Nunchaku

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Différents types de nunchaku japonais à deux bâtons.
Différents types de nunchaku japonais à deux bâtons.

Le nunchaku (双節棍) (de nun, même, et shaku, unité de longueur) est une arme du kobudo d’Okinawa. On ne connaît pas précisément son origine[1] : selon les sources il peut s’agir d’un fléau (le nunchaku est parfois appelé « fléau japonais ») servant à décortiquer le riz, ou bien d’un mors de cheval, dont l’utilisation a été détournée de sa vocation première par les habitants de l'île d'Okinawa suite à l'interdiction faite aux paysans d'utiliser des armes.

Ces derniers, envahis par la Chine puis le Japon et interdits d'armes, mirent au point des techniques martiales basées sur leurs outils pour se rebeller, mais ce n'est là qu'une légende car il n'existe aucun texte de lois du Japon médiéval indiquant une telle interdiction. D'autant plus que le nunchaku fait son apparition en tant qu'arme sous la domination des Tokugawa qui avaient la manie d'éditer des textes de lois pour tout, même pour la tenue des samouraïs. Par conséquent, si une telle interdiction avait existé, on peut se demander où en sont les preuves. De fait, l'origine du kobudo d'Okinawa reste bien obscure. Il est révélé en Occident en tant qu'arme de prédilection de Bruce Lee dans les films de kung fu.

Le nunchaku est une arme extrêmement efficace s'il est correctement manié. En revanche, pour un débutant, l'arme est aussi dangereuse pour lui-même que pour son adversaire. La puissance du nunchaku réside dans sa conception, agissant sur le même principe que le fouet. Le nunchaku a une conception qui reproduit une "onde" qui va augmenter la vélocité de l'attaque. Chaque coup est d'une très grande rapidité ainsi que d'une grande force.

Le nunchaku a deux vulnérabilités principales:

  1. Après contact du nunchaku avec une surface (de chair ou autre), le pratiquant doit reprendre son contrôle avant de pouvoir attaquer à nouveau car son mouvement n'est plus prévisible (par exemple, en amortissant son mouvement sur ses cuisses et en le relançant). Cela est principalement un handicap si le coup n'a pas touché l'adversaire mais l'environnement, ou s'il y a plusieurs adversaires.
  2. Le joint flexible (corde, chaîne) est à la base du mouvement. La police australienne aurait renoncé à l'utilisation du nunchaku après avoir constaté qu'une défense possible contre celui-ci était de glisser un bâton au niveau du joint. Le nunchaku s'enroule alors autour de ce point de pivot improvisé et, en levant le bâton, l'adversaire pourrait en théorie arracher le nunchaku des mains de son utilisateur.

En France, le nunchaku est considéré comme une arme de 6e catégorie (incluant les armes blanches), en vente libre sans déclaration[2]. Le port du nunchaku sur la voie publique est interdite en France du fait de la dangerosité de cette arme. Selon la loi[3], lors du transport légitime (entre domicile et lieu d'entraînement ou compétition), le nunchaku ne doit pas être immédiatement utilisable (par exemple au fond d'un sac). Le nunchaku est en revanche interdit à la vente dans les États américains de New York, de Californie et du Massachusetts, ainsi qu'au Canada.

En Belgique, le nunchaku est une arme prohibée. La loi Onkelinx, ou loi sur les armes, le définit comme suit : "fléau formé de deux tiges courtes et rigides dont les extrémités sont reliées par une chaîne ou un autre moyen". Il en résulte qu'une simple corde à sauter menue de deux poignées est devenue, en Belgique, une arme prohibée. [4]

Sommaire

[modifier] Formes et styles

Formé de deux ou trois morceaux en bois ou en métal, de forme ronde ou octogonale, évasés et reliés par une chaîne (remplaçant la corde qui pouvait être coupée), le nunchaku est pratiqué dans de nombreuses écoles d'arts martiaux en Asie. Il est récemment devenu un art martial à part entière et il se décline en plusieurs disciplines sportives :

  • Le nunchaku de combat : deux adversaires casqués s'affrontent avec des nunchakus en mousse.
  • Le nunchaku de kata : le pratiquant apprends une succession de mouvements demandant une grande technique et une grande précision, puis il execute ces enchainements comme s'il se battait contre un adversaire imaginaire.
  • Le nunchaku artistique : cette fois le but n'est nullement le combat, c'est purement une question d'esthétique. Néanmoins, ce style de nunchaku demande une extrème maitrise et une très grande technique. Il s'agit d'executer des enchainements extrèmement beaux à regarder, à l'aide d'un ou deux nunchaku. Il ne faut pas assimiler le nunchaku artistique à du simple jonglage, c'est avant tout un art martial.
  • Le freestyle: le but est ici aussi artistique. Cependant, contrairement au nunchaku artistique, le freestyle est plus proche du jonglage et de la manipulation d'objet que des arts martiaux. En effet, c'est avant tout la créativité qui importe. On emploie parfois des nunchakus lumineux ou enflammés pour le freestyle.

Le nunchaku existe sous plusieurs noms différents selon le pays et la forme :

  • Standard (2 bâtons à 8 côtés) : nunchaku ou hakakukei nunchaku au Japon, shao zi gun en Chine
  • 2 bâtons ronds : marugata au Japon
  • 1 bâton long, 1 bâton demi-taille : so setsu kon au Japon
  • 2 bâtons de demi-longueur à longue chaîne : han-kei nunchaku au Japon
  • 3 bâtons (équivalent ou 2 courts un long) : san setsu kon au Japon. Difficile à maîtriser. Ne pas confondre avec le tri-bâton chinois, beaucoup plus grand.
  • 4 bâtons : yon setsu kon au Japon. Très rare.

[modifier] Notes et références

  1. Voir par exemple le site de l’association Oshu Kai de Maître Chinen.
  2. D'après le site de l'administration française (sous la dénomination « fléau japonais »).
  3. Port et transport d'armes - Service-public.fr
  4. Moniteur Belge - Belgisch Staatsblad

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes