Fernando Lugo

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Fernando Lugo
Fernando Lugo

Fernando Lugo (né le 30 mai 1951) à San Solano (Paraguay), est un homme politique paraguayen et un évêque catholique romain.

Membre de l'Alliance patriotique pour le changement, il a été élu président de la république du Paraguay le 20 avril 2008, avec 40,8 % des voix contre 30,8 % des voix à son principal rival, Blanca Ovelar, du Parti Colorado.

Au moment de se présenter à l'élection, il a demandé au Saint-Siège à être rendu à l'état laïc, ce qui lui a été refusé, le Saint-Siège se contentant de le suspendre. Il demeure donc dans l'état clérical, et reste un évêque de l'Église catholique, lié par les obligations afférentes.[1]


Sommaire

[modifier] Enfance et formation

Cet ancien étudiant en sociologie, devenu un temps maître d'école, est né dans une famille pauvre du Département d'Itapúa, à la frontière avec l’Argentine. Son oncle, Epifanio Méndez Fleitas, grand intellectuel, fut un opposant historique au général dictateur Alfredo Stroessner (1954–1989). Il est le plus jeune des six frères d'une famille persécutée sous cette dictature. Son père fut emprisonné et torturé, ainsi que trois de ses frères qui ont dû s'exiler pendant plus de vingt ans.

[modifier] Vie religieuse

À 19 ans, au grand dam de son père, il choisit d'entrer au séminaire en 1971 dans la communauté des Missionnaire du Verbe Divin, et intégre l'Université catholique de Notre-Dame de l'Assomption, à Asunción ou il obtient une licence en théologie. Il est ordonné prêtre le 15 août 1977. Missionnaire, il part ensuite pour l'Équateur, dans la province de Bolivar pour y travailler jusqu'en 1982 au contact des couches sociales les plus défavorisées. Ces années lui valent aujourd'hui le surnom d'« évêque des pauvres ».

Expulsé du Paraguay par le régime de Stroessner parce que ses sermons étaient jugés subversifs, il connait quatre années d'exil à Rome où en 1983 il étudie la sociologie (obtenant une licence en sociologie, avec une spécialisation en doctrine sociale de l'Eglise) et la théologie dans l'Université pontificale grégorienne, avant de rentrer au pays, où le 17 avril 1994, il est devenu évêque de San Pedro (centre), la région la plus pauvre du pays.

En décembre 2006, il renonce à sa charge d'archevêque canoniquement incompatible avec son engagement politique[2]. En conséquence de quoi il est déclaré suspens a divinis par le Vatican en février 2007[3]. Il conserve cependant sa qualité d'évêque consacré.

[modifier] Vie politique

Il s'est affirmé au grand jour sur la scène politique en mars 2006, lorsqu'il prit à Asuncion la tête d'une manifestation pour protester contre Nicanor Duarte, président de la République en exercice, qui voulait se présenter pour un second mandat, chose interdite par la Constitution du pays.

Ce militantisme politique a conduit à sa rupture avec la hiérarchie catholique, le droit canon interdisant à un ecclésiastique un pouvoir temporel. Après 35 ans de charges ecclésiales qui auront conduit ce missionnaire de la Société du Verbe-Divin (ou « verbite ») en 1994 à l'évêché de San Pedro, l'une des régions les plus pauvres du Paraguay, il renonce à sa charge d'archevêque en décembre 2006.

Le pouvoir en place a tenté de le faire passer pour un dangereux communiste en le comparant au président bolivien Evo Morales ou à Hugo Chavez du Vénézuéla. En fait, il appartient à une gauche modérée, d'autant plus qu'il s'est allié avec le parti libéral paraguayen, un parti centriste historiquement opposé au parti au pouvoir mais qui n'a rien de révolutionnaire. Plutôt que « de gauche » il préfère lui-même se qualifier de « progressiste ». Il se dit proche du président brésilien Lula.

Le Nationalisme économique, la lutte contre la corruption et la réforme agraire constituent ses axes prioritaires.

Il aurait reçu des menaces de mort au cours de l'année 2007. En octobre, il est rapporté qu'il se présente sous la bannière du Parti démocrate-chrétien du centre. Le scrutin ayant eu lieu dans le calme, il est élu président de la République le 20 avril 2008[4].


[modifier] Lien externe

[modifier] Notes et références

  1. Catholic news service
  2. Voir code de droit canonique, canon 283, § 3: « Il est interdit aux clercs de remplir les charges publiques qui comportent une participation à l'exercice du pouvoir civil » ; et Can. 287 - § 2: « [Les clercs] ne prendront pas une part active dans les partis politiques ni dans la direction des associations syndicales, [...]»
  3. Paraguay: Un évêque candidat à la présidentielle « suspens a divinis », 4 février 2007, Zenit.org
  4. « Fernando Lugo détrône le parti Colorado au Paraguay », L'Express, 21 avril 2008.


Précédé par
Nicanor Duarte Frutos

Président du Paraguay
15 août 2008 - 2013
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