlin, Friedrich Grimm obtient son doctorat de droit en 1910 et devient avocat, puis interprète pendant la Première Guerre mondiale. A partir de 1922, il rejoint l'enseignement. Il est nommé professeur de droit à l'université de Münster et se lie dans les années 1930 avec Adolf Hitler.

Spécialiste des frontières orientales de l'Allemagne, il devint l'un des experts attitrés de Hitler pour les questions européennes. Il exercera sa fonction notamment en France lors de la préparation du procès d'Herschel Grynszpan, destiné à être un outil de propagande à la politique nazie. À cette occasion, il fournira le matériel et la logistique nécessaires aux avocats de la partie civile, Maurice Garçon et Maurice Loncle.

Collaborateur de de Joseph Goebbels, Grimm est considéré comme « l'avocat du Reich dans tous les grands procès politiques des années trente à l'étranger, et l'un des formateurs les mieux introduits dans la classe dirigeante française.[1] »

En 1940, Otto Abetz emmène Grimm à Paris où il devient conseiller juridique de l'ambassade. N'y trouvant pas l'ambiance à son gout, il n'y assurera qu'une présence symbolique, préférant donner des conférences à travers la France avec le soutien de l'institut allemand Epting ainsi que le groupe Collaboration. Ses conférences, où il se présente parfois sous le nom de Dr Griss, ont du succès, rassemblant jusqu'à mille personnes. Grimm publie aussi des articles et des livres, dont certains sous des pseudonymes comme Pierre Dumoulin, et participe à des émissions de propagande sur Radio Paris et Radio Stuttgart.

Après la Seconde Guerre mondiale, Friedrich Grimm écrit un mémorandum qui conclut à la nécessité de libérer tous les « prisonniers de guerre » allemands dans les territoires anciennement occupés. En faisant le parallèle entre les situations de 1945 et de 1918, entre les crimes du nazisme et l'occupation française de la Ruhr, ce texte a pour but de légitimer la seconde guerre mondiale et les crimes du nazisme, mettant les deux conflits sur un même pied d'égalité dans leurs conséquences. Des anciens nazis comme Ernst Achenbach et Franz Six s'appuieront sur cette rhétorique pour réclamer la libération et l'amnistie de leurs amis politiques.

[modifier] Bibliographie

  • Le testament politique de Richelieu, préfacé par Fernand de Brinon, Flammarion
  • Un journaliste allemand vous parle, Paris, Ed. Le Pont (différentes recueils sur les conférences de Radio-Paris, avril 1941-8 août 1943)
  • France-Allemagne, problème éternel, brochure parue en janvier 1941
  • Le livre jaune français accuse ses auteurs, Ed. Le Trait D'Union, 1941
  • L'affaire Grynszpan (un attentat contre la France), Ed. du Renard, 1942 (écrit sous le pseudo de Pierre Dumoulin)
  • Vers une réconciliation franco-allemande, article dans un numéro spécial de la revue Notre Combat, 1942

[modifier] Références

  1. Rita Thalmann, Du cercle de Sohlberg au comité France-Allemagne, p84
  • Rita Thalmann et Emmanuel Feinermann, La Nuit de cristal, Ed. Robert Laffont, 1972
  • Barbara Lambauer, Otto Abetz et les Français, Ed. Fayard, 2001 (ISBN 2-213-61023-1)

[modifier] Lien externe


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