Fléau d'armes

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Étoile du matin
Étoile du matin

Le fléau d'armes est une arme blanche contondante utilisée au Moyen Âge européen. Bien qu'il désigne un objet bien spécifique, de nombreuses inexactitudes qui se sont perpétuées au fil du temps ont conduit à une confusion avec des armes proches.

  • Fléau d'armes : inspiré du fléau du paysan (instrument agraire), il s'agit d'un fléau renforcé. Notons le même genre d'évolution en Orient avec le nunchaku (mais dont le maniement est très différent).
  • Masse d'armes : Il s'agit d'une arme blanche contondante non-articulée se terminant par une masse, présentant généralement des aspérités ou des lames.
  • Étoile du matin ou Morgenstern (étoile du matin en allemand) : désigne actuellement une combinaison de masse d'armes et de fléau d'armes. Si elle partage avec le fléau quelques généralités (arme contondante articulée à une main), l'étoile du matin a toujours été une arme, elle n'est pas dérivée d'un objet agraire. Comme le fléau, elle est constituée d'un manche qui se termine par une articulation. Ses particularités sont:
    • une articulation, sous la forme d'une (assez) longue chaîne, d'une lanière de cuir ou d'une bielle
    • une boule (souvent de métal), attachée à l'extrémité de l'articulation et généralement lardée de pointes
  • Goupillon : il s'agit d'une version plus dangereuse (tant pour l'utilisateur que pour la cible) de l'étoile du matin.
    • Au manche sont attachées deux ou plus souvent trois chaînes lestées d'une boule hérissée de pointes
    • il est parfois conçu pour être utilisé à deux mains
    • il est d'un usage plus tardif

Ces armes étaient utilisées par des fantassins. L'exception est l'étoile du matin qui pouvaient également être utilisée par les chevaliers pour attaquer les ennemis à terre, grâce à l'allonge supplémentaire procurée par la chaîne.

La configuration singulière de l'arme articulée lui conférait les spécificités suivantes :

  • avantages :
    • contre un adversaire équipé d'un bouclier, la flexiblité du lien permettait à la masse de se rabattre sur l'adversaire quand elle passait par-dessus le bouclier ;
    • l'articulation augmentait le moment de force de la frappe, frappant avec plus de violence. En outre, l'articulation rend la transmission de force sensiblement différente d'une arme non-articulée (pas de choc retour sur le manche dû à l'impact).
  • inconvénients :
    • maniement malaisé demandant un plus grand entraînement sous peine de se blesser
    • nécessité d'un certain espace pour frapper

Contrairement à bon nombre d'idées reçues, les fléaux d'armes n'ont pas de pointes, sans quoi celles-ci resteraient agrippées dans le bouclier de l'adversaire, rendant la masse inutile pour un second coup. Il en allait autrement des autres armes articulées, ou la distribution des forces ainsi que l'allonge étaient différentes.

Ces armes terribles étaient surtout utilisées en Allemagne et en Suisse; en revanche il semblerait qu'elles n'étaient pas souvent employées en France. Il en est rarement question dans les romans et chroniques. En effet, les manuscrits des XIIe, XIIIe et XIVe siècles ne figurent qu'exceptionnellement des fléaux dans leurs vignettes.

Comme précisé en introduction, la dénomination de ces armes a dérivé au fil des siècles. Le morgenstern désignait jusqu'au XIVe siècle une masse d'armes dont la masse était sphérique ou cylindrique et hérissée de pointes, tandis que l'actuel morgenstern était considéré comme une variante du fléau d'armes.

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