Famille de Brémond d'Ars

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cette antique Maison de Chevalerie a toujours été regardée comme l'une des plus anciennes de France, et l'une des plus illustres des provinces de l'Ouest où ses nombreuses branches se sont établies.

Un ancien historien de la Saintonge, Nicolas Alain, vivant au commencement du seizième siècle, disait en parlant des Brémond, qu'ils étaient aussi illustres par leurs ancêtres que par leur mérite, « Sud et Avorum virtute clari » ; et Henri d'Aguesseau, intendant, du Limousin déclare, dans le Jugement de maintenue rendu le 3 septembre 1667, en faveur de Jacques de Brémond Dars, marquis d'Ars, : que : " par les pièces produites par le Seigneur Marquis d'Ars, il paroist que Guillaume de Brémond a pris les qualités de Chevalier et d'Escuyer, que ses descendants articulés dans ladite Généalogie oui toujours continué et despuis luy jusqu à présent possédé ladite terre et seigneurie d'Ars, et adjousté à leur ancienne noblesse des services si illustres que leur immémoriale possession ne peut leur estre conterstée "

En effet, cette noble et antique race a pour auteur certain, comme on l'a déjà dit, Guillaume de Brémond, seigneur de Palluaud et d'autres terres situées sur les confins du Périgord et de l' Angoumois, vivant à la fin du X siècle, et qui, en l'an 1019, soutenait un procès contre Ithier, abbé de Saint-Cybard, pour certains droits revendiqués sur les moulins de Palluaud.

[modifier] Guillaume de Brémond

IlIe du nom, Chevalier servit dans sa jeunesse, comme Pierre IV, son père, sous la bannière de Renaud V, sire de Pons et vicomte de Turenne, et alla ensuite se ranger sous les ordres de Philippe VI de Valois, lorsque ce prince réunit son armée, pour s'opposer à Édouard III, roi d'Angleterre. Guillaume de Brémond fut tué à Crécy (25 août 1316).

Il avait épousé, en 1340, Jeanne d'Ars-Chadenac, fille et héritière de Gombaud II, Chevalier, seigneur d'Ars, de Chadenac, de Balanzac.

Cette Jeanne d'Ars-Chadenac était la dernière descendante des anciens seigneurs de Chadenac.

Depuis cette alliance, la terre d'Ars est restée en la possession de la Maison de Brémond qui en a, en même temps retenu le nom, comme représentant les premiers possesseurs.

Cette châtellenie, démembrement de la principauté de Cognac qui formait le domaine privé des anciens comtes d'Angoulême, et dont le manoir primitif paraît avoir été construit sur l'emplacement d'une station romaine reliée au camp de Merpins (Arx, citadelle, enceinte fortifiée), relevait directement du Roi avec, droit de haute, moyenne et basse justice. Le Seigneur, en temps de guerre, était obligé de garder et défendre, à ses propres dépens, avec des hommes d'armes équipés à ses frais, la porte Saint-Martin de Cognac.

Lorsque les Frondeurs, commandés par le prince de Condé, assiégèrent Cognac, en 1651, Jean-Louis de Brémond d'Ars, marquis d'Ars, remplissait encore l'ancien devoir féodal imposé à ses ancêtres. Il fut l'un des chefs qui, à la tête de la population, se signalèrent le plus par leur intrépide dévouement à la cause royale, et il mourut des blessures qu'il reçut dans une sortie, après avoir forcé les assiégeants à se retirer.

Les seigneurs d'Ars étaient également tenus d'assister à l'entrée solennelle des comtes d'Angoulême dans la capitale de leurs États. En 1469, Jean de Brémond d'Ars figure comme l'un des principaux vassaux du comte à la cérémonie de prise de possession qui eut lieu à l'entrée de Charles, duc d'Orléans, dans la ville d'Angoulême.

Jeanne d'Ars apporta encore à son mari la châtellenie de Balanzac, située entre Marennes et Saintes, relevant aussi immédiatement du Roi, avec haute, moyenne et basse justice et à laquelle étaient attachés des coutumes et des droits tout particuliers qui témoignent de l'importance de la seigneurie.

[modifier] Guillaume de Brémond d'Ars

IVe du nom, Chevalier, seigneur d'Ars, de Balanzac, d'Eschillais, de Jazennes, de la Mothe-Meursac, de Puyvidal, de Rouiffiac, etc., fils aîné de Guillaume III et de Jeanne d'Ars, combattit toute sa vie, comme son père, contre les Anglais, et servait encore, malgré soit âge avancé, avec Baudon et Guibert de Brémond sous la bannière de Renaud VI, sire de Pons, lorsqu'il périt à la bataille d'Azincourt (1415)

[modifier] Pierre de Brémond d'Ars

Ve du nom, Chevalier et Seigneur d'Ars, de Balanzac, fils aîné de Guillaume IV, fut l'un des seigneurs d'Angoumois de Saintonge qui contribuèrent le plus activement à chasser les Anglais de ces provinces. Il fut aussi du petit nombre des fidèles gentilshommes qui proclamèrent le roi Charles VII à Poitiers et accompagnèrent Jeanne d'Arc au siège d'Orléans.

En récompense de sa valeur, Charles, duc, d' Orléans, lui donna, par lettres datées de Cognac le 49 juin 1442, le collier de son Ordre du Camail ou Porc-Espic : ordre dont le nombre des chevaliers fut d'abord limité à quinze, et plus tard à vingt-cinq, y compris le Prince Grand Maître de l'Ordre, et qui devaient fournir les mêmes preuves que celles exigées plus tard pour l'Ordre du Saint-Esprit. Aussi, voit-on cette haute récompense fort recherchée à cette époque, et les chevaliers du Camail, dans les cérémonies, fêtes et tournois, aller de pair avec les chevaliers de la Jarretière et de la Toison d’or.

Il avait épousé Jeanne de Livron, fille de Foucauld de Livron, de la noble et ancienne maison de Livron qui tire son nom de la ville de Livron, en Dauphiné, et est connue en Limousin depuis Bernard de Livron, vivant en 1196, sénéchal de cette dernière province en 1236, et frère d'Arnaud de Livron marié à Marie de Ferragut dont les descendants ont été marquis de Bourdonne, de Livron, etc., et ont donné des conseillers d'état, des gouverneurs de province, des officiers généraux, des chevaliers aux Ordres de Saint-Jean de Jérusalem, de Saint-Michel et du Saint-Esprit.

Pierre de Brémond d'Ars eut neuf enfants de son mariage avec Jeanne de Livron :

  • 1° Jean, qui a continué la branche aînée des seigneurs d'Ars
  • 2° autre Jean auteur des seigneurs de Balanzac et de Vaudoré
  • 3° Agnès, mariée à son cousin Jacques de Livron, à qui elle porta la terre de Puyvidal
  • 4° Marguerite, femme d'Arnaud du Gua, chevalier, seigneur de Chastelars, de l'ancienne de ce nom en Saintonge, aujourd'hui éteinte, dont était Pierre du Gua de Mons, célèbre navigateur
  • 5° Julienne de Lancelot Corgnol, chevalier et seigneur de Villefréart
  • 6° Anne, doyenne de l'abbaye de Notre-Dame de Saintes
  • 7°-8° Pierre et Aymard de Brémond servant au Banc d'Angoumois de 1467
  • 9° Anne, mariée à Pierre Vigier, chevalier , seigneur de Massac , etc., de l'antique race des Vigier, l'une des plus distinguées de la Guyenne, suivant André du Chesne, tant par ses services que par ses hautes alliances. Jean Vigier, leur fils, épousa Marguerite de Lusignan Saint-Gelais.