Famille de Rougé

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Maison de Rougé
Maison de Rougé

La Maison de Rougé est une ancienne famille noble d'Extraction Chevaleresque de Bretagne mentionnée dès 1045, et dont la filiation certaine est prouvée depuis 1375 (Catalogue de la noblesse de Régis Valette).

Sa lignée et ses liens de cousinage ont donné :

  • des seigneurs féodaux et chevaliers croisés,
  • des hommes d'armes et des généraux,
  • des religieux, religieuses, abbés et évêques,
  • des hommes politiques, ambassadeurs, pairs de France, députés, sénateurs,
  • des écrivains,
  • des artistes,
  • des scientifiques.

Sommaire

[modifier] Origines

La maison de Rougé serait issue dès le IXe siècle des anciens rois de Bretagne, elle est mentionnée pour la première fois sous ce nom de Rougé en 1045, dans la charte de fondation du prieuré Saint-Jean de Béré en Bretagne. Dans cet acte est nommé feu Tugdual, seigneur de Rougé, décédé quelques années auparavant ; il était le fils d'Alain dit Tugdual, arrière-arrière-petit-fils de Riwallon IV, comte de Poher.

La maison de Rougé serait un rameau en ligne masculine et légitime des anciens rois et princes de Bretagne. La filiation serait issue de Tugdual, vivant en l'an mil, fils de Hervé, dit Tugdual (mort en 980), fils d'Hervé (mort vers 940), fils d'Alain, comte de Vannes et prince de Bretagne (mort vers 907), fils du prince Riwallon IV de Bretagne, comte de Poher et lui-même fils de Salomon (Salaün en breton), roi de Bretagne de 857 à 874. Ce roi Salomon était lui-même le fils de Riwallon III, comte de Poher.

Cette maison prend son nom de la terre dont elle a reçu le principat au cours du Xe siècle : la châtellenie de Rougé, en Bretagne. Cette ville est aujourd'hui chef-lieu de canton en Loire-Atlantique.

Les premiers seigneurs de Rougé vivaient autour de leur fief d'origine, dont le château fut détruit en 1173 par des mercenaires brabançons du roi d'Angleterre, alors que le seigneur de Rougé était en captivité.

La châtellenie de Rougé, par sa taille comme par son vasselage donnait aux seigneurs bannerets de Rougé une position de premier ordre dans la noblesse du Duché, puis dans les relations entre la Bretagne, la France et l'Angleterre.

Vers 1220, Aymeri de Rougé tient la seigneurie des Rues, dans le duché d'Anjou, actuellement à Chenillé-Changé. Il sera à l'origine de la branche de Rougé des Rues dont descendent tous les membres actuels de la Maison de Rougé.

En 1275, Olivier IV de Rougé fait l'acquisition de la seigneurie de Derval à la suite de son mariage avec Agnès de Derval. Cette terre augmentera la puissance des sires de Rougé et deviendra une des neuf baronnies de Bretagne, qu'on appela aussi pairies de Bretagne.

La maison de Rougé se divisera ensuite au cours des siècles en une douzaine de branches, éteintes puis parfois recréées au cours des siècles, dont les plus connues sont celles de Rougé-Rougé, Rougé de Derval, Rougé des Rues, Rougé du Plessis-Bellière & de Faÿ, Rougé de Cholet et Rougé de Caylus.

[modifier] Le sacrifice des chevaliers bretons

Lors du Combat de La Roche-Derrien, le 20 juin 1347, les seigneurs de Rougé combattent au premier rang au côté du bienheureux Charles de Blois. Trois générations de chevaliers de la maison de Rougé y seront tués en une journée: Guillaume Ier de Rougé-Derval, et ses deux fils Jean Ier de Rougé-Derval et Bonabes III.

[modifier] Personnages principaux

Quelques personnalités de la maison de Rougé entre 1096 et le XXe siècle :

  • Bonabes IV, fils de Jean Ier de Rougé et de Jeanne de Léon. Sire de Rougé et de Derval, vicomte de La Guerche, châtelain de Pontcallec (mort en 1377)
  • Mathurin Ier de Rougé des Rues, chevalier, seigneur des Rues, de Chenillé, de Lorière, de Marigné, du Plessis-Gaudin, du Bois, de La Cour-du-Bois, châtelain de Maigné et Chigné, seigneur des Mortiers, de Dissé, de La Courtaillé et du Plessis-Courtimont, etc. (mort en 1596)

[modifier] Les Rougé dans la nomenclature des lieux publics

La famille ou certains de ses membres apparaît dans la nomenclatures des lieux publics.

On trouve ainsi, outre la ville de Rougé, entre autres :

[modifier] Titres de la maison de Rougé

Les membres de la famille de Rougé reçurent les honneurs de la cour, et portèrent ou portent encore principalement les titres suivants :

  • Sire de Rougé (depuis 1045)
  • seigneur des Rues et de Chenillé (depuis 1220)
  • sire de Derval (depuis 1275, par héritage des terres, noms, armes et titres de la Maison de Derval)
  • Vicomte de La Guerche (depuis 1365, par la volonté du Roi de France, en compensation de spoliations par le Duc Jean IV de Bretagne et son mercenaire Robert Knolles)
  • Marquis et comte du Plessis-Bellière et de Faÿ-lès-Nemours (depuis 1651)
  • Baron de Coëtmen (depuis 1749, par héritage des terres, noms, armes et titres de la Maison de Coëtmen)
  • Baron de Vienne-Le-Chastel (ou Châtel, ou encore Château, par héritage de la Famille de Créquy)
  • Marquis et comte de Rougé (depuis 1701, confirmé 1815 et 1827)
  • Marquis de Cholet, baron de Montfaucon et de May (depuis 1760, par héritage du Comte de Rougé, Marquis de Cholet etc. et de son épouse Joséphine de Croÿ-Havré)
  • plusieurs fois Pair de France (depuis 1815)
  • Duc de Caylus et Grand d'Espagne de première classe (depuis 1893, par héritage de la Maison de Lignerac), etc.

[modifier] Alliances

La maison de Rougé s'est alliée aux plus prestigieuses maisons de la noblesse française et étrangère:

de Lorraine Elbeuf, de Craon, de Croÿ, de Crussol d'Uzès, de Rochechouart de Mortemart, de Choiseul-Praslin, de Beaumanoir, de Châteaubriand, de Colbert, de La Rochefoucauld, de Clermont-Tonnerre, Walsh de Serrant, de Lignerac de Caylus, de Rohan-Chabot, de Saint-Georges de Vérac, de Sainte-Maure Montausier, de Blanchefort de Créquy, de Pastoret, d'Albert d'Ailly, de Cardevac d'Havrincourt, de Bertoult d'Hauteclocque, de Maillé, de Coëtmen, de Léon, de Rieux, de Châteaugiron, de L'Isle-Bouchard, de Goulaine, de La Tour Landry, de Derval, de Neuville, de Gastines, de Tournemine de La Hunaudaye, de Coëtquen, de Penhoët, de Sesmaisons, du Pouget de Nadaillac, de Francqueville, de Malet de La Garde, de La Tour du Pin Chambly de La Charce, de Mandat-Grancey, de Nettancourt-Vaubécourt, de Cornouaille, d'Andigné, de Maigret, de Pomereu d'Aligre, de Pierre de Bernis Calvière, de Quatrebarbes, de Tramecourt, de Forbin d'Oppède, de Beauffort, de Boisgelin, de La Ville de Baugé, de Cassagnes de Beaufort de Miramon-Pesteils de Miramon-Fargues, de Blocquel de Croix de Wismes, de La Panouse, de Ganay, de Sonis, de Cossé-Brissac, de Maupeou d'Ableiges, d'Oilliamson, Colonna-Walewski, de Croÿ d'Havré, de Bruc de Montplaisir, de Kerhoant de Coëtanfao, de Keroüartz.

[modifier] Armoiries de la maison de Rougé

  • La maison de Rougé porte originellement de gueules à la croix pattée d'argent. Timbré d'une couronne ducale, au vol issant de cygne (au manteau et bonnet de pourpre). Supports : deux lions d'or tenant deux bannières, l'une de gueules à la croix pattée d'argent, l'autre d'hermines plain. Cri : "Hary Avant !"; Devises : "Rugit mais ne rougit", "Deo meisque" (=pour Dieu et les miens), "Sans Plus" (=il n'y a pas mieux). La couronne ducale est portée depuis 1893 (duché de Caylus et grandesse d'Espagne qui y est attachée) entourée d'un manteau pour la pairie de France à laquelle fut appelée la maison de Rougé au XIXe siècle. Les bannières tenues par les lions d'or rappellent que les premiers sires de Rougé portèrent bannière.

Autres armes :

  • gueules à la croix pattée et alésée d'argent. Ce sont les armoiries du marquis de Rougé à la pairie de France sous la Restauration.
  • écartelé aux 1 et 4 de gueules à la croix pattée d'argent (Rougé) ; aux 2 et 3 d'hermine plain (Bretagne). Explications : la croix pattée d'argent (blanc) sur fond de gueules (rouge) apparaît sur la tombe de Bonabes II, sire de Rougé, mort en 1252 et enterré dans l'abbaye de La Meilleraye, les hermines vinrent s'écarteler lorsque Jean III, duc de Bretagne, le prescrivit à Jean II, sire de Rougé-Derval, en 1332.
  • écartelé aux 1 et 4 de gueules à la croix pattée d'argent (Rougé) ; aux 2 et 3 d'or, au lion de gueules, couronné d'azur (Roche d'Iré).
  • écartelé au 1, parti a) émanché de gueules sur or b) d'or à trois chevrons de sable (de Lévis); au 2 d'azur, à trois fleurs-de-lys d'or au bâton d'argent péri en bande; au 3 d'azur, à trois étoiles à six rais d'or, au chef d'or; au 4, parti a) d'argent, à la bande de gueules, acc. de six trèfles de sable rangés en orle b) d'or à trois chevrons de sable, sur le tout mi-parti au 1, de gueules à la croix pattée d'argent (Rougé), au 2, d'argent à trois pals d'azur (de Lignerac).
  • écartelé aux 1 et 4, de gueules, à la croix pattée d'argent (Rougé) ; aux 2 et 3, de gueules, à deux fasces d'argent (Derval).
  • écartelé aux 1 et 4, d'hermine plain (Bretagne); aux 2 et 3, de gueules, à deux fasces d'argent (Derval), sur le tout de gueules, à la croix pattée d'argent (Rougé).
  • écartelé aux 1 et 4, de gueules, à la croix pattée d'argent (Rougé) ; aux 2 et 3, de gueules à neuf annelets d'argent (Coetmen).
  • écartelé aux 1 et 4, de gueules, à la croix pattée d'argent (Rougé) ; au 2, d'hermine plain (Bretagne) et 3, de gueules à neuf annelets d'argent (Coetmen).

[modifier] Fanfare de Rougé

La tradition de chasse de la maison de Rougé est très ancienne et s'exprime entre autres par une fanfare composée en son honneur : [2] Site Fanfares de Trompes de Chasse.

[modifier] Les seigneuries de la maison de Rougé

La maison de Rougé, par ses nombreuses branches, posséda un nombre non négligeable de terres, villages et villes. Il est à noter que sa seigneurie de Derval, fief des plus importants du duché de Bretagne, élevée plus tard au rang de baronnie de Bretagne, était tenue par les sires de Rougé.

Les Rougé furent seigneurs des terres suivantes, revêtu des titres liés à celles-ci : Rougé, Derval, Soulvache, Sion-les-Mines, Moisdon-la-Rivière, Soudan, Les Rues, Le Plessis-Bellière, Chenillé-Changé, La Guerche (Anjou), Moreuil, Villers-aux-Érables, Guyencourt, Faÿ-lès-Nemours, Courtimont, Le Plessis-Courtimont, Roisson, Les Touches, Le Theil, Le Teilleul, La Mauvesière, Le Bignon, Sainte Scolace, Vauregnoust, Lorière, Marigné, Le Plessis-Gaudin, La Bellière, Le Bois, La Cour-du-Bois, Maigné, Chigné, Les Mortiers, Dissé, La Courtaillé, La Gauberdière, Les Feuges, Launay, Le Bouays, La Chapelle-Glain, Neuville, La Roche d'Iré, Cinq-Mars-la-Pile, Rouaibile, La Cornouaille, Pontcallec, Gastines, Valençon, Saint-Pierre, La Frébaudière, Langeron, Le May, Montfaucon, Vienne-le-Château, Cholet, Chemillé, Le Tremblay, La Cour de La Raye, Rostrenen, Kerjean, etc.

[modifier] Les Châteaux

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

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