Poher

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Le Poher est une ancienne principauté apparue au haut Moyen Âge dans le centre-ouest de la Bretagne et dont la capitale était la cité gallo-romaine de Vorgium, devenue Carhaix après la chute de l'Empire romain.

Le nom du Poher dérive de Pou Kaer, Pou étant une évolution du latin pagus (« pays » ou ancienne circonscription des cités gallo-romaines) et kaer, vieux breton, « ville fortifiée ».

Au Moyen Âge, Carhaix n'était qu'une trève de Plouguer (Plou-Kaer = « la paroisse de la Cité ou du château »), n'ayant qu'une église tréviale dédiée à saint Trémeur. Plouguer dont l'église est dédiée à saint Pierre – preuve indirecte d'ancienneté – est le siège de la paroisse primitive qui tire son nom du site anciennement fortifié qu'elle englobe. Devenues communes à la Révolution française, Carhaix et Plouguer ont fusionné en 1956 sous le nom de Carhaix-Plouguer[1]. .

Le Poher a été le siège d'une puissante dynastie des comtes à l'époque carolingienne. Conomor (Kon Meur = Grand Chien) baigne dans une légende qui en fait le Barbe-Bleue de la Bretagne au VIe siècle. Il aurait tué ses nombreuses femmes successives, n'épargnant pas la dernière, sainte Tryphine, et leur jeune enfant saint Trémeur (Trec'h Meur = Grand Vainqueur) qu'il aurait décapité. Saint Gildas ayant miraculeusement replacé la tête, l'enfant serait venu narguer son père en lui jetant une poignée de terre. Frappé par la vengeance divine, Conomor aurait péri instantanément.

Le nom de Conomor est cité plusieurs fois par Grégoire de Tours comme un comte breton qui sauve Macliauus de la vindicte de son frère, le comte de Bretagne, Chanao. Il est aussi un adversaire des Francs accueillant Chramme en lutte avec son frère le roi Clotaire II. Il apparaît également à différentes époques de l'autre côté de la Manche et dans les Vies des saints bretons.

En 871, alors que Salomon est encore roi de Bretagne, Judicaël est indiqué comme princeps Poucher sans qu'on sache ce que marque cette dignité peu fréquente à l'époque.
Un vicomte de Poher, nommé Bernard, apparaît au XIe siècle et sa lignée paraît avoir accordé un intérêt particulier à l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, semblant ainsi prendre le relais de la dynastie de Cornouaille qui avait accédé à la dignité ducale depuis Hoël II en 1066.

Dans un poullié du XIVe siècle, le Poher subsiste comme l'un des deux archidiaconés de l'évêché de Cornouaille, avec celui dénommé également Cornouaille. Ce dernier ne comprenait que les doyennés du cap Sizun, du Cap-Caval (futur pays Bigouden) et de Fouesnant (de Gourin à Clohars-Fouesnant).

Le Poher est alors associé à la majeure partie de l'évêché, ce qui améne Joëlle Quaghebeur à considérer qu'à l'appellation carolingienne Poher succède le nom de Cornouaille.

En 1996, le Poher est réapparu comme circonscription administrative sous la forme de la communauté de communes du même nom, comprenant Carhaix-Plouguer, Cléden-Poher, Kergloff, Poullaouen, Plounévézel, Saint-Hernin, toutes en Finistère, et une commune du département voisin des Côtes-d'Armor, le Moustoir.

[modifier] Notes

  1. Insee 01/01/1957 Carhaix devient Carhaix-Plouguer suite à sa fusion avec Plouguer

[modifier] Références

  • Christiane Kerboul-Vilhon, Petite histoire du grand Poher, Coop Breizh, 2004.
  • Joëlle Quaghebeur, La Cornouaille du IXe au XIIe siècle, Société archéologique du Finistère, 2001, ISBN 2906790052.
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