Limousin

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Limousin - Lemosin

Blason du Limousin

Localisation du Limousin en France
Langue locale limousin (occitan)
languedocien (occitan)
Départements Corrèze Corrèze (19)
Creuse Creuse (23)
Haute-Vienne Haute-Vienne (87)
Préfecture Limoges
Population totale 725 000 hab.
(2006)
Densité 43 hab/km²
Superficie 16 942 km²
Arrondissements 8
Cantons 106
Communes 747
Conseil régional Conseil régional
du Limousin
Président du
conseil régional
Jean-Paul Denanot
(PS)
Préfet de région Évelyne Ratte

Le Limousin est une des 26 régions françaises composée des trois départements Corrèze, Creuse et Haute-Vienne. Situé presque en totalité sur le Massif central, au 1er janvier 2005, il regroupait 724 243 habitants sur près de 17 000 km². Ses habitants sont appelés les Limousins.

Avec un peu plus de 720 000 habitants, c'est la deuxième région la moins peuplée de France métropolitaine après la Corse. De par son relief et son passé économique, elle reste assez isolée des axes de communication majeurs et des échanges, et sa démographie, bien qu'en amélioration depuis quelques années, est caractérisée par un taux de fécondité faible, et une mortalité élevée (taux national de personnes de plus de 60 ans le plus élevé).

Sommaire

[modifier] Dénomination

Le Limousin est appelé, en occitan limousin Lemosin [lemuˈzi].

[modifier] Histoire

[modifier] Blason

  • Le blason du Limousin utilise l'hermine héraldique. En effet, le blason de la province du Limousin est issu de celui d'une Maison de Bretagne, celle des Penthièvre : "d'hermine, à la bordure de gueules", depuis Guy VII, vicomte de Limoges, fils d'Arthur II, duc de Bretagne et de Marie de Comborn. Héritière de la vicomté, sa mère (nommée également Marie de Limoges) avait épousé en 1275 l'héritier des ducs de Bretagne. La troisième famille des vicomtes de Limoges porta donc, dans ses armes, l'hermine de Bretagne.
  • Les unités de la région de gendarmerie départementale du Limousin portent comme celles de Bretagne un écusson d'hermine plain, mais bordé de gueules (c'est à dire de rouge).
  • Selon d'Hozier, la province de Limousin se voit attribuer en 1796 "d'argent parti de gueules, chapé de l'un et de l'autre". Ces armes n'ont jamais été utilisées..

[modifier] Révoltes populaires en Limousin

Le Limousin est une région marquée par des mouvements de révolte populaire qui lui donnent une coloration politique "à gauche" encore visible aujourd'hui en filigrane.

Icône de détail Article détaillé : Histoire du Limousin.

[modifier] Administration

La région Limousin se compose de trois départements :

Le chef-lieu de région est Limoges.

La région est divisée en 8 arrondissements, 106 cantons et 747 communes.

Arrondissements du Limousin

Corrèze

Creuse

Haute-Vienne

[modifier] Politique & Administration

Icône de détail Article détaillé : Politique du Limousin.

La région du Limousin est divisée en 3 départements: la Creuse, la Corrèze et la Haute-Vienne.

Département # Population Préfecture Superficie Président du Conseil général Tendance politique
Corrèze 19 237 000 Tulle 5 850 km² François Hollande PS
Creuse 23 123 000 Guéret 5 560 km² Jean-Jacques Lozach PS
Haute-Vienne 87 356 000 Limoges 5 520 km² Marie-Françoise Pérol-Dumont PS

[modifier] Le conseil régional

Icône de détail Article détaillé : Conseil régional du Limousin.
Conseil Régional du Limousin

Le président est Jean-Paul Denanot (PS)

[modifier] Circonscriptions

Le Limousin compte au total 9 circonscriptions : 4 en Haute-Vienne, 3 en Corrèze et 2 en Creuse.

Terre de gauche, la "vague bleue" de 2002 avait entraîné l'élection de 4 députés de droite (UMP) contre seulement 2 en 1997. Le "ressac rose" de 2007 permet à 2 de ces circonscriptions (les mêmes qu'en 1997), de repasser à gauche. Ainsi, le Limousin est représenté à l'Assemblée nationale par 7 députés socialistes et 2 députés UMP.

Haute-Vienne

Corrèze

Creuse

[modifier] Élection présidentielle et législative de 2007

Candidat Parti Premier Tour Second Tour
Ségolène Royal PS 30,07%
Nicolas Sarkozy UMP 26,85%
François Bayrou UDF 17,47%
Jean-Marie Le Pen FN 8,27%
Olivier Besancenot LCR 5,15%
Marie-George Buffet PCF 3,31%
Philippe de Villiers MPF 2,36%
Frédéric Nihous CPNT 1,83%
José Bové 1,47%
Arlette Laguiller LO 1,42%
Dominique Voynet Les Verts 1,29%
Gérard Schivardi 0,49%
Nicolas Sarkozy UMP 45,85%
Ségolène Royal PS 54,15%
Circonscription Département
Corrèze Creuse Haute-Vienne
Première François Hollande Michel Vergnier Monique Boulestin
Deuxième Philippe Nauche Jean Auclair Daniel Boisserie
Troisième Jean-Pierre Dupont Marie-Françoise Pérol-Dumont
Quatrième Alain Rodet

[modifier] Géographie

Icône de détail Article détaillé : Géographie du Limousin.

[modifier] Situation

Le Limousin est bordé par 5 régions (Poitou-Charentes, Centre, Auvergne, Midi-Pyrénées, Aquitaine) et 9 départements (Charente, Vienne, Indre, Cher, Allier, Puy-de-Dôme, Cantal, Lot, Dordogne)

[modifier] Hydrographie

Le Nord, l'Ouest et l'Est de la région sont parcourus par des rivières appartenant au bassin de la Loire (Vienne, Creuse, Gartempe, Taurion, Maulde, Briance...), le Sud par des cours d'eau appartenant à celui de la Dordogne (Vézère, Corrèze, Isle, Dronne, Diège...). La région est traversée par deux fleuves : la Dordogne et la Charente (qui prend sa source en Haute-Vienne).

Réserves et parcs naturels en Limousin
Réserves et parcs naturels en Limousin

[modifier] Relief

Le Limousin est situé sur la bordure nord-ouest du Massif Central. Il est occupé en son centre et à l'est par le plateau de Millevaches, vaste région humide (le "château d'eau du Limousin"), assez peu peuplée et dont l'altitude varie globalement entre 600 et 1000m.

Le massif des Monédières
Le massif des Monédières

Le reste de la région est partagé entre vallées bocagères et verdoyantes (Vallées de la Vienne, de la Creuse, de la Vézère...), gorges boisées (Dordogne, Diège, Luzège...), bas plateaux (Marche) et plaines maraîchères (Bassin de Brive et Yssandonnais).

[modifier] Flore

Le Limousin abrite 4% de la totalité des forêts françaises.

La région est occupée par plusieurs zones humides et tourbières (tourbière du Longéroux en Corrèze notamment), dont une des plus importantes, la tourbière des Dauges, est classée réserve naturelle nationale.

[modifier] Faune

Le Limousin est connu comme la région des derniers loups de souche française. En 1923, le loup n'occupe plus qu'un petit pourcent du territoire français, contre environ 50% à la fin du XIXe siècle. Les loups quittent la Creuse vraisemblablement avec la construction du chemin de fer. Les derniers spécimens sont vus en 1914 près d'Aubusson. En Corrèze, c'est en 1910. Les derniers loups du pays s'abritent, outre le plateau de Langres, dans une zone allant approximativement de Montmorillon au nord à Sarlat-la-Canéda au sud, et de Limoges à l'est à Angoulême à l'ouest.

Puis l'occupation des animaux se resserre sur l'actuel territoire du parc naturel régional Périgord Limousin ainsi que la Charente limousine.

Officiellement le dernier loup limousin est tué à Sussac en 1926. Mais de nombreux témoignages font état de loups vus voire tués sur la région, dans les années 1930 et années 1940. Des traces auraient même été relevées au bord de la Dordogne en 1970 ![1]

[modifier] Géologie

La région Limousin ressemble à un triangle aux formes arrondies, une sorte de cœur pointé vers le sud, d'environ 130 kilomètres de large sur 170 kilomètres de long. Sur le plan géologique, le Limousin appartient presque en totalité au Massif central dont il constitue, à l’ouest de la faille du Sillon Houiller, la partie occidentale (accident géologique majeur de plus de 900 kilomètres de long). Le Limousin est donc une toute petite partie de la vieille chaîne hercynienne. Celle-ci englobe :

  • le Massif central, dont le Limousin est en quelque sorte le versant nord-ouest,
  • le Massif Armoricain (qui s'étale entre la Bretagne et la Normandie)
  • les massifs des Vosges (entre l'Alsace et la Lorraine) et la Forêt Noire (Allemagne),
  • le massif des Ardennes (nord de la France),
  • ainsi que ceux du Harz (Allemagne) et de l'Oural (Russie).
Paysage typique limousin : étang, forêt, végétation
Paysage typique limousin : étang, forêt, végétation

La région Limousin est donc presque totalement constituée de terrains cristallins remontant à l’ère primaire, terrains qui ont été plissés et transformés lors de la formation de cette chaîne hercynienne. Cette orogenèse s'est accompagnée de la montée de granites, provocant des circulations hydrothermales qui ont permis le dépôt des substances métalliques dans les zones de fracture ; il en résulta des minéralisations qui ont donné lieu par le passé, à de petites exploitations.

Icône de détail Article détaillé : Exploitations minières du Limousin.

À côté de ces minéralisations métalliques, il faut ajouter deux petits gisements de charbon en Creuse, à Ahun et à Bosmoreau-les-Mines.

Remarque : en Dordogne, mais toujours au sein du Limousin géologique, existait à Saint-Paul-la-Roche un bloc de quartz d'une trentaine de mètres de haut. Exploité par les porcelainiers au XIXe siècle puis au siècle dernier par l'industrie optique, électronique et spatiale, le gisement est aujourd'hui épuisé. (http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/img_sem/XML/db/planetterre/metadata/LOM-Img19-2002-11-11.xml)

Une première lecture rapide de sa carte géologique permet :

  • de découvrir qu'une faille, dite "faille d'Argentat", orientée grosso modo nord-sud, le partage en deux
  • et de constater que granites, schistes, gneiss dominent largement ce paysage géologique.

Le bassin de Brive (Corrèze) échappe à ce constat étant de structure sédimentaire. Il existe également dans le nord de la région, en Creuse, d'autres bassins sédimentaires plus petits dont celui de Gouzon.

La Faille d'Argentat divise donc le Limousin en deux parties de surface analogue (d'autres failles existent dont celles de la Marche au nord de la région, d'Arrènes...).

À l'est, prédominent des roches magmatiques, granites et leucogranites. Ces roches constituent, entre autres, le plateau de Millevaches (orientation nord-sud ; environ 100 kilomètres de long) et le massif granitique de Guéret (Creuse)... Toutefois, elles apparaissent également à l'ouest de la faille au sein de massifs plus modestes tels que celui d'Ambazac (Haute-Vienne), de Blond, d'Aureil (Haute-Vienne).

À l'ouest, les roches métamorphiques sont majoritaires. Comme rien n'est simple, de telles roches apparaissent également à l'est de la faille autour d'Egletons (Corrèze) et de Ussel (Corrèze), de La Courtine (Creuse) et de Felletin (Creuse).

Icône de détail Article détaillé : Géologie du Limousin.

[modifier] Transports

Le Limousin, par sa position dans le Massif central, et à l'écart des axes principaux de communication (Paris-Bordeaux ou Paris-Lyon), reste isolé. La situation semble s'améliorer, avec une nette amélioration des infrastructures de transports : mise en service de l'autoroute A20 reliant Paris à Toulouse et gratuite de Vierzon à Brive, de l'autoroute A89 transversale Bordeaux-Clermont-Ferrand, le lancement du projet de LGV Poitiers-Limoges, la création de nombreuses lignes aériennes pour l'Angleterre et du nouvel aéroport de Brive.

Le TER Limousin est le réseau de lignes TER de la région administrative Limousin.

Icône de détail Article détaillé : TER Limousin.

La ville de Limoges est l'une des dernières en France a utiliser partiellement comme transport en commun le trolleybus.

Icône de détail Articles détaillés : STCL et Transports à Limoges.

[modifier] Économie

Icône de détail Articles détaillés : Agriculture limousine et Économie du Limousin.

Une économie de services

Les services représentent 63% des emplois. Les emplois dans la fonction publique et dans les services aux ménages ont permis de rattraper le retard de la région. Mais il existe un grave déficit pour les services aux entreprises. La région souffre du faible niveau de qualification, des salaires les plus bas (après la Basse-Normandie), d'une valeur ajoutée insuffisante, de capacités d’innovation restreintes, et d'un sous-encadrement (8% de cadres seulement).

Le Limousin reste une région relativement pauvre même si elle est soutenue par les régions les plus riches dans le cadre de l'aménagement du territoire national.

Les réorientations agricoles et sylvicoles

Bois près de Nedde en Haute-Vienne
Bois près de Nedde en Haute-Vienne

Son agriculture, bien que dynamique, reste fragile : en 15 ans, 36% des exploitations ont disparu, et les emplois agricoles régressent. La taille des exploitations a augmenté mais cela ne suffit pas à expliquer ces chiffres. On note l'arrivée d’exploitants étrangers (britanniques ou néerlandais) qui viennent redynamiser la région.

La tendance est à la spécialisation dans l’élevage bovin (86% des exploitations) au détriment des brebis allaitantes et des systèmes mixtes de culture-élevage. En 2005, la région compte plus de bovins (1,1 million) que d'habitants. La région développe des stratégies de labellisation des produits du terroir (comme les vaches limousines) et l'agriculture bio.

On ressent aussi la primauté de l'agriculture dans l'économie de la région par l'importance des industries agroalimentaires, premier employeur industriel de la région. Par exemple, les charcuteries Madrange à Limoges ou les aliments pour bébés Blédina à Brive…

Une industrie de PME diversifiée mais fragile

Le tissu de PME est très dense mais il existe très peu de grandes entreprises. Le niveau technologique est très inégal, les créations d’emplois sont limitées, le sous-encadrement reste trop important, et il n'y a que très peu d'exportations.

Les secteurs traditionnels connaissent de grandes difficultés : les secteurs du textile et du cuir ont perdu 50% de leurs effectifs en 10 ans. L'industrie de la porcelaine elle-même a des difficultés, certaines entreprises se tournent vers le luxe.

Mais la région connaît aussi des réussites industrielles comme la société Legrand, dont le siège social est resté à Limoges, alors que l'entreprise compte dans les premiers rangs mondiaux du petit appareillage électrique. Dans le secteur automobile, on note la présence de Renault Trucks (poids lourds) et de Valéo (équipements).

La région conserve tout de même une certaine autonomie décisionnelle : seuls ¼ des sièges sociaux sont externes à la région. Mais la mondialisation se fait sentir par l'acquisition de firmes régionales par des investisseurs étrangers (International Paper, Electrolux, Smurfit, Degussa…). Les entreprises régionales les plus dynamiques, quant à elles, s’éloignent de plus en plus de la région.

La restructuration de l’industrie de l’armement qui représentait 20 % des emplois en Corrèze affaiblit aussi le secteur secondaire de la région.

[modifier] Démographie

Le Limousin est la 2e région la moins peuplée de France métropolitaine, après la Corse.

Les - de 20 ans en 1999 au sein de la population :
Les - de 20 ans en 1999 au sein de la population :Image:-20ans1999-canton legende.jpg

Au XXe siècle, et plus sérieusement depuis les années 1960, les campagnes limousines, et même les villes, se dépeuplent et la moyenne d'âge augmente sans arrêt.

Mais au début du XXIe siècle, et contrairement à toutes les prévisions, la région connaît une certaine repopulation. Certes, c'est un phénomène limité, mais historique : en 5 ans, le Limousin a gagné quelque 1 500 habitants.

Évolution démographique
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946
978 006 977 256 960 644 852 287 839 748 807 884 798 176 779 156
1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004
739 929 733 955 736 323 738 267 737 153 722 850 710 939 712 500
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes - ¤ Estimation INSEE

Cette tendance se confirme en 2006, ce qui a fait la une du journal régional Le Populaire du Centre, daté du mercredi 31 mai 2006 : "Nouveau baby-boom"[2]

Les causes principales de ce regain sont la venue de Britanniques et de Néerlandais attirés par des prix de maison attractifs, de retraités en quête de nature et d'étudiants ayant fini leurs études. Depuis maintenant une dizaine d'années, le phénomène touche aussi les zones rurales, surtout celles qui promeuvent un tourisme dit "vert" et/ou situées le long des grands axes de circulation (par exemple l'A 20 en Limousin et l'A 75).

Les habitants n'hésitent plus à s'installer dans des zones situées de 15 à 30 km des centre-villes, alors que qu'ils se limitaient à 10 km au début des années 1990.

Les trois principales villes sont Limoges, Brive-la-Gaillarde et Tulle, qui concentrent à elles-deux le tiers de la population de la région.

Icône de détail Article détaillé : Démographie du Limousin.

[modifier] Principales villes

Ville Département Population Unité urbaine Nbre de communes de l'unité urbaine Aire urbaine
Limoges Haute-Vienne 137 502[3]. 173 299 7 247 944
Brive-la-Gaillarde Corrèze 49 600[3] 65 400 89 260
Tulle Corrèze 15 553[4]. 18 500 30 686
Guéret Creuse 14 123[4] 15 300 28 095
Ussel Corrèze 10 753[4] 10 800 14 259
Saint-Junien Haute-Vienne 10 666[4] 10 700 13 455
Panazol Haute-Vienne 10 076[5]
Chiffres 1999 (sauf Limoges et Brive : 2005)

[modifier] Gastronomie

Icône de détail Article détaillé : Cuisine limousine.

Le Limousin, dès l'aube des Temps modernes, a été victime d'une "image noire", conçue et colportée, le plus souvent, par les élites parisiennes. Rabelais, par exemple, aussi bien que Molière, La Fontaine, Balzac, et quelques autres, ont largement conspué ses paysages, ses coutumes et ses habitants.

Or sa gastronomie, bien entendu, n'a pas échappé à la caricature. Au point que des sobriquets tels que "mâcheraves" ou "mangeurs de châtaignes" semblent résumer à eux seuls l'imagination culinaire des marmitons du cru.

Les autochtones se sont montrés, peu à peu, honteux de sentir l'ail, l'huile de noix, la chèvre et le saindoux. Aussi semblent-ils s'être résignés à ne produire qu'une nourriture de paysans, dont les préparations, peu nombreuses et condamnées aux moyens du bord, étaient, à leurs propres yeux, tout le contraire du bon goût, du cultivé, du distingué, et n'auraient su, par conséquent, rivaliser avec celles de l'Auvergne ou du Périgord.

C'est oublier, toutefois, que l'image dépréciative dont les originaires furent accablés, a été profondément intériorisée, contribuant ainsi à forger une identité régionale, et, en fin de compte, à modeler des attitudes gastronomiques.

A l’inverse, beaucoup, aujourd'hui, s’y pressent, au nom d'une nostalgie du "bon vieux temps", pour goûter enfin ces aliments naturels et exquis, produits par la ferme voisine (nous retrouvons là ce que Olivier Assouly, par exemple, nomme « les nourritures nostalgiques »). Dans des décors et des prix qui auraient pour le moins affolé nos gens d'autrefois, ces gastronomes se pâment ainsi devant des mets que leurs homologues du XIXe siècle eussent jugé grossiers : soupe au lard, milliassous et tourtous...

Certes, la tentation en est sympathique.

Mais chercher, de la sorte, le retour vers un paradis qu'on n'a pas connu, n'est-ce pas camper à son tour la Reine Marie-Antoinette, "fermière" du Trianon ? N'est-ce pas folkloriser à outrance, au point d'en oublier, peut-être, que l'ordinaire de la plupart des gens du siècle dernier n'était encore que la lutte pour acquérir un pain chichement attribué, parfois assaisonné de plus ou moins de confiture ?

Car nos ancêtres avaient, généralement, pour reprendre l'expression de Chamfort, "plus d'appétits que de dîners". Ils apprenaient dès la petite enfance à économiser, ne jetaient rien. Une mentalité parcimonieuse, empreinte du désir d'épargner les plus petites choses et de ne rien perdre, une certaine rage de conserver, se retrouvaient dans les gestes, les histoires et les proverbes. Il fallait faire économie de ce pain qu'on ne gaspillait pas, de ces tartes qu'on mangeait même moisies, de ce saindoux, trop peu abondant dans les pommes de terre, si sèches qu'elles étouffaient l'honnête homme. Économie de la soupe, que l'on devait manger puisque le père l'avait trouvée bonne. Économie de la viande, lorsqu'on l'achetait chez le boucher... (lire, sur ce point : Alain Corbin, "La sous-alimentation relative des populations limousines", in Archaïsme et modernité en Limousin au XIXe siècle, Paris, Marcelle Rivière & Cie, 1975, tome I, pp.53-74.)

La vérité, si elle est moins simple, moins caricaturale, n'en est que plus touchante. Elle se trouve, par exemple, dans ces familles de manœuvres agricoles, qui mangeaient le soir la soupe de midi réchauffée, alternaient avec le pain, le fromage ou la pomme de terre, mais chez qui l'on ne trouvait jamais les quatre choses ensemble... Dans ce bambin, qui faisait la grimace devant son assiettée de soupe au lard, dont la recette ne changeait guère... Dans ces hommes, qui se délectaient, chaque jour, de pommes de terre et de châtaignes, et comme disait Saint-Just, "ne se plaignaient pas"... Ou bien encore dans ce vieil ouvrier agricole qui évoquait avec émotion son temps de service militaire, lorsqu'aide-cuisinier au mess des sous-officiers, il avait de la viande tant qu'il en voulait...

La vérité, en un mot, est humaine. Rien qu'humaine.

Trop humaine...

Dès lors, pour mieux comprendre ce qu'est la véritable spécificité de la gastronomie limousine, il faut tenter de comprendre comment, à partir de certaines données géographiques (pauvreté des sols, hivers rigoureux...), sociales (ruralité, émigration, misère...) et culturelles (illettrisme, survivance des superstitions...), les populations, revendiquant une sorte de dénuement à panache, ont su donner le jour à de nombreuses spécialités, originales et variées. A travers différents éclairages - ethnologie, histoire, sociologie, philosophie parfois - il se propose d'évoquer, sans parti pris, ce "peuple maigre", qui passait le plus clair de son temps à se nourrir, et convie à fréquenter, en leur quotidienneté, ces cohortes d'âmes humbles, mais combien attachantes, pétries de dignité, à pénétrer leur village ou les quartiers de leur ville, pour y glaner quelques odeurs : celles du pain, de la bréjeaude, des boudins et des pommes de terre fricassées...

Ainsi comprend-on mieux pourquoi ce terroir a des vertus incomparables, et les raisons qui, désormais, guideront vos pas dans ses salles de restaurant, sur ses marchés, à travers ses paysages, ne devront rien à cette image, bucolique en diable, mais fausse, d'un équilibre harmonieux que l'homme du Limousin aurait, au cours des siècles, établi avec la nature et avec ses semblables...[réf. nécessaire]

Le châtaignier est l'arbre symbole du Limousin[6].

[modifier] Culture

[modifier] Traditions

Icône de détail Article détaillé : Limousin (dialecte).
Icône de détail Article détaillé : Croissant (Occitanie).

[modifier] Langue

Les dialectes de l'occitan
Les dialectes de l'occitan

La langue autochtone est l'occitan (ou langue d'oc) sous quatre formes dialectales: le limousin, dialecte largement dominant de la région (Haute-Vienne, grande moitié ouest de la Creuse et Corrèze dans sa quasi totalité), le languedocien (partie quercynoise de la Corrèze), l'auvergnat (est de la Creuse et de la Corrèze) et le marchois (dialecte intermédiaire entre occitan et langues d'oïl, extrême nord de la région). En occitan, le nom de la région est Lemosin ([lemuˈzi]). L'occitan devient dès le XIIe siècle la langue des premiers troubadours (trobadors en occitan, de trobar = trouver -le thème, la rime, la mélodie…-) comme Guillaume IX, duc d'Aquitaine (Guilhem), Bertrand de Born et Bernard de Ventadour (Bernat de Ventador). Jusqu'au XVIe siècle, l'occitan limousin était langue officielle. Il est resté la langue orale dominante jusqu'au début du XXe siècle, époque à partir de laquelle le français a pris le dessus, notamment par l'interdiction formelle de parler l'occitan à l'école. La langue est donc dès les années 1930 peu à peu reléguée aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée quotidiennement aujourd'hui, surtout par les natifs limousins ayant plus de 50 ans et dans le cercle familial. Un mouvement culturel promeut le limousin dans la vie quotidienne (enseignement, utilisation publique) ainsi qu'à travers la littérature et la musique contemporaines. La langue occitane est également présente, depuis quelques mois, dans La Lettre du Limousin (La letra dau Lemosin), le bulletin gratuit édité par le Conseil régional.

On trouve également une signification occitane dans de nombreux patronymes et dans la majorité des toponymes limousins. La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases (limousinismes) des Limousins, ainsi que dans leur accent.


L'accent du Limousin est un accent occitan (ou « accent du sud » comme disent les gens du nord) naturellement moins marqué qu'à Toulouse ou Pau. Mais il suit la plupart des marques de ces accents. Il rend la langue française plus chantante. Il consiste entre autres à allonger certaines syllabes, à prononcer les è comme des é et à prononcer les lettres finales muettes en français du nord. Il est bien sûr plus marqué chez les personnes ayant parlé, parlant ou étant en contact avec la langue occitane limousine, ainsi donc plutôt en milieu rural.

[modifier] Art

La programmation culturelle de la ville de Limoges est souvent remarquée, ne serait-ce que par le nombre et la qualité des installations : ensemble de centres culturels municipaux, opéra-théâtre municipal, Zénith, ...

Plusieurs centres d'accueil ont été installés ces dernières décennies : ferme de Villefavard, théâtre des 7 collines à Tulle, pôle de la Mégisserie de Saint-Junien, château de Sédières, château de la Borie, ...

Particularité de la région : l'existence de plusieurs centres d'art contemporain : le Centre international d'art et du paysage de Vassivière, le centre d'art contemporain de Meymac, le musée départemental d'art contemporain de Rochechouart, le Fonds régional d'art contemporain de Limoges, l'Espace Paul Rebeyrolle d'Eymoutiers.

[modifier] Manifestations

Liste non exhaustive des festivals du Limousin :

[modifier] Essai

  • Yannick Beaubatie, Comment peut-on être limousin ?, Périgueux, Editions Fanlac, 1999.
  • Laurent Bourdelas, "Plaidoyer pour un limogeage - Un territoire de l'intime", Limoges, Editions Souny, 2001.
  • Laurent Bourdelas, Du pays et de l'Exil - Un Abécédaire de la littérature du Limousin", Les Ardents Editeurs, Limoges, 2008.



[modifier] Tourisme

Les Récitals Prestige sont une saison de piano en Limousin qui associe les plus grands pianistes comme Boris Berezovki, Alexandre Tharaud, Brigitte Hengerer, à l'architecture du Pôle de Lanaud (Limoges) construit par Jean Nouvel

[modifier] Jumelage

[modifier] Notes et références

  1. Le loup en Limousin, J.-M. Teulière, Ed. Lucien Souny, 2002
  2. Voici ce qui est paru dans le numéro 125 du Populaire du Centre (31 mai 2006) : "Les tous derniers chiffres de l'INSEE le confirment : en 2005, le Limousin a bien poursuivi sa croissance démographique. Hausse des naissances et solde migratoire positif laissent donc penser que le phénomène, amorcé il y a 6 ans, n'est peut-être pas seulement conjoncturel. L'an dernier, 7000 bébés sont nés de femmes domiciliées en Limousin et les nouvelles installations, une fois encore, ont été plus nombreuses que les départs (+ 4000 personnes). La saturation des grandes régions urbaines (Île-de-France, Nord-Pas-de-Calais...), le regain d'intérêt pour les régions vertes et la recherche d'une meilleure qualité de vie ont donc à nouveau plaidé en faveur du Limousin, même si ce n'est pas la seule région française qui attire plus de nouveaux habitants qu'elle n'en laisse partir. Quelques bémols cependant : la population limousine demeure la plus âgée de l'Hexagone.
  3. ab 2005
  4. abcd 1999
  5. 2007
  6. Les Chataigniers En Limousin

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Limousin.